"Nous sommes les locataires de la langue française, nous payons régulièrement notre loyer. Mieux même, nous contribuons aux travaux d'aménagement dans la baraque. Nous sommes en partance pour une aventure de copropriation." Sony Labou Tansi
Tu prends un homme - Puis un autre plus jeune. Tu les mets ensemble - Tu les agites dans une sorte d’atelier (donc l’un est peintre artiste et l’autre homme modèle) un endroit à obstacles et musiques, encombré de toutes sortes de choses propices au travail, à l’amusement, au bruit, au plaisir et à l’ennui ; en fait un espace clos où rien, ni matière, ni couleurs, ni sons, n’est définitif.
Bon, tu vas observer - Tu provoques du hasard - Tu rapproches (le peintre et son modèle), les éloignes (même si l’espace est étroit) et tu notes évitements, abandons et ce qui reste après les chocs, après l’étreinte. Tu remarques tout ce que, liquide, l’épuisement amène, la chimie des esprits et des corps fatigués, organismes sophistiqués, délivrant flux de mots, sueurs et rires fous, tout ce qui gratte la vérité.
Tu n’as pas peur : on laisse la lumière éclairée, il y a toujours du bruit et ce qui est vrai est mort depuis longtemps.
211, avenue Jean Jaurès 75019 Paris