Yakich et Poupatchée

Lille (59)
du 25 au 30 mars 2011

Yakich et Poupatchée

Un conte contemporain, cruel et néanmoins chanté, riant de nos malheurs et de nos doutes les plus intestins. Une comédie crue et désespérée d'Hanokh Levin, mise en scène par Frédéric Bélier-Garcia.
  • Comédie crue

Yakich et Poupatchée, soit un garçon et une fille, jeunes, pauvres et surtout laids, donc seuls et désespérant de trouver partenaires. Un marieur astucieux et deux familles sans scrupules pensent résoudre l’humaine équation en les accouplant. Mais garçon et fille, on le sait, courent après ce qu’ils ne sont pas. D’où cette « Comédie désespérée  » qui dans sa course folle traversera des endroits plus désolants les uns que les autres, entre gares vides,bordels, château de princesse et autres terrains vagues du désir…

Fonder un spectacle sur les malheurs de la laideur engage un pari risqué. Avec Sophie Perez et Xavier Boussiron, inventeursd’un music-hall déjanté, Bélier-Garcia imagine une ambiance décalée, un méchant conte raconté par une vilaine fée. Et puis Hanokh Levin, prolifique auteur israélien, manipule les équivoques de l’humour juif avec maîtrise, amour, acuité. Et puis Bélier-Garcia en connaît les perles et les pièges.

Du même, il a monté en 2008 (déjà avec le duo Perez-Boussiron) Yaacobiet Leidental, autre histoire de paumés, qui a fait rire Angers (où il dirige le CDN), ses alentours, et Paris au Théâtre du Rond-Point. Cette dérision mordante nous rappelle la subtile férocité de Lubitsch, Woody Allen, des frères Cohen, naturellement, avec leur manière de caresser la caricature pour, effet de contraste, mettre en avant la fragilité humaine.

Levin féconde une comédie cruelle, désespérée, d’une crudité qui rit du vulgaire, ponctuée de chansons et de courses, où l’innocence,l a maladresse, la fragilité des protagonistes secoués parcette agitation frénétique fabriquent un ouvrage de tendresse sur la comique tragédie de notre existence. Rien non plus n’est perdu, puisque comme dit la chanson que chante la fille laide : « L’enfant la trouve belle sa mère / Car il n’en a pas d’autre, de mère. »

Le texte de la pièce est publié aux Editions Théâtrales, dans le volume Théâtre choisi V, Comédies crues. Texte français Laurence Sendrowicz.

  • Voglio una donna

Levin écrit ici l’odyssée vertigineuse et catastrophique du pauvre désir, confronté à toutes ces forces qui le dépassent et l’épuisent : pulsions, rêves, fantasmes, obligation reproductrice, langueur matrimoniale, poids du père, exaspération de toutes les mères, fringants beaux-frères, marieurs intempestifs. Comment peut-il survivre à tant d’embûches ?

Yakich et Poupatchée sont deux êtres jeunes, pauvres et laids, et donc seuls et désespérant de trouver partenaire. Un marieur astucieux et deux familles – aussi peu
avenantes que scrupuleuses – pensent résoudre l’humaine équation en les accouplant. Mais comment se résigner à son semblable quand tout en vous aspire à la beauté, à autre chose qu’à soi-même ? Comment se contenter de ses faiblesses, de sa propre laideur, de sa solitude ?

Levin féconde avec ce texte cruel, cru et capricieux un joyeux monstre théâtral, dont le destin principal est d’éprouver la question amoureuse au fil des rencontres, conquêtes, rejets, abandons, résignations. Si ce n’est que la « laideur » des héros culbute et chavire sans cesse nos attentes quant à ces « heureux » événements. Yakich et Poupatchée est une course-poursuite nocturne, vaine, désespérément circulaire, irrémédiablement provinciale dans une contrée imaginaire, de Platchki en Ploutchki. Les onze protagonistes cherchent incurablement la vie : de mariage en enterrement, d’une gare à l’autre, du bordel au château, pour finir dans un terrain vague ! Tous les êtres de cette fable rêveuse, cocasse, courent hors d’haleine après ou devant le sempiternel impératif : « Croissez et multipliez ! »

Hanokh Levin, auteur, mais aussi traducteur, était un fin connaisseur des grandes dramaturgies occidentales, dont celle de Molière. Il ne cesse de questionner concrètement l’écriture dramatique, d’expérimenter de nouveaux mélanges (prose, chansons, cabaret, ballets…). Il façonne une écriture aussi païenne et crue que sentimentale et lyrique, trouvant ses lignées et ses cousinages tant chez Boccace ou Gogol, que chez Fellini ou Philip Roth pour exposer notre humaine gourmandise dans ses métamorphoses bouffonnes, indigestes ou poétiques.

Après Yaacobi et Leidental, créé à Angers en 2008, nous avons, en compagnie de Sophie Pérez et Xavier Boussiron, construit cet objet théâtral insolite : un conte contemporain grotesque et féerique où se croisent prostituée fellinienne, princesse muette et éthérée, revenant, baron fantôme… ponctué de chansons, courses et danses, pour réaliser un ouvrage de tendresse qui donne son sens et son humeur à la comique tragédie de l’existence.

Frédéric Bélier-Garcia

  • La presse en parle

« Le metteur en Frédéric Bélier-Garcia a su révéler tous les reliefs du texte où, au cœur de la langue, la crudité s’acoquine au lyrisme du quotidien, aussi abrupte que flamboyant. La scénographie et les costumes de Sophie Perez et Xavier Boussiron, qui dévoilent le kitsch grotesque des ambitions communes, servent à point l'ironie cinglante et amère d'Hanokh Levin. Quant aux acteurs, c’est un pur plaisir…» Gwénola David, La Terrasse.

« Frédéric Bélier-Garcia met en scène Yakich et Poupatchée, une comédie crue selon son auteur. Il en fait une opérette irrésistible, magnifiquement interprétée par des comédiens survoltés.» Armelle Héliot, Le blog du Figaro.

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Informations pratiques

Théâtre du Nord

4, place du Général de Gaulle 59026 Lille

Accès handicapé (sous conditions) Bar Librairie/boutique Salle climatisée
Spectacle terminé depuis le mercredi 30 mars 2011

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