Une passion

“Ceci n’est pas une simple histoire d’amour. Ceci est l’Histoire de l’Amour”

• Anaïs Nin et Henry Miller

Une passion. L’histoire d’Anaïs Nin et d’Henry Miller un hiver 1931. D’un homme et d’une femme qui veulent s’offrir l’amour et le monde en pâture, affamés et insatiables parce que la crise de 1929 les a frustrés. Elle veut qu’il lui fasse expérimenter la sexualité jusqu’à en perdre l’âme. Il veut connaître l’amour qui réconcilie un homme avec sa nature profonde.

Sur l’air de “Body and soul” version Billie Holiday, Henry et Anaïs tombent fous d’amour... Et deviennent écrivains. Il noircit ses pages entre ses jambes à elle. Elle blanchit ses névroses en s’offrant plus à lui. Elle découvre la psychanalyse, il pense le monde. De leur histoire, elle dira : “Il faut vous imaginer des choses. Ce sont des choses inracontables.”

Delphine de Malherbe

Librement inspiré du Journal d’Anaïs Nin.

• Une expérience littéraire unique

“Je réagis à l’intensité” écrit Anaïs Nin. Mais elle ajoute aussi : “La vie rétrécit ou grandit selon le courage que l’on a.” Enfin, elle dira : “Ce que d’autres ont seulement rêvé, je l’ai accompli. J’ai obéi au rêve.” 3 phrases qui dévoilent en peu de mots combien Anaïs Nin emmène haut et loin tous ceux qui se plongent dans son journal. Une expérience littéraire unique qui couvre une vie incandescente. Celle d’une femme gracieuse, intuitive, avide. D’un être humain qui a ouvert des voies spirituelle, cérébrales, érotiques.

Je ne me suis pas plongée dans le journal d’Anaïs Nin par hasard ou par intérêt. Je me suis abreuvée à son oeuvre, alors que j’écrivais mon deuxième roman Vie Érotique, et que je sortais d’une histoire d’amour qui m’avait mise en danger. En Anaïs, je me suis retrouvée absolument.

Mettre en scène Une passion, la rencontre d’Anaïs Nin et d’Henry Miller au théâtre, c’est montrer en pleine lumière deux êtres qui, par leur sensualité exacerbée et la hauteur de leur pensée... vont devenir deux écrivains. Mais c’est aussi et surtout laisser agir la vie : poésie, violence, douceur, humour, tant de couleurs et d’humeur pour trouver la note juste.

Pour toutes ces raisons, j’ai écrit mon texte sur mesure, sous l’oeil avisé de Pierre Lescure, qui a su m’aider dans les partis pris et les choix de rythme, de saveurs à donner à ce sujet. Des mots taillés pour Évelyne Bouix et Laurent Grévill. Pour Évelyne d’abord, car sa ressemblance physique avec Anaïs est troublante. Elle possède sa force de caractère, sa lumière. Elle transmet aussi ses contradictions, ses zones d’ombres. Elle m’avait qui plus est bouleversée l’année précédente dans La femme Rompue de Simone de Beauvoir. Laurent Grevill est un virtuose du jeu. Et comme Henry Miller, il presse la vie pour en extraire le jus. Dans ses yeux de marin, on lit à la fois la passion et la désespérance d’un monde. On perçoit aussi des dangers. Il est dit de certains comédiens qu’ils brûlent les planches. J’ai déjà perçu les braises sous les pieds d’Évelyne et de Laurent. A vous de venir attiser Le Feu*.

Delphine de Malherbe

* Le Feu : Titre du volume du Journal d’Anaïs Nin couvrant les années 1934 à 1937. Éditions Stock.