« Tout paraît petit vu d’ici ! » lance un des personnages. Nous sommes sur la terrasse d’un gratte-ciel de quarante-neuf étages où se retrouvent en cachette, le temps d’une cigarette, les employés et directeurs d’une grande entreprise financière dans laquelle aucun fumeur déclaré ne saurait être toléré.
On y accède par un ascenseur ou plus sûrement par des escaliers de service pour éviter d’être dénoncé. On s’y retrouve furtivement et successivement à deux, trois ou quatre : le chef administratif et le programmeur informaticien, les secrétaires blonde, brune, rousse et châtain, la directrice exécutive et le coursier. Par hasard, affinités ou nécessité, les groupes se mêlent, les dialogues s’enchaînent, alternant propos badins, confidences intimes et délires existentiels, sur le ton de ces grandes comédies où les personnages sont au bord de la crise de nerfs... La chaleur étouffante – une sécheresse sévit depuis deux ans – et le ciel traversé d’hélicoptères ajoutent une dimension apocalyptique au burlesque de ce tableau post-moderne.
Après avoir monté Nikolaï Gogol, Marcel Aymé et Federico García Lorca avec la Troupe, Lilo Baur choisit un auteur contemporain catalan, Sergi Belbel, dont elle aime l’art du dialogue qui offre un espace de jeu incroyable aux acteurs. En haut de cette tour, symbole de l’exercice du pouvoir, fantasme de la chute, la terrasse est une zone de retranchement au sein de l’interdit qu’elle imagine comme « un lieu de ventilation, un îlot d’émotions ».
Pour faire court, la mise en situation de ces salariés ne reflètent pas du tout le monde du travail d’aujourd’hui, avec ses problématiques complexes d’ordre humaine et financière. Le ton humoristique sonne aussi très faux par rapport aux mots/maux réels que subissent quotidiennement les femmes - certains hommes aussi parfois - en entreprise. Et en vrai, les hommes les plus malsains qui se permettent de harceler au grand jour leurs employées sont les grands patrons, et non les gentils petits coursiers qui gagnent une misère pour un travail malheureusement trop peu respecté... Ce n’est pas la pluie qui saurait apporter du réconfort à ces êtres, mais des mesures politiques.
C’est un monde cruel, où les alliances se font et se défont, où tous les coups sont permis. La rivalité et la haine sont au rendez-vous sur ce toit d’immeuble où fumer est interdit et où les rapports sociaux se dénudent sans retenue. On y joue sa vie, entre ascension sociale et désir d’autre chose. La tension est palpable, servie par un jeu d’acteurs impeccable et un rythme soutenu. On attend la chute, la catastrophe... Comme si ce monde absurde et désespérant n’en finissait plus de durer. Le texte est servi par la virtuosité des acteurs et la rigueur de la mise en scène.
Un très bon moment avec de très bons acteurs. La caricature des collègues de bureau est drôle et pas si éloignée de la réalité parfois. Il ne faut pas tout prendre au pied de la lettre non plus ! Le coin fumeur clandestin en haut de la tour est un prétexte ... Les émotions sont bien là et chaque acteur rend bien la personnalité de son personnage. A voir ...Bravo !
Une ambiance de fin du monde, de fin d'un ordre social. Une tension croissante, ponctuée de chutes d'humour qui potache et qui grinçant. De bons textes et d'excellents acteurs.
Pour 6 Notes
Pour faire court, la mise en situation de ces salariés ne reflètent pas du tout le monde du travail d’aujourd’hui, avec ses problématiques complexes d’ordre humaine et financière. Le ton humoristique sonne aussi très faux par rapport aux mots/maux réels que subissent quotidiennement les femmes - certains hommes aussi parfois - en entreprise. Et en vrai, les hommes les plus malsains qui se permettent de harceler au grand jour leurs employées sont les grands patrons, et non les gentils petits coursiers qui gagnent une misère pour un travail malheureusement trop peu respecté... Ce n’est pas la pluie qui saurait apporter du réconfort à ces êtres, mais des mesures politiques.
C’est un monde cruel, où les alliances se font et se défont, où tous les coups sont permis. La rivalité et la haine sont au rendez-vous sur ce toit d’immeuble où fumer est interdit et où les rapports sociaux se dénudent sans retenue. On y joue sa vie, entre ascension sociale et désir d’autre chose. La tension est palpable, servie par un jeu d’acteurs impeccable et un rythme soutenu. On attend la chute, la catastrophe... Comme si ce monde absurde et désespérant n’en finissait plus de durer. Le texte est servi par la virtuosité des acteurs et la rigueur de la mise en scène.
Un très bon moment avec de très bons acteurs. La caricature des collègues de bureau est drôle et pas si éloignée de la réalité parfois. Il ne faut pas tout prendre au pied de la lettre non plus ! Le coin fumeur clandestin en haut de la tour est un prétexte ... Les émotions sont bien là et chaque acteur rend bien la personnalité de son personnage. A voir ...Bravo !
Une ambiance de fin du monde, de fin d'un ordre social. Une tension croissante, ponctuée de chutes d'humour qui potache et qui grinçant. De bons textes et d'excellents acteurs.
On pense spontanément à la pièce « Les directeurs » de Daniel Besse. Un lieu insolite (le toit de l’immeuble) pour griller une cigarette en toute « légalité » car elle est proscrite dans les bureaux, et des bouts de vie échangés entre collègues ou cadres dirigeants. Mais là s’arrête la comparaison. Car les personnages sont loin d’être aussi intéressants et d’intrigue, on ne peut dire qu’il y en a une. Il y a certes quelques bons moments grâce une fois encore à l’interprétation sans faille, mais on reste sur une impression de lourdeur avec des évènements improbables et néanmoins dramatiques. Cela ressemble à ces anciens films italiens à sketches : aucune colonne vertébrale, même pas la moindre lutte de pouvoir bien sordide à l’intérieur de l’entreprise… Un point pratique à signaler : si vous allez voir cette pièce, arrangez-vous pour obtenir des places entre le 10ème et le 25ème rang, surtout pas plus près car le décor simulant le toit de l’immeuble est monté « haut » et vous passez 1 h 45 avec la tête en extension pour apercevoir les acteurs entre les barreaux de protection. Pour l’avoir éprouvé, c’est assez pénible. En résumé, une pièce mineure de la programmation de cette année.
PIÈCE INTÉRESSANTE. TRÈS BEAU DÉCOR. SEUL PROBLEME ça donne ou redonne envie de FUMER !!!!!
21 rue du Vieux-Colombier 75006 Paris