A partir de 15-16 ans.
A propos de la pièce par Fabrice Melquiot
L’histoire
Note d’intention pour une mise en scène
Il y a Naples et l’été ; ce qui des corps émane à Naples l’été : ailleurs embaumés, désirs troubles, fraternité, fiançailles cramées, errances ; et le ciel est poétique, autour du belvédère où nous marchons, tout se donne à voir autrement. Six personnages, chair à vif, cœur dégueulé, se prennent ou s’esquivent : un père, deux fils et leur fiancée, un apprenti poète égaré. Tout est histoire de peau, d’échanges, de combines et de faux-semblant. Et la vie n’est plus que ces habitudes que le sexe a prises en nous, car nous sommes son home, cette nuit-là, et nous obéissons, et nous sommes des jouets. Heureusement, l’aube.
Fabrice Melquiot
Dans une ville qui pourrait être Naples. Sur une colline qui surplombe la baie, un de ces étés où l’on ne respire pas. Villas luxueuses, garages avec alarmes ; terrains de sport grillagés. Routes étroites et sinueuses, trottoirs jonchés d’ordures et de cadavres de chats ou de chiens. Parfois, le long des trottoirs, des voitures s’arrêtent, dans lesquelles garçons et filles font l’amour. Des étés comme celui-là, ils n’ont pas le choix : vitres baissées ; et leurs voix envahissent la colline, le belvédère tout proche, le cimetière, là.
Dans les coins, cela va de soi, on déballe des substances à ceux qui se défoncent autrement ; un marchand de friandises et de boissons fraîches se demande ce qu’il fout là. Ceux qui, privés de véhicule et fascinés par la lune, se baladent en se tenant la main feraient bien d’accélérer le pas. Des étés comme celui-là, des nuits comme celle qui commence, il ne faut pas traîner là.
Autour de ma pierre, il ne fera pas nuit pourrait être une sorte de road-movie au pays des perdus. Féroce et drôle cette histoire à trappes raconte la dérive et les petits espoirs des uns et des autres. Voyage au coeur de la désolation humaine, celle qui précipite l’homme vers le très fond de lui-même, l’exposant à ses abîmes et à ses peurs pour lui donner le choix d’un autre chemin possible, celui de la lumière.
Louis Bayle dit Lullaby aime Dan et Ivan ses deux fils, qui aiment Dolorès et Laurie leurs deux copines, Juste aime tout le monde et spécialement les dentistes ainsi que les pulls angora de son ex-épouse… Cette nuit là entre le belvédère et le cimetière en pleine canicule ils tentent tous de continuer d’avancer cherchant une réponse qui ne viendra pas. A moins que…
Le texte grinçant et drôle de Fabrice Melquiot, auteur prolifique de la jeune génération, nous renvoie dans les cordes du ring de notre enfance et nous contraint, malgré les coups, à trouver la force de rester droit.
Troisième partie d'une trilogie, après L'Inattendu et Le Gardeur de silences, Autour de ma pierre… réinterroge la thématique autour du rapport entre la vie et la mort abordée déjà dans les des deux premières pièces mais par des chemins détournés. Cette comédie féroce fait vaciller les personnages, funambules fragiles sur le fil de l'identité humaine, leurs corps lourds de peurs et d'incertitudes les mettent en danger.
Un voyage dramatique et poétique, une invitation à vérifier l'équilibre fondamental entre le corps, l'esprit et le cœur. Un trio gagnant qui permet de redéfinir nos propres limites afin de nous rendre disponible à l'inattendu.
Les personnages se débattent dans un présent sans avenir, drôle et terrifiant, sans Dieu ni diable, semé de pièges et de doutes, prolongations de nos existences et étirement de nos consciences, ils nous mettent en éveil de nous-même. C'est l'amour et la croyance en l'homme qui est ici la réponse, à la condition de se rendre disponible à l'inattendu, d'accepter les transformations et d'être mis en danger.
C'est aussi le récit d'un instant fragile, celui de la bascule amoureuse, où les êtres se frôlent dans une sensualité jaillissante. L'énergie du jeu que je mets en place puise sa force dans cette intimité de l'homme en face à face avec lui-même.
Les rapports entre les personnages volontairement crus ne sont que le reflet de l’état de notre société témoignant de la dérive dans laquelle nous nous trouvons. J’ai souhaité traité l’onirisme et l’aspect fantasmatique de façon très concrète permettant une proposition de support à l’imaginaire du spectateur.
La scénographie travaille sur l’espace vide se transformant au fur et à mesure en fonction des besoins dramaturgiques mettant en avant, avant tout, la poésie du texte.
Franck Berthier
Voilà un spectacle qui réveille et ne laisse pas insensible : un texte qui mêle le désespoir à la recherche du sens de la vie, d'excellents comédiens, tous justes et qui dégagent une présence rare. La mise en scène est exceptionnelle et ingénieuse. A partir d'un décor simple, la subitilité des états des personnages et de leur parcours est restituée par une mise en scène intelligente, attestant d'un talent rare. A voir absolument.
Voilà un spectacle qui réveille et ne laisse pas insensible : un texte qui mêle le désespoir à la recherche du sens de la vie, d'excellents comédiens, tous justes et qui dégagent une présence rare. La mise en scène est exceptionnelle et ingénieuse. A partir d'un décor simple, la subitilité des états des personnages et de leur parcours est restituée par une mise en scène intelligente, attestant d'un talent rare. A voir absolument.
7, rue des Plâtrières 75020 Paris