Une très belle mort

Sur scène deux femmes. Des doigts de l’une coule du sable fin, écriture plastique et personnelle inspirée des vévès rituels vaudous et des calligraphies archaïques. La scénographie vivante, unique et éphémère, comme le sont le temps, le théâtre ou la vie, se déroule sur l’instant sous les yeux du public qui sait qu’elle ne sera jamais plus la même. Des lèvres, de la voix et du corps de l’autre femme coule l’histoire dessinée dans le sable. Sur scène deux personnage qui se relaient, l’une évoquant les traces du temps qui passe, l’autre les paroles qui restent ou s’envolent. Le retour d’une vieille iguane vers sa terre natale est un joli prétexte pour mêler jeu théâtral, évocation de souvenirs personnels et contes traditionnels, manière surprenante de rendre à la fois hommage aux conteurs traditionnels, et de glisser la vie dans les plis de la mort.

"…Vieille Iguane pénètre dans ce village étrange et le traverse attirée par une voix familière Cette voix, c'est celle du Maître-Conteur, elle la reconnaît. Oui c'est bien elle qui converse avec d'autres voix, celle de son grand-père, de sa grann Dada, de son père, de sa mère, de tous les siens qui sont morts à jamais..

La nuit tombe, le village s'illumine, les enfants crient, courent, on chante, on conte. Son cœur bat la chamade, elle sent les fragrances de la terre. Alors elle choisit de rejoindre son village, émerveillée de ce que lui offre la vie."