Un trajet dans la nuit

Paris 18e
du 9 octobre au 13 décembre 2008
1h30

Un trajet dans la nuit

Conte fantastique pour adultes réunissant quatre personnages dépressifs qui ont échoué dans une zone de transition entre la vie et la mort qui devient un lieu d'expérience poétique, un grand cirque ironique ou encore un « no man's land » désaffecté d'une douce violence où chacun se pose des questions sur la vie.

Origine et conception du projet
Extrait 1
Extrait 2

  • Origine et conception du projet
A l'origine de ce texte, un questionnement sur la liberté d'agir, sur la confusion, sur la quête, sur la recherche d'identité, de repère et d'existence chez l'homme. La pièce se situe dans ce que l'on peut appeler un No Man's land, un terrain vague ; lieu propice à l'expérience. Lieu qui s'immisce à l'intérieur même de la psychologie des personnages.

Juste trois bancs d'école car c'est aussi un lieu d'apprentissage, de remise en question, positionnés de sorte qu'ils symbolisent un triangle inversé. Ici la religion est remise en question. Elle est renversée, inversée tout comme ce triangle de la Trinité. Dans ce lieu la religion n'est plus qu'un divan de psychanalyse en avant scène.

En face un écran plasma où tournent en boucle des clips sur MTV et les informations sur LCI. La télévision, reflet truqué du monde, ne sera visionnée que par un seul personnage, la Directrice. Au fond de la scène une chaise, une partition et un violoncelle. L’espace est définit par trois grands murs surdimentionnés, afin de donner une impression de vertige et d'écrasement. Il y a un mur à gauche, un mur au centre et un mur à droite. Aucun des trois n’est relié à un autre, laissant place à deux ouvertures étroites, deux couloirs, deux trajets qui vont vers des directions opposées mais dont les deux ouvertures se réunissent au centre de l'espace scénique.

Ce lieu est à la fois claustrophobique par ces murs écrasants, en équilibre, mais aussi ouvert par deux trajets, deux ouvertures, qui symboliseront deux grands tubes digestifs qui digèrent ou défèquent l'Homme. L'action se situe dans cet espace, où la limite, la distanciation entre le spectateur et la scène sera brisée par l'entrée ou la sortie occasionnelle des personnages dans l'espace de la salle, dans l'espace spectatoriel. Les objets, ou encore les costumes sont hybrides, à la fois réalistes et fantaisistes, de l'ordre du conte, mais aussi de l'ordre d'une réalité cruelle. B

althazar est déguisé en Pierrot, tout en blanc avec une tache de sang au niveau du coeur. La Directrice est habillée telle une héroïne cinématographique de film noir, une femme qui peut être fatale, dans tous les sens du terme. Le funambule est en combinaison de plongée, entre ciel et mer. Il incarne en cela les Éléments. Le Clown Triste sera en combinaison d'ouvrier blanche. Et Lili est habillée comme une jeune fille des années 60, dans les films de Demy ou de Varda (Cléo 5 à 7).

L'apport cinématographique tout comme l'apport musical dans cette mise en scène est important. Chaque scène devient un plan dans sa conception et son déplacement. Entre chaque tableau, entre chaque "black-out", Lili joue un morceau de violoncelle, au début dissonant puis, au fur et à mesure de la pièce les notes deviendront mélodieuses pour aboutir enfin à une véritable mélodie. Dans ces instants musicaux, dans ces instants sans texte, les personnages illustreront par des gestes, par des déplacements contemplatifs, conceptualisant à chaque fois une minie-histoire définie, interne pour chaque personnage. Ces scènes qui ne sont pas notifiées dans le texte se nomment scènes de contemplations, et ne durent jamais plus de cinq minutes.

Dans cette atmosphère, la source lumineuse s’imprègne des tableaux de Rembrandt, d’une conception du clair - obscur, c'est-à-dire plus précisément une lumière tamisée entre jaune et blanc, qui dessine les silhouettes dans un fond noir. Dans les scènes générales, la lumière est bleutée, un bleu délavé, très clair , très cru. Enfin dans les scènes de psychanalyse, seul le néon au dessus du divan (néon rose sur lequel il sera écrit “psychanalyse”) illuminera la scène ou plus précisément juste le divan sur lequel le personnage est allongé. A la fin du spectacle lors du dernier monologue de la Directrice, seule une douche illumine son visage.

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  • Extrait 1

Dans une rue déserte. Une grande lumière blanche
Balthazar
Qui je suis ? Où je suis ? Pourquoi je suis
Lili passe à côté de lui et s’arrête
Vous êtes dans la Rue du Jet D’eau.
Balthazar se retourne et se dirige vers elle.
Qui je suis ?
Lili
Ha ! je ne sais pas….
Balthazar
Qui je suis ? Pourquoi je suis ? Où je suis ?
Lili
Tiens ! Vous vous êtes mélangé.
Balthazar (étonné)
Hein ?! Quoi !
Lili
Je disais vous…Vous allez bien.
Balthazar
Oui ! Pourquoi ?
Lili
Non … Pour rien…(Temps) Vous faites quoi dans cette rue…Vous semblez un peu perdu…
Balthazar
Si vous saviez (ton ironique)… .. Je cherche (silence, il la regarde droit dans les yeux)
Lili
Vous cherchez ?
Balthazar
Le Monde … L’existence. (...)
Lili
Je ne veux pas avoir mal … Surtout pas pour un homme … Puis je déteste ce genre de phrase « c’est bien d’avoir mal » ça me fait penser à la Bible … C’est comme ces gens qui vous disent que la mort fait partie de la vie … Quelle idiotie ! La mort fait partie de la mort … Point à la ligne. (Elle reboit)
Comment vous appelez vous ?
Balthazar
Balthazar.
Lili (rire)
Non allez, réellement ...
Balthazar
Balthazar j’ vous dis.
Lili
Ha ! désolée … Je … C’est joli comme prénom …
Balthazar
Non … Ce n’est pas joli … C’est moche et c’est con … C’est une idée de mon père … Il a toujours cru faire partie des Rois Mages. (...)

Balthazar
Tu es libre de partir où tu veux … Personne ne t’empêchera de faire quoi que ce soit, ici.
Lili
Heureusement ! Merci pour ta générosité.
(Lili se dirige vers une porte)
Balthazar
Juste une dernière question, Lili.
Lili
Quoi encore ?!
Balthazar
Pourquoi t’es-tu coupé les veines.

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  • Extrait 2

La directrice
Comment êtes-vous arrivé dans la zone de transition Monsieur le Clown ?
Le Clown Triste
Comme un vieux. Seul dans mon appartement. Devant ma télé je crois…C’est important, vous savez la télévision quand on est seul… Depuis quelque temps, je ne me sentais pas forcément bien… Un soir, je me suis regardé dans la glace…J’ai vu un autre visage…Celui quand j’étais jeune et heureux… Les rides sur mon front s’effaçaient… Mes yeux étaient moins sombres…Un instant j’ai cru me sentir bien… Puis, tout est redevenu normal…Alors je suis allé devant la télévision…J’ai mangé mon repas…J’ai bu mon verre de vin…Puis je me suis allongé sur mon divan…Une douleur est venue surprendre mon sommeil…Je suis mort comme un vieux…Seul dans mon appartement.

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Sélection d’avis du public

RE: Un trajet dans la nuit Le 5 novembre 2008 à 18h10

Ne ratez pas cette pièce ! Beaucoup de poésie, sur un sujet grave, qui nous fait réfléchir sur la vie, la mort... Tous les comédiens sont excellents, une mention toute particulière au clown qui apporte une note de gaieté.

RE: RE: Un trajet dans la nuit Le 4 novembre 2008 à 12h30

C'est effectivement un très beau moment ! Tous les personnages sont vrais et touchants. Le clown "Triste" est pourtant le seul à apporter une note d'humour très, très bien venue. Les autres protaganistes sont tous tellement sérieux.... La fin traine souvent en longueur avec de nombreuses scènes auxquelles on ne comprend pas grand chose. elle mériterait d'être abrégée. Allez y. Ce jeune auteur a du potentiel.

RE: Un trajet dans la nuit Le 31 octobre 2008 à 14h19

J'ai vu plusieurs fois UN TRAJET DANS LA NUIT, à chaque représentation, de nouvelles reflexions sur ce grand questionnement. Une écriture pure, une mise en scène fantastique et cinq comédiens époustouflants. A ne pas manquer!

RE: Un trajet dans la nuit Le 27 octobre 2008 à 18h08

Belle performance, plus qu'un trajet, un voyage... Ce clown triste est magistralement habité par William, comédien au jeu juste et touchant..

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RE: Un trajet dans la nuit Le 5 novembre 2008 à 18h10

Ne ratez pas cette pièce ! Beaucoup de poésie, sur un sujet grave, qui nous fait réfléchir sur la vie, la mort... Tous les comédiens sont excellents, une mention toute particulière au clown qui apporte une note de gaieté.

RE: RE: Un trajet dans la nuit Le 4 novembre 2008 à 12h30

C'est effectivement un très beau moment ! Tous les personnages sont vrais et touchants. Le clown "Triste" est pourtant le seul à apporter une note d'humour très, très bien venue. Les autres protaganistes sont tous tellement sérieux.... La fin traine souvent en longueur avec de nombreuses scènes auxquelles on ne comprend pas grand chose. elle mériterait d'être abrégée. Allez y. Ce jeune auteur a du potentiel.

RE: Un trajet dans la nuit Le 31 octobre 2008 à 14h19

J'ai vu plusieurs fois UN TRAJET DANS LA NUIT, à chaque représentation, de nouvelles reflexions sur ce grand questionnement. Une écriture pure, une mise en scène fantastique et cinq comédiens époustouflants. A ne pas manquer!

RE: Un trajet dans la nuit Le 27 octobre 2008 à 18h08

Belle performance, plus qu'un trajet, un voyage... Ce clown triste est magistralement habité par William, comédien au jeu juste et touchant..

RE: Un trajet dans la nuit Le 20 octobre 2008 à 11h37

Un merveilleux moment de poésie, de douceur, de rire et de réflexion sur la vie, l'amour, la mort. Un clin d'oeil spécial au clown triste ! Bravo William !!!

RE: Un trajet dans la nuit Le 18 octobre 2008 à 12h44

Pièce à découvrir absolument : tous les acteurs sont vrais et excellents, dans le jeu et dans le mouvement. Ils nous font rire et réfléchir sur le sens de la vie.

Un trajet dans la nuit Le 16 octobre 2008 à 17h24

A voir absolument, pour une première d'écriture et de mise en scène Chapeau bas !

Informations pratiques

Tremplin Théâtre

39, rue des Trois Frères 75018 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Montmartre
  • Métro : Abbesses à 127 m, Pigalle à 334 m
  • Bus : Drevet à 78 m, Rochechouart - Martyrs à 320 m, Pigalle à 337 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Tremplin Théâtre
39, rue des Trois Frères 75018 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 13 décembre 2008

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