Après la pluie

Le toit d'un immeuble de 49 étages. Ciel de plomb. La sécheresse dure depuis deux années interminables. C'est ici que se retrouvent en catimini les employés d'un groupe financier pour fumer la cigarette interdite. Durant ces instants précieux volés à l'entreprise, secrétaires, cadres, coursiers laissent libre cours à leurs divagations et à leurs doutes. Chacun ses ambitions, ses préoccupations, ses petits fantasmes et surtout son vide, qui fait écho à la sécheresse ambiante du sol et de l'air.

Les employés le pressentent : « il va y avoir un cataclysme, un châtiment universel ». La sécheresse de la terre n'est que le reflet de la sécheresse des hommes. Et dans le tumulte de toutes ces angoisses et de ces petites histoires personnelles se dessine alors la menace d'un deuxième déluge. La tension monte, les esprits s'échauffent et chacun se prend à attendre ou à redouter ce qu'il adviendra en suite, après la pluie.

Bien plus qu'une simple satire du monde de l'entreprise, Après la Pluie épingle les petits travers et les effets pervers de nos sociétés (ultra)libérales et réglementées. C'est aussi le prétexte à une savoureuse galerie de portraits que tous, familiers ou non d'une entreprise, pourront apprécier.

Sur une note plus sérieuse, on peut concevoir la pièce comme un message d'encouragement à l'homme puisque, en fin de compte, les lourdeurs de la société ne l'ont pas privé de son humanité, ni de l'amour.

Tout cela fait d'Après le Pluie une pièce accessible à tous et qui ne manquera pas d'enthousiasmer un large public.

Cécile Fraisse