Un récit qui témoigne d'une vraie envie d'éclairer cette part de nous, ou des autres. Les voix dans nos têtes nous rendent-elles fous ? Ou est-ce autre chose ?
D’où viennent ces voix qui parlent dans nos têtes ? Que murmurent-elles ? Un groupe de parole s’installe. Chacun est venu raconter « ses » voix. Non pas celles de la conscience, mais des voix réelles, bien distinctes. Des « voix » qui parlent, chuchotent ou hurlent pour le meilleur ou pour le pire. Parfois bienveillantes, assurément troublantes, elles sont souvent sources d’angoisses et de frayeur. Comment vivre et trouver sa place lorsque l’on est assailli par leur présence ? Comment composer avec elles sans être taxé de schizophrénie ?
Plusieurs centaines de milliers de personnes en France seraient touchées par ce phénomène. Un mystère bien réel et porteur de sens dans lequel nous sommes invités à plonger sans a priori. Jusqu’au basculement fantastique de l’incarnation de ces voix pour mieux dire le trouble, pour mieux s’en libérer peut-être. Dans le sillage de Hamlet, cette nouvelle création de Gérard Watkins promet d’être une immersion sensorielle dans le monde inouï des entendeurs de voix – comme une porte d’entrée – pour mieux percevoir et déchiffrer la multiplicité trouble et vacillante de notre monde.
« Voix se situe dans une sorte d’interstice que les interprètes de la pièce habitent avec une force et une délicatesse liées sans doute à ce qu’ils ont mis d’eux-mêmes dans leurs rôles, grâce à un travail d’improvisation utilisé comme matériau d’écriture. Pour faire vivre leurs personnages d’ « entendeurs de voix », les trois jeunes comédiens Lucie Epicuréo, Malo Marin et Marie Razafindrakoto forment dans la première partie un groupe où les récits de chacun prennent force dans l’accueil que lui réservent les autres. » Scèneweb, Anaïs Heluin
« Depuis Scènes de violences conjugales et plus récemment Ystéria, on sait que Gérard Watkins est parmi les auteurs dramatiques francophones les plus marquants. Il franchit peut-être encore une étape dans Voix et immerge son spectateur dans un méta-réel qui lui laissera le sentiment que le théâtre ici a fait ce qu'il devait faire. » Froggy's Delight, Philippe Person
« Le spectacle, immersif, milite poétiquement et politiquement pour une troublante conversion du regard. » La Terrasse
« Une des plus belles réussites de Gérard Watkins [… ] À un moment, Valérie Dréville entre en scène. Elle est bouleversante comme jamais. le final est de toute beauté. La bande-son, superbement ouvragée. » Le canard enchaîné
« Un texte d'une émouvante poésie, signé par Gérard Watkins et servi par quatre comédiens talentueux, et un portrait sensible, loin de tout préjugé, de ces entendeurs de voix, comme un hommage à leur profonde humanité. » La Croix
Dans une salle vide, quelque part, des êtres se réunissent. Ce sont des entendeurs et entendeuses de voix. Ils sont jeunes, ont moins de 30 ans. Ils participent à un groupe de parole. Puis vient Véronique. Elle a 60 ans. C’est sa première séance collective.
Depuis toujours des voix sont entendues. Elles sont taboues. Pendant de nombreuses années, les entendeurs de voix étaient qualifiés de schizophrènes et subissaient de lourds traitements médicamenteux. Il est vrai que ces voix, pour la plupart, quand elles se font entendre, quand elles émergent, sont une véritable souffrance. Dans d’autres sociétés, il est normal d’entendre des voix. À d’autres époques, elles étaient une bénédiction ou le signe que les Dieux, les anges ou les fantômes vous parlaient. Ou encore le diable. Socrate, Mahomet, le Christ, Ghandi, et bien sûr, Jeanne d’Arc. Des entendeurs de voix qui ont bouleversé notre histoire. Depuis le début du XXIe siècle, ces voix s’affirment à nouveau. Par des groupes de parole, par d’autres tentatives thérapeutiques, elles ne sont plus considérées comme des voix devant être tues. Les entendeurs de voix essaient de les comprendre, de les maîtriser. Car, les voix peuvent mener à un sentiment d’empathie comme au meurtre.
À travers cette création, nous tentons de comprendre ce qu’elles ont à nous enseigner sur ce que nous vivons dans cette décennie qui semble avoir pris un chemin particulièrement dangereux et inconnu. Ce spectacle se rêve comme un hommage, à travers le temps, à ces voix, à leur texture, leur message, leurs émotions, leurs origines, et tente, de par sa dramaturgie fictive, de voir en quoi elles peuvent nous aider à changer le monde. Parce qu’il y a là représentée une part de notre humanité refoulée, mais aussi l’essence de ce qui peut encore caractériser le théâtre : une errance entre le visible et l’invisible.
Il est compliqué de faire entendre des voix qui s’expriment à l’intérieur des êtres. Le rapport à leur impact, leur sonorité, est difficilement représentable. Le cheminement des entendeurs de voix vers une forme de compréhension est long et périlleux. Par exemple, quand les voix demandent de traverser une rue sans regarder ni à droite ni à gauche, elles ne vont pas expliquer pourquoi. Il y a entre l’hôte et les voix la même relation qu’entre un spectateur et un spectacle ou entre un citoyen et la société qui lui envoie sans cesse des messages, des slogans, des injonctions. Il faut lire ce qu’il y a au-delà ou derrière ce qui est entendu. Sous peine d’ennui pour le spectateur, de soumission durable pour le citoyen, de danger de mort pour l’entendeur de voix.
Gérard Watkins
Une pièce polyphonique, douceur, humour et rage... troublante beauté de l'être, des êtres en soi et hors de soi.
Pour 1 Notes
Une pièce polyphonique, douceur, humour et rage... troublante beauté de l'être, des êtres en soi et hors de soi.
Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.
En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
Parking Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.