« Mais comment peut-on être (ou ne pas être) persan ? » telle est en fait la question que se pose Mani Soleymanlou… Pas si simple en effet lorsque l’on est, certes, né à Téhéran, que l’on a passé son adolescence à Paris, que l’on est devenu un temps citoyen d’Ottawa puis de Toronto, et que l’on est aujourd’hui comédien à Montréal… de se revendiquer d’un pays que l’on a quitté à l’âge de deux ans.
Avec une belle dose de talent et d’humour, une présence d’acteur exceptionnelle, un accent québécois et une barbe… forcément iranienne, Mani Soleymanlou, assis entre quarante chaises, détricote les mailles d’un joli patchwork culturel, les tranches de vie d’un parcours qui mêle la douleur de l’absence, la culpabilité de la distance, la mosaïque des langues, les origines, la mémoire oublieuse, l’image de soi, le regard des autres.
Une performance. Une présence. Une carte d’identité une et plurielle en toutes lettres… persanes.
« L’Iran, on me l’a arraché. En France, j’étais Iranien. À Toronto, j’étais pendant quelques temps un Français-Iranien ensuite Canadien that became Canadian. À Ottawa, j’étais un Torontois-Français-Iranian. À Montréal, je suis un Torontois-Arabe-Iranien qui a vécu en France et à Ottawa… Et aujourd’hui, on me dit « eille mon gars t’es Québécois ! ! ! » Je ne sais plus. » Mani Soleymanlou
Le texte est publié aux éditions L’Instant Même.
159 avenue Gambetta 75020 Paris