À la mort de Cosmo, célèbre comédien-clown, s’ouvre une improbable audience où comparaissent ceux qui, vivants ou disparus, ont eu part à son destin. Dans l’entrelacs de leurs témoignages se dessine le portrait d’un homme qui « de mille fils de couleur tissait une vaste tapisserie bariolée » et qui, surtout, servait de réflecteur aux sourdes passions d’un village sans âme et dont émerge, lumineux, l’amour déraisonnable d’Elke, son adoration. Où est Cosmo ? Dans la multiplicité des voix qui se rapportent à lui. « Où est l’espèce humaine ? Dans les fictions qui la constituent. »
Une Adoration est un roman singulier à tout point de vue. Le livre s’ouvre sur une tribune où chaque personnage s’adresse à un juge silencieux. Pour commencer, ce sont les trois membres d’une même famille qui prennent la parole, la fille, le fils et la mère. Tout en contradiction et en opposition se dessine très vite une toile de fond, un mystère : la mort de l’amant de la mère, être sublime pour cette dernière, odieux pour le fils. La fille, elle, est déchirée entre ces deux extrêmes. Cosmo, l’acteur au génie corrosif, celui pour lequel les vers de Walt Whitman semblent avoir été écrits : « Un enfant s’aventurait dehors chaque jour. Et le premier objet qu’il rencontrait, il le devenait. »
Cosmo ne parlera pas. Il est parlé par les autres. Comme une fiction aux ramifications immenses, une fiction au coeur de la fiction. Sur notre plateau, c’est une douzaine de personnages qui viennent chantourner l’existence indécise et pourtant avérée de l’artiste mort. Et parlent les vivants, les mourants et les morts mais aussi les objets, ainsi que les plantes. Deux énigmes se posent très vite, deux enquêtes à mener : qui a assassiné Cosmo ? Mais surtout quel est cet étrange pouvoir d’immortalité que Cosmo confère à ceux qu’il rencontre ?
Dans un ballet ininterrompu, les prises de parole sont souvent contradictoires. Les récits s’entremêlent et dévoilent les secrets de familles, l’amour adultère, les enfants perdus dans les plaisirs pervers, la drogue, la prostitution, leur lot de trahison, de reniement, d’abandon... Et pourtant, sans cesse, le sublime de l’existence - de la nature impeccable, du vivant, du désir et des corps -, perce cette nuit humaine d’éclats de lumière, comme des rais d’or pur dans la profondeur obscure d’une forêt. Les histoires, celles qui nous façonnent et créent la densité de nos existences prennent place sur notre plateau. Le réel n’est qu’une partie infime de ce qui fonde nos vies tramées d’espoirs, de rêves, de passions, en un mot d’histoires qui nous font vivre.
Je veux faire entendre l’immensité tragique de l’amour d’Elke. J’aime quand sa parole s’autorise dans toute son ampleur, s’assume dans ses méandres et sa richesse. J’aime l’immense parabole que dessine Fiona, sa fille, avec sa fragilité, son parcours effroyable et la désintégration de son innocence, et pourtant son courage, réel apanage féminin. Je veux laisser s’exprimer la colère inextinguible de Frank, l’amputé du père. Établir le diagnostic cruel de l’illusion perpétuelle de la transmission. Je veux faire entendre le dessein du personnage de la romancière, propagatrice d’histoires, la laisser donner voix, concrètement, aux objets, aux morts et, par la force de l’incarnation, prendre part directement au récit. Je souhaite conserver le portrait en creux de Cosmo, un Cosmo endossé par les personnages en scène. Chacun reprenant à son compte une facette du jeu de Cosmo, mêlant humour et désespoir lucide. Le rire des numéros de Cosmo doit exister pour nous aussi.
Dans Une Adoration, comme chez Ibsen, le drame a déjà eu lieu. Nous commençons juste avant que n’éclatent au grand jour les souffrances qui en sont l’origine. C’est une enquête pour déterrer les racines profondes du crime. Mon adaptation joue de l’enchaînement chaotique des témoignages qui se succèdent à un rythme haletant. Pour chaque personnage, être mal entendu, être mal compris est un réel danger, une souffrance. La parole se concentre autour des protagonistes familiaux.
Au plateau, qui convoque cette assemblée ? Une romancière de théâtre ? Dans l’adaptation, elle devient la femme inconnue, susceptible de tous les tours que le théâtre recèle : rupture de convention, de genre, et changement de personnage. Dans l’implacable logique qu’elle déploie au long du récit, Elke nous affirme son appropriation du destin de Cosmo. Qu’ainsi il reste incorruptible, à jamais dans la fable. Sa folie touche au sublime, elle crée pour nous le moment où le théâtre devient nécessaire.
Laurent Hatat
A éviter. Le texte est un fatras de mots qui se chevauchent traitant de situations très complaisantes avec la pédophilie, le voyeurisme, la torture des jeunes filles, l'inceste et j'en passe. Un animal mort en scène pendant tout le spectacle. Mise en scène que se veut minimaliste avec des appareils qui ne sont là que pour faire plaisir à quelques bobos. Au fait, venez avec l'estomac rempli:les tartelettes sont dignes d'un dîner pour les stroumphs. Passez votre chemin
Du théâtre à textes, assez difficile à suivre, ardu dans sa modernité, épisodes de vie de quatre personnes en relation avec ce Cosmo, peu de jeu scénique. Je me suis ennuyée.
Il y a de nombreux talents dans ce spectacle D'abord celui des comédiennes et du comédien, qui fait vraiment plaisir à voir, et puis celui du metteur en scène qui a su inventer une scénographie originale . J'avoue ne pas avoir été convaincu par le texte de Nancy Huston.
Jeu sensible, mise en scène élégante, pour un texte aux multiples échos
Pour 4 Notes
A éviter. Le texte est un fatras de mots qui se chevauchent traitant de situations très complaisantes avec la pédophilie, le voyeurisme, la torture des jeunes filles, l'inceste et j'en passe. Un animal mort en scène pendant tout le spectacle. Mise en scène que se veut minimaliste avec des appareils qui ne sont là que pour faire plaisir à quelques bobos. Au fait, venez avec l'estomac rempli:les tartelettes sont dignes d'un dîner pour les stroumphs. Passez votre chemin
Du théâtre à textes, assez difficile à suivre, ardu dans sa modernité, épisodes de vie de quatre personnes en relation avec ce Cosmo, peu de jeu scénique. Je me suis ennuyée.
Il y a de nombreux talents dans ce spectacle D'abord celui des comédiennes et du comédien, qui fait vraiment plaisir à voir, et puis celui du metteur en scène qui a su inventer une scénographie originale . J'avoue ne pas avoir été convaincu par le texte de Nancy Huston.
Jeu sensible, mise en scène élégante, pour un texte aux multiples échos
Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.
En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
Parking Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.