La pièce est intéressante en cela qu’elle braque ses projecteurs sur deux personnages diamétralement opposés en pleine crise d’identité, et se concentre sur leur mutation. Le ressort comique de la pièce tient d’ailleurs à cette opposition très marquée entre les jeunes femmes. Mais cette douloureuse expérience derrière les barreaux et surtout cette rencontre qui n’aurait jamais due se faire, va peu à peu resserrer les liens et mettre en lumière deux êtres sensibles et finalement sympathiques.
L’humour, la vivacité, la tendresse se dégagent de cette pièce, où le spectateur se laisse prendre pendant une heure quinze sans répit. Le dialogue est rythmé, tantôt inondé de paroles, tantôt de silences qui en disent long.
Dans cette pièce contemporaine construite dans le respect de l’unité de temps de lieu et d’action, le public perçoit les conditions particulières de vie des détenues.
Diane et Isabelle sont en garde à vue et vivent le temps d’une nuit la peur du jugement, c’est-à-dire aussi la peur d’un avenir incertain et difficile. Elles prennent conscience de l’importance de l’expression « construire sa vie ». Diane qui se fait arrêter pour un vol de bijoux et pour violence contre un agent de la force publique comprend peu à peu la portée de ses actes grâce à Isabelle, tandis qu’Isabelle grâce au soutien de Diane se met à croire à nouveau à la possibilité de se construire un avenir avec son fils.
La pièce se termine sur un point d’interrogation, laissant le spectateur imaginer l’avenir des deux femmes. Il n’entendra pas le verdict du tribunal mais pourra garder en mémoire les échanges animés des deux jeunes femmes et espérer pour elle un futur plus serein.
39, rue des Trois Frères 75018 Paris