La pièce
Notes dintention
La compagnie
Adam décrit le parcours dun jeune homme ingénu dans le monde contemporain, où
il ne lui est plus possible de faire la différence entre le Bien et le Mal, ce qui fait
de lui un être humain. Et la tragédie dAdam, son chemin de croix, résulte de ce
quil sobstine à pouvoir un jour les distinguer.
De lapprentissage professionnel au deal de drogue, de lenterrement de sa mère
au viol dune jeune fille, de la clinique psychiatrique à la caserne des pompiers,
de la communauté des junkies à la communauté des néo-nazis, de la Légion étrangère
à la guerre en Bosnie, Adam finira par comprendre que lobjet de sa quête est nulle
part.
« Faut-il quils meurent tous ceux que jaime » dit-il avant de se pendre.
Pour Dea Loher comme pour Fassbinder, la solution nest pas, surtout pas dans le
confort à deux. Ni amant(e), ni ami pour consoler Adam. Lépoque nest pas à
la réconciliation de soi et du monde. Le texte fait alterner des dialogues concis, des
scènes minimalistes, avec des monologues et des churs.La composition du récit, le
voyage initiatique dAdam sans recours ni retour, ses rencontres improbables, la
poésie, sapparentent à Peer Gynt dIbsen.
Cauchemar dun homme ordinaire. Tout individu ou tout groupe quAdam croise
dans son voyage, tout paysage quil traverse, sera incarné par ce que je nomme le
chur, composé de sept acteurs. Le chur, non pas au sens dun chur
antique, mais au sens dune communauté dhommes, dune meute, qui a ses
règles propres, son langage, qui est un ensemble de mondes.
Le chur donne naissance à des figures humaines, qui sont aussitôt réabsorbées
par lui, comme un principe dabsorption de lindividu par la masse. Le
chur fait fonction de lieu de laction et de la parole, cest lui qui
définit le lieu de chaque tableau. Marionettisation de lacteur, inventer une
gestuelle particulière à chaque groupe. Lespace scénique est unique, pas de
décor, pas dentrée pas de sortie, mais un champ de bataille où Adam ne
séchappera que par la mort.
Adam est comme le précipité chimique de létat de violence et de guerre de notre
monde contemporain. Traversée de lenfer sans espoir de purgation est le chemin
énigmatique dAdam. Il nest pas un héros, encore moins un héros romantique,
mais plutôt un jeune homme ordinaire confronté à des situations extrêmes.
Le destin dAdam est scellé davance ; dés la première séquence, il na
plus rien. Mais ce quil veut, cest savoir pourquoi. « Pourquoi » est le
premier mot de la pièce, le dernier étant consolation.
Adam croise les autres sur un chemin quil na pas choisi ; ils sont bons ou
méchants ; lui-même se comporte bien ou mal avec eux. Cela importe peu. Ce qui compte,
cest quand et comment sexprime la part dirréversibilité de son destin
à lintérieur de chaque séquence-expérience. Et chaque fois quil tente de
comprendre ce quest la responsabilité individuelle, il saperçoit que les
cartes sont brouillées.
Adam, lui, ne juge personne, il traverse sa vie comme Candide traverse le monde.
Il veut savoir comment cela fonctionne.Tout groupe ou tout individu quAdam croise
dans son voyage, tout paysage quil traverse sera incarné par ce que je nomme le
Chur composé de sept acteurs.
Le chur, non pas au sens dun chur antique, qui commente et discute les
actes du héros, mais au sens dune communauté dhommes, dune meute, qui
a ses règles propres, son langage, ses codes. Il se métamorphose, il est un ensemble de
monde (monde de la drogue, de la sexualité, de la guerre...), il donne naissance à des
figures humaines ( lindien, la fille ...) qui sont aussitôt réabsorbées par lui.
Le chur fait fonction de lieu de laction et de la parole, cest lui qui
définit chaque étape du voyage dAdam.
Il sagit dinventer un code physique, gestuel pour chacune de ses communautés.
Ce qui explique mon désir de collaborer avec une chorégraphe.
Lespace scénique est unique, fermé, pas dentrée pas de sortie, juste un
champ de bataille où Adam ne séchappe que par la mort.
La Cie M-G Pessoa est né dun désir de travailler sur des écritures
contemporaines inédites.
Lacte fondateur fut la création dun événement Bernard-Marie Koltès à Rio
do Janeiro (Brésil), autour de la mise en scène de Roberto Zucco
en langue portugaise : exposition sur lauteur, traduction et lectures scéniques
dautres textes, documentaire, débat.
Cet auteur va marquer la Cie, puisque les créations suivantes seront Tabataba
et La nuit juste avant les forêts.
De là est né également la volonté de faire découvrir des auteurs étrangers, à
commencer par des auteurs brésiliens : La défunte de Nelson
Rodrigues, Deux perdus dans une nuit sale de Plinio Marcos.
La rencontre avec un jeune auteur allemand Dea Loher et son uvre balisera le
parcours de la Cie : mise en scène de Tatouage en résidence de
création au théâtre de la Tête Noire, chantiers de Barbe Bleue,
et dAdam Geist au Petit-Odéon. Une autre ligne de travail
est le théâtre politique : Tout pour lamour de Jésus
dInge Mitterecker, et Les lettres dUlrike Meinoff.
Les projets en cours sont Indigents et Un gachis
dun jeune auteur français Emmanuel Darley.
16, rue Georgette Agutte 75018 Paris