Vision tranchante qui fait dresser par Falk Richter, grand dramaturge de la scène berlinoise, le paysage d’un monde où le tout des vies est infecté d’une même maladie mortelle. Etre aujourd’hui, c’est vivre comme un jetlag métaphysique, ne jamais être soi, en soi, chez soi, à soi. Où est passée la confiance ?
Ce théâtre du désastre devait attirer les toulousains du Groupe Merci, dont le « laboratoire de formes nouvelles » cherche depuis vingt ans des dispositifs capables d’empêcher la nuit de la conscience. Après Europeana, où passait la sombre beauté des explosions de P. Ourednik, la langue à fragmentation de Richter déconstruit la même « brève histoire » de la même Europe.
Le théâtre serait-il le dernier espace de confiance quand on ne peut plus en habiter aucun ? Solange Oswald et Joël Fesel libèrent sa colère comme une désobéissance, nous tiennent dans la puissance troublante de ses éclats, qui sont à la fois notre douleur et notre besoin.
« Un texte décapant qui sonne comme un réquisitoire qui dénonce cette confiance bien mal placée en ce grand dogme qui va bien au-delà du principe économique pour s'imposer irrésistiblement à toutes les dimensions les plus intimes de notre vie quotidienne. Et une mise en scène de Solange Oswald et Joël Fesel servie par huit comédiens qui lui donne, en une heure et demie de spectacle, le relief d'une folie furieuse qui nous fait embarquer de plein gré pour un voyage à bord d'un avion sans pilote. » Stéphane Boularand, La dépeche
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