"Le théâtre doit commencer à prendre son public au sérieux. Il doit arrêter de lui raconter des histoires qu'il peut comprendre. Ce n'est pas insulter un public que de lui offrir de l'ambiguïté." Howard Barker
Titus Andronicus, Général glorieux de ses faits d’armes, rentre d’une campagne victorieuse avec dans ses filets Tamora, reine des Goths, et sa progéniture Alarbus, Demetrius et Chiron. Il retrouve Rome qui se cherche alors un empereur et qui voit en ce héros auréolé le prétendant légitime. Préférant la gloire des champs de bataille au destin politique, il refuse le pouvoir et laisse au sénateur Saturnin le soin de diriger l’empire. Là débute pour le héros une longue descente aux enfers qui verra ses pires ennemis faire payer au guerrier, avec le sang de sa famille, le prix de leur vengeance.
Le texte est traduit par Michel Vinaver et Barbara Grimberg.
Avec Titus andronicus, Shakespeare expose aux yeux du public de son époque la violence telle qu’elle n’était jusque-là que suggérée au théâtre : meurtres, mutilations, viol. Par cette transgression, il met le spectateur devant le scandale et la fascination que provoque l’avènement d’actes atroces perpétrés à une époque où les considérations de l’humain et de l’inhumain ne se définissaient pas encore par le regard de la morale. Il met ainsi en scène un ordre archaïque, où les destins se dessinent au gré de forces supérieures qui élévent ou anéantissent. Il interroge ainsi sans ménagement le rapport ambigu qu’entretient l’Homme avec la violence ; à la fois moyen d’expression viscérale, accès à un rapport intense à l’existence et, dans le même temps, force à même de la détruire.
En passant de Titus Andronicus à Viol, Botho Strauss pousse l’expérience un pas plus loin. Il ne montre pas aussi directement les atrocités qui sont pour beaucoup hors cadre. Le spectateur est aux prises avec leurs conséquences tout aussi cruelles. À lui de reconstituer à travers la réalité qui lui est présentée, mais aussi les témoignages et souvenirs de ces mêmes événements (les acteurs viennent en personne apporter leurs témoignages, le metteur en scène se soumet à un interrogatoire…), la trame et l’essence de cette tragédie.
Ainsi, à la question de la violence s’ajoute celle de la manière même dont elle est aujourd’hui donnée à voir. Quel effet produit le déferlement d’événements et d’images sanguinaires dispensés quotidiennement ? Comment peuvent-ils être reçus ? Banalisation hypnotique ou ouverture de la conscience à l’une des facettes essentielles de l’existence ?
pièce surprenante, atypique qui ne laisse pas indifférent par je très bon jeu des très jeunes comédiens, j'ai passé une soirée à réfléchir sur le réel et l'irréel. Je conseille cette cette pièce.
pièce surprenante, atypique qui ne laisse pas indifférent par je très bon jeu des très jeunes comédiens, j'ai passé une soirée à réfléchir sur le réel et l'irréel. Je conseille cette cette pièce.
35, rue Léon 75018 Paris