Présentation
Daniel Defoe, écrivain anglais (1660 - 1731
?)
Intentions
La compagnie
"Je demande à chacun de m'écouter
Parce que mon histoire est singulière
Je ne prétends pas qu'elle soit plus belle
Ou qu'elle soit plus triste qu'une autre
Mais je demande à chacun de m'écouter
Car ce que l'on croit savoir on aimerait le partager
Et ce que l'on ne sait pas on aimerait aussi l'inventer."
Il est de ces voyages qui méritent d'être racontés parce qu'ils sont autant de tentatives, d'exploits et de défaites. Ces voyages que l'on voudrait tels des expériences mais qui ne sont en définitive que des épreuves qui perdurent. Et si Robinson n'avait pas échoué sur une île à peu près déserte mais plutôt dans le cœur de chaque homme. Si au lieu de se retrouver sur une plage au sable fin avec tout autour un paysage carte postale, cet homme, un peu de nous, un peu de vous, se retrouvait égaré, perdu oublié, sur un banc public, dont son territoire se délimite par quelques cartons de récupération ?
Il est de ces voyages dont on ne revient plus jamais tant la solitude, l'indifférence et l'égarement conduisent l'homme à la dérive. Robinson Crusoë, sans avoir besoin de tomber dans une caricature provocante, peut devenir au fil des évocations, une sorte de SDF, un exclu, un Rmiste, enfin toutes ces appellations qui font d'un homme ce qu'il n'est plus.
Voyageur, commerçant, armateur, il favorise l'accession au trône de Guillaume III d'Orange, qui bénéficie de ses pamphlets. Arrêté, exposé au pilori, il se lance dans le journalisme où il introduit la réalité du quotidien. Il entre en 1706 au service de la reine Anne, mais déçu par la politique, il se tourne vers la littérature. Il devient célèbre avec Robinson Crusoé. (Dictionnaire Larousse)
On peut remarquer, ci-dessus, que la date de la mort de Daniel Defoé est incertaine. Ce qui est terriblement intéressant de savoir qu'un homme malgré sa réputation et sa reconnaissance, peut encore cacher volontairement ou pas, à la fois à ses contemporains et aux historiens, le jour de son envol.
La solitude que rencontre Robinson Crusoé est bien entendu au premier abord une solitude physique. Mais elle peut aussi se concevoir "intellectuellement" c'est-à-dire au milieu de la multitude ou encore dans un lieu qui loin d'être désert (ville, quartier, cité, rue, place, passage) peut paraître a-contrario de l'image que l'on peut se faire, un lieu où justement la solitude est encore plus remarquable.
D'où l'intérêt de produire une œuvre antinomique, c'est-à-dire, tout en préservant la logique de l'écrivain, essayer de retranscrire le lieu, par une scénographie qui inclut à la fois la solitude, la détresse, mais aussi la volonté, jusqu'à parfois l'abnégation pour survivre dans un site urbain.
Et si la plage était un grand réservoir de clameurs, de passage, d'inconnus qui eux aussi peut-être sont comme le personnage de Defoé, des naufragés ?
Le Théâtre de la Forêt est une compagnie qui existe depuis 1987. A son actif 18 créations à partir d'œuvres classiques ou contemporaines.
La constance de la troupe ne se situe pas dans un type de théâtre dans une référence culturelle mais bien au contraire d'aborder ou d'accoster tous les rivages possibles de la création théâtrale.
Cependant, il va de soi que nous défendons et revendiquons certains principes, notamment celui de considérer que le théâtre doit garder une certaine forme d'indépendance, ce qui n'a pas été toujours le cas auparavant et ce qui n'est toujours pas le cas aujourd'hui, d'autre part de défendre une certaine qualité de travail au service du comédien et de la création.
53, rue Notre Dame des Champs 75006 Paris