Violette sur la terre

du 25 avril au 4 juin 2006
1H50

Violette sur la terre

Carole Fréchette, figure majeure de la nouvelle dramaturgie québécoise, pose un regard plein d’humour et de tendresse sur des personnages attachants qui, malgré les difficultés de la vie, ne perdent pas leur tenace vitalité. Brillament interprété, un spectacle enthousiasmant !

Comédie dramatique
Des figures populaires et attachantes
Tisser les liens d’une communauté
La mise en scène

  • Comédie dramatique

Une nuit de juin, dans le nord du Canada, sur le carreau d’une mine abandonnée depuis cinq ans, quatre personnages vont rencontrer tour à tour une mystérieuse femme avec un drôle de chapeau. Elle s’appelle Violette et elle ne parle pas. Intrigués, ils vont revenir, lui parler, se livrer, se dévoiler, tenter de l’apprivoiser, et jeter sur elle leurs doutes, leurs angoisses, leurs désirs, leurs fantasmes. Paul, ancien mineur handicapé qui rêve de refaire sa vie avec une femme, Etienne, dynamiteur retraité et syndicaliste en colère qui veut tout faire péter, sa femme Marie-Jeanne, qui rêve de partir dans les pays chauds pour oublier les enfants qu’elle n’a pas pu avoir, et Judith, qui ne sait pas quoi faire de la vie qu’elle porte peut-être en elle : tous les quatre vont sortir peu à peu de leur solitude, se rencontrer, se heurter, se parler, retrouver la joie de vivre autour de cette femme énigmatique et silencieuse, qui les écoute. Mais qui est Violette, d’où vient-elle, où va-t-elle ? Pourquoi a-t-elle décidé de s’arrêter ici ? De se taire ? Quelle réponse pourra-t-elle donner à toutes leurs questions ?

Ce texte, entre ombre et lumière, profondément humain et attachant, touchant et drôle à la fois, est une commande de trois théâtres de villes minières du Nord de la France et du Québec. Carole Fréchette, auteur majeur de la scène théâtrale québécoise, s’est inspirée de ses rencontres avec les habitants de ces régions, des paysages miniers, de la vie de ces « vrais gens» pour retracer au théâtre l’univers difficile de ces terrils abandonnés aujourd’hui, qui laissent place au chômage, à l’inactivité, à la solitude. Raconter la dure d’une communauté à qui tout a été enlevé quand les mines ont fermé, mais qui a gardé malgré tout « la ténacité, la vitalité, le courage » et l’humour salvateur. Raconter comment on peut continuer à vivre là où plus rien ne pousse, là où tout n’est qu’abandon et résidu, à une époque où le chômage, la précarisation et la marginalisation touchent de plus en plus de gens.

Distribution en alternance.

  • Des figures populaires et attachantes

Des figures populaires sympathiques et attachantes que la vie n’a pas épargnées. Violette sur la terre, c’est l’histoire de quatre personnages, Judith, Paul, Etienne et Marie-Jeanne, d’âges différents (vingt, trente et cinquante ans), que nous avons tous rencontrés un jour dans notre quotidien : Judith, l’adolescente délurée et surexcitée, Paul, le romantique un peu kitch, Etienne, le révolté toujours prêt à s’emporter, Marie-Jeanne, la « p’tite bonne femme » qui rêve d’une autre vie. Ces figures populaires sympathiques et attachantes que la vie n’a pas épargnées vont nous emmener du rire aux larmes, de l’ombre à la lumière, du monologue introspectif à la grande scène burlesque finale, à la découverte d’un cinquième personnage : Violette.

S’ils retournent cette nuit-là sur le carreau de la mine, ce n’est pas un hasard… Vers huit heures trente, Paul, estropié suite à un accident d’éboulement, a soudain besoin d’aller prendre l’air sur ce terrain vague ; Marie- Jeanne suit son mari Etienne à qui elle ne parle plus, pour savoir ce qu’il prépare tous les matins à l’aube ; Judith est conduite là vers une heure et demi du matin par son petit ami Eric pour faire l’amour. Dans le noir, ils entendent tous un bruit, une respiration ou des pleurs : une vie s’est installée dans ce terrain vague plein de terre et de résidus, là où il n’y a plus de travail, plus d’espoir, plus de réponse, plus de lumière.

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  • Tisser les liens d’une communauté

Par les mots, tisser les liens d’une communauté qui ne sait plus communiquer. Violette est là : seule et silencieuse. Elle ne communique plus qu’en empruntant les mots des autres. Elle a pris conscience de l’inanité du langage : « tout sonnait faux ». Silencieuse, elle peut devenir l’accoucheuse d’âmes auprès de qui tous se confient, se révèlent, se découvrent. C’est par les mots et leur pouvoir libérateur que Violette tisse malgré elle les liens d’une communauté qui ne sait plus communiquer : Marie-Jeanne et Etienne ne communiquent plus que par des petits bouts de papier sur la table de la cuisine, Etienne essaie en vain d’écrire sa révolte sur des petits papiers qu’il enroule à des drapeaux, Paul, que sa femme a quitté, essaie d’écrire ses sentiments dans un cahier, Judith, elle, parle trop, se vide comme un robinet de son trop plein de mots. Ils tentent tous de « retrouver les mots » comme on retrouve un sens à sa vie.

Dans un deuxième temps, Violette devient le moteur de leur évolution : Paul veut vivre avec elle ; Etienne la désire ; Marie-Jeanne veut partir avec elle vers le Sud ; Judith attend d’elle une conduite pour l’avenir. A la fin, elle les rassemble malgré elle pour une fête improvisée, où ils mangent, boivent et chantent ensemble le Temps des Cerises. Clin d’oeil révolutionnaire ou chanson d’amour ? Peut-être un peu les deux… Quoiqu’il en soit, s’ils n’ont pas changé le monde, ils ont au moins chanté ensemble.

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  • La mise en scène

Un dispositif théâtral simple, pour une fable populaire et poétique. Maxime Leroux s’est emparé de ce texte pour sa première mise en scène, séduit par « l’humanité, la simplicité, la poésie et l’humour ». C’est un texte qui correspond parfaitement aux envies du metteur en scène : faire du théâtreà fois populaire et poétique, populaire parce qu’il peut toucher tout le monde, des plus jeunes aux plus anciens, et parce que la langue en est simple et accessible, poétique parce qu’il est riche en images, en métaphores, comme l’est souvent le langage populaire d’ailleurs, et en questionnements philosophiques.

Pour mettre en scène ce texte étonnant, autant par son propos que dans sa construction, il recherche la simplicité, sans artifice : comme seul décor, de la terre et des résidus ; comme lumières, des sources variées empruntées au monde du travail (briquet, lampes de poche, plafonniers, phares de voitures, calandre de jaguar) que les comédiens utilisent à vue ; comme seule musique, Gérard Manset, qui, comme une litanie cherche les Lumières et raconte les Vies Monotones.

Les comédiens sont présents sur le plateau pendant toute la représentation, en jeu ou hors jeu. Ces éléments de distanciation amènent le spectateur à suivre la fable autant que la façon de la raconter (le théâtre). Maxime Leroux joue d’ailleurs avec le public : jeux de lumières dans le noir, jeux avec la musique Lumières de Gérard Manset qui interrompt la parole des comédiens, jeux avec les comédiens qui sortent parfois de leurs rôles pour être juste des comédiens en train de jouer. Si le spectateur peut être un peu dérouté aux premières minutes du spectacle, il finit par jubiler de l’histoire autant que du dispositif théâtral.

« C’est une histoire simple : comment se réapproprier les autres ? Comment apprendre à vivre ensemble ? Comment sortir de sa solitude ? C’est un peu le but du théâtre, sortir les gens de chez eux et les amener à se réunir et prendre du plaisir ensemble à regarder les acteurs leur raconter une histoire. » Cette histoire résonne en nous, nous émeut, nous fait rire, parfois pleurer, nous nous y reconnaissons, c’est l’histoire de nos vies et quel plaisir !

Etienne : « Bon. Vous avez chanté. Et après ? Qu’est-ce qui a changé ? »
Paul : « Rien, Etienne. Rien n’a changé. Mais on a chanté. »

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Sélection d’avis du public

Violette sur la terre Le 13 mai 2006 à 13h46

magnifique ! Drôle, sérieux, émouvant, distrayant, vivant...Bravo

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Violette sur la terre Le 13 mai 2006 à 13h46

magnifique ! Drôle, sérieux, émouvant, distrayant, vivant...Bravo

Informations pratiques

Théâtre 13 - Glacière

103A, bd Auguste Blanqui 75013 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Restaurant
  • Métro : Glacière à 186 m
  • Bus : Glacière - Auguste Blanqui à 121 m
  • Accès : par le mail au 103A, bvd Auguste Blanqui ou par la dalle piétonne face au 100, rue de la Glacière

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Plan d’accès

Théâtre 13 - Glacière
103A, bd Auguste Blanqui 75013 Paris
Spectacle terminé depuis le dimanche 4 juin 2006

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