Marius Von Mayenburg écrit Visage de feu en 1998, à l’âge de vingt-six ans. Le dramaturge allemand y fait le récit d’une famille bourgeoise relativement banale, un père ingénieur, une mère au foyer et deux enfants, Kurt et Olga. Une cellule familiale apparemment paisible, dans un monde sans conflit et sans ennemi visibles… jusqu’au jour où un événement vient troubler cette fausse harmonie. Réactions violentes, instincts de survie, la maison devient un champ de bataille.
Écrit une dizaine d’années après la Chute du mur de Berlin, Visage de feu laisse transparaître le désarroi d’une génération en crise sociale et politique. Dans la tiédeur du pavillon d’une cité endormie, Kurt veut purifier le monde par le feu… Absence de repères et déficit de révolte, un mélange explosif dont le collectif Cohue (formé de musiciens, d’acteurs et de vidéastes), s’empare pour révéler les symptômes d’une société malade.
Martin Legros, metteur en scène du spectacle au sein du collectif, s’intéresse à la manière dont Mayenburg se saisit des formes de violence ordinaire contemporaines. Pour cette adaptation, l’acteur, musicien et cofondateur du collectif caennais, a choisi d’entretenir un rapport très frontal avec les spectateurs, comme si l’histoire se fabriquait en direct devant lui.
Par le Collectif Cohue.
Traduction Mark Blezinger, Laurent Muhleisen, Gildas Milin
106, rue Brancion 75015 Paris