Vénus

du 11 au 27 mars 2010
1h55 avec un entracte

Vénus

C'est une histoire vraie. On en a fait une pièce de théâtre. Partie d’Afrique du Sud, elle rêvait d’amour et de gloire en Europe, l’Histoire ne retint d’elle que son derrière proéminent… Avec un swing féroce, l’Afro-Américaine Suzan-Lori Parks redonne une voix et une identité à celle qu’on appelait “la Vénus hottentote”.

"Pas vrai qu'elle a un gros cul ? Cette fille, c'est le chaînon manquant en personne !"

  • Synopsis

En 1810, quelque part en Afrique du Sud, le Frère expose à L’Homme le dernier plan qu’il a échafaudé pour devenir riche : faire danser une femme noire devant le public anglais blanc. C’est alors que La Fille, une jeune servante noire, retient son attention. Les courbes de la jeune femme, au postérieur proéminent, lui font arrêter son choix sur elle. En lui faisant miroiter des promesses d’or et de gloire, il la convainc de partir en Europe.

À peine arrivée en Angleterre, Le Frère déserte et La Fille se retrouve à la merci de La Mère Montreuse de Phénomènes, patronne d’une exhibition de monstres. La Fille est rebaptisée la Vénus hottentote, du nom de sa tribu, et devient une star. Elle expose son attribut, rameutant les foules et ramenant de l’argent pour La Mère Montreuse. La Vénus défraie bientôt la chronique et interpelle l’opinion.

Convoquée devant le Tribunal pour atteinte à la pudeur, il est question de savoir si la jeune femme agit de son plein gré. Relâchée, la Vénus est finalement acquise par le Baron Docteur qui l’amène à Paris pour l’étudier. Il tombe amoureux d’elle et en fait sa maîtresse jusqu’à ce qu’il soit menacé de perdre sa réputation dans le domaine scientifique. Vénus, partie vers l’Europe emplie d’espoirs est disséquée, à la fin de sa courte vie, par l’homme qu’elle a aimé.

Au cours de l’action, viennent s’intercaler des scènes d’une pièce intérieure jouée pour le Baron Docteur : Pour L’Amour de la Vénus. Cette pièce met en scène les amours d’un jeune homme - qui rappelle étrangement le Baron Docteur - pour une Hottentote.

  • Note d'intention

C’est une histoire vraie. On en a fait une pièce de théâtre. Le destin d’une femme africaine au début du XIXème siècle, pendant la colonisation, exilée en Europe et montrée comme une bête de foire. On l’appelait “La Vénus hottentote” et on se pressait pour voir son postérieur proéminent et son sexe protubérant. Entre 1810 et 1816, à Londres puis à Paris, elle fut déshabillée, exhibée, détaillée, caricaturée, puis disséquée et conservée dans du formol en pièces détachées.

Elle s’appelait Saartjie Baartman. Née en Afrique du Sud, elle était partie pour l’Europe leurrée par des promesses de célébrité, de richesse, d’amour. On estime qu’elle avait 26 ans au moment de sa mort.

La pièce de théâtre Vénus lui restitue sa voix et son histoire, son humanité et ses espoirs. Mais c’est sur le tempo du music-hall, dans l’ambiance surchauffée d’une baraque foraine et à la folle cadence d’un train fantôme que se déroule cette brève et tragique existence.

On avait pu découvrir l’auteure Afro-Américaine Suzan-Lori Parks à l’Athénée en 2007 avec Topdog/Underdog, une pièce récompensée par le prix Pulitzer. On retrouve ici son phrasé et son swing, une langue et une pensée où alternent l’agilité et la douceur, et où les envolées lyriques sont cueillies par le punch d’une série d’uppercuts.

« Cadavres déterrés, accents jazz et couleurs vives scandent l’histoire d’amour impossible de notre héroïne. La morte-vivante Vénus, embarquée dans une odyssée fantastique, voyage de l’Afrique du Sud à l’Europe, du monde forain à l’Académie des Sciences, de la tragédie au music-hall pour montrer ses fesses. Plongée dans un univers nocturne peuplé de créatures étranges, l’épopée obscène et funeste de son conte de fées se suit à bord d’un train fantôme. Vénus, déesse callipyge de l’amour ; Vénus, sexe du système solaire ; Vénus, symbole de l’exil pour des lendemains qui chantent. Prisonnier du temps, son spectre en quête de sépulture hante le théâtre et défie le regard du spectateur. Ironie de l’Histoire corrodée par le temps : celle qui n’était pour ses contemporains qu’un monstre nous éblouit aujourd'hui par son humanité. »

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Informations pratiques

Athénée Théâtre Louis-Jouvet

Square de l'Opéra-Louis Jouvet, 7 rue Boudreau 75009 Paris

À l'italienne Accès handicapé (sous conditions) Bar Madeleine Opéra Vestiaire
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  • RER : Auber à 40 m, Haussmann Saint-Lazare à 314 m
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Athénée Théâtre Louis-Jouvet
Square de l'Opéra-Louis Jouvet, 7 rue Boudreau 75009 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 27 mars 2010

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