Dans le cadre du Festival d'Automne 2009.
Spectacle en espagnol surtitré.
Je ne comprends toujours pas pourquoi on se fourre la langue dans la bouche quand on s’embrasse... ça me laisse perplexe...
Des livres qu’on dévore ; dont on se bourre le crâne ; dans lesquels on se plonge... tout ça au sens propre, pour de vrai, cela ne peut arriver que dans un spectacle de Rodrigo García. Mettre le monde cul par-dessus tête, dynamiter les idées reçues à coups de paradoxes est, en effet, la méthode favorite de ce metteur en scène et dramaturge argentin installé depuis longtemps en Espagne. Proche de la performance, son théâtre bouscule et perturbe en provoquant l’hilarité.
Truculent, généreux, acide, enragé, en prise directe sur l’époque mais en même temps très personnel, non loin parfois du journal intime, Versus ne déroge pas à la règle. Rodrigo García y façonne des parodies de rituels orgiaques où s’exprime un désir de jouir sans entraves. Mais derrière la dérision, les raisonnements cyniques et l’ironie rabelaisienne perce une colère aux accents métaphysiques. L’énergie du rock hardcore et la brûlure du flamenco se conjuguent dans un cérémonial intense où l’amour et la mort apparaissent comme des obsessions nouvelles. Une dimension douloureuse jusqu’ici plutôt rare dans les créations de ce poète de la scène.
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