Nourrie de sa fascination pour l’Italie et notamment du mouvement cinématographique néoréaliste, la compagnie catalane La Perla 29 rend hommage avec le spectacle 28 i mig au monde de la fiction, du théâtre et du cinéma.
Spectacle en catalan surtitré en français.
Nourrie de sa fascination pour l’Italie et notamment du mouvement cinématographique néoréaliste, la compagnie catalane La Perla 29 rend hommage avec le spectacle 28 i mig au monde de la fiction, du théâtre et du cinéma. Créée en 2013 à partir d’improvisations collectives s’appuyant sur Huit et demi, film mythique de Federico Fellini, la troupe revisite aujourd’hui cette pièce de son répertoire.
Mosaïque de scènes, poèmes, danses, musiques, projections et textes d’artistes comme Dante, Pirandello, Ettore Scola, Eduardo di Filippo, Shakespeare, Espriu, Vicent Andrés Estellés, Bergman, Sisa, Tchekhov, Wajdi Mouawad, 28 i mig mène une réflexion résolument joyeuse sur les vicissitudes de la création, la recherche du bonheur, l’enfance et la nécessaire acceptation de la mort.
À la question « Comment être heureux ? », le collectif répond par une interminable fête des sens et de la pensée, en faisant sienne la maxime fellinienne : « Non c’è fine. Non c’è inizio. C’è solo l’infinita passione per la vita. »*
*« Il n’y a pas de fin. Il n’y a pas de début. Il n’y a que la passion infinie de la vie. »
Il arrive parfois que l’on ait besoin d’air, et que cela mène à songer à un nouveau spectacle, dessinant un nouvel horizon. Et c’est alors à cet instant que l’on apprécie le doute qui pointe : est-ce vrai, ce que je vois ? Est-ce mon imagination ? Est-ce un décor dessiné ? This is the question. Questa è la grande maggia... Il arrive souvent que l’on ouvre les fenêtres de notre petit théâtre et que l’on trouve les ciels peints de Fellini, les nuages d’Orson Welles ou de John Ford, les questions sans réponse de Pasolini, le jeu de sourcils de Marcello Mastroiani ou les corps excentriques d’un grand nombre d’acteurs et personnages... Quand on parle de la magie du cinéma ou de la magie du théâtre, c’est avant tout la magie de la vie que l’on évoque. En réalité, quand on ouvre les fenêtres, on veut voir un paysage qui nous ferait penser à des vers de Verlaine « La vie est là simple et tranquille » : un clair matin d’été ou un agréable coucher de soleil sur la mer calme. À partir de là, nous mettons tout en œuvre pour le donner à voir aux spectateurs, avec notre langage théâtral. C’est notre tâche et notre métier. Regarder les étoiles, en tomber amoureux, puis tenter de les invoquer dans notre propre espace de magie. Ce n’est pas une tâche facile de nos jours, mais les étoiles sont là où elles ont toujours été, et peut-être nous regardent-elles en riant de nous voir essayer de réconcilier des idées et des personnes, de les faire se retrouver.
28 et demi est un sac troué, rempli de poèmes et d’images, un jeu différent, un regard inventé, un nouveau feu, que nous avons considérés nécessaire. Nous avons voulu faire un spectacle qui emprunte des images, des mots, des situations variées, des auteurs divers. Nous avons cherché leurs connexions et effacé les frontières. Nous les avons liés et reliés dans un tourbillon de fantaisies qui s’accélère en une spirale, comme dans les films de Fellini, où l’on projette les doutes inhérents à la création artistique, la crise vitale et personnelle, la quête du bon-heur à travers l’art, l’enfance comme moteur du passé, ou le besoin d’accepter la mort. 28 et demi se veut un regard sur la vie, sur l’art qui contemple la vie, et sur les doutes de l’un et de l’autre, une vision qui mélange avec insistance la forme et le fond. Pour reprendre la très belle réplique de Guido Anselmi, le protagoniste de Otto e mezzodialoguant avec ses fantômes : « Pardonnez-moi pour tous mes doutes ; aujourd’hui je pense que la vie est une fête et que nous pouvons la vivre tous ensemble », même s’il y a des doutes ou des tragédies, nous pouvons décider que la traversée de la vie peut aussi être une célébration. Ce spectacle est une fête pour les comédiens et pour les spectateurs aussi. Et l’on souhaite que la pièce poursuive son histoire dans leur tête, leur sexe ou leur cœur. Car le souvenir est tout ce qui nous restera quand le spectacle ou nos vies seront achevés.
Oriol Broggi
Poétique, touchant, drôle… tellement vivant !
Pour 1 Notes
Poétique, touchant, drôle… tellement vivant !
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