Un feuilleton pas comme les autres
Paroles d’artistes
2ème épisode d'un feuilleton imaginé par les spécialistes de l'imposture et de la déconstruction.
Épisode 1: Les Tortues dorment toutes nues dans leur carapace, Festival d’Avignon, juillet 2003.
Épisode 2 : À l’ombre des pinceaux en fleurs, Festival d’Automne/Théâtre de la Cité internationale, octobre 2003.
Épisode 3 : D’où vient la lumière dans les rêves ? Festival
d’Automne/ MAC de Créteil, novembre 2003.
Odile Darbelley et Michel Jacquelin ont commencé leur propre production artistique autour du personnage de Duchamp-Duchamp, frère de Duchamp et boucher-charcutier à Blainville. Ils réalisent depuis, performances, expositions et spectacles, mi-hommages, mi-satires, tous plus insolites les uns que les autres. Déconstruisant les discours artistiques contemporains, ils créent un univers auto-référent, fait de jeux de mots et d’associations d’idées, de dérapages conceptuels et de démonstrations absurdes.
Un feuilleton réalisé par ces deux spécialistes de l’imposture - à qui l’on doit La Chambre du professeur Swedenborg et Dispositif expérimental pour une visite chez les Åsa chasseurs de météores - ne peut pas être un feuilleton comme les autres, même s’il obéit aux règles du genre : résumé de l’action précédente, personnages récurrents, suspense et rebondissements.
On y retrouvera vraisemblablement les personnages qu’on a pu croiser dans leurs précédents travaux, et en premier lieu A. Pophtegme, créateur du groupe du même nom, le premier mouvement artistique perpétuel. À chaque épisode, un artiste du groupe Albert Pophtegme mettra en scène son travail.
À l’ombre des pinceaux en fleurs : dans l’espace du théâtre, un peintre, l’A. Pophtegme du moment, se posera des questions définitives sur son art.
« A travers le groupe Albert Pophtegme on met en scène des acteurs de l'art contemporain, ou du moins certains types de discours ou d'attitudes. On maintient une distance, celle de l'humour et du théâtre, mais on revendique ce que l'on produit comme étant des œuvres intéressantes en soi. Chaque épisode s'inscrit dans la marge d'un classique. Pour le Théâtre de la Cité internationale en octobre, ce sera Tchekhov. Pour la suite, on pense à Brecht, à Beckett...
Le rapport au public nous intéresse en premier lieu. Dans les arts plastiques, ce rapport est réduit à une frustration : on accroche une œuvre, le spectateur passe, au mieux la regarde, et puis on la décroche. Le théâtre permet d’établir d’autres rapports.
Dans ce qu'on fait, l’humour est plus présent que le burlesque. Le jeu de mot crée de l'écart. C'est ce qui fait sourire et offre des possibilités de dérapages visuels, sonores ou même conceptuels. Non seulement, on gagne du sens par surprise et sans perdre en drôlerie, mais en plus on parle de l'art contemporain, en faisant participer ce discours même à l'œuvre en train de se faire. On peut dire des choses justes en restant ludique. »
Odile Darbelley et Michel Jacquelin
17, boulevard Jourdan 75014 Paris