Reprise en intégrale.
De ses premiers articles (1942) à sa mort (1980), l'oeuvre de Roland Barthes est jonchée de questions : questions sans réponses, questions de fond, questions malicieuses, comiques, graves, terribles... Au total, en revues ou livres, 1920 questions. Une chercheuse albanaise, Persida Asllani a recensé et aligné les 1920 questions que l'on rencontre au fil de Barthes. Il n'existe pas de version numérisée de l'oeuvre : "L'écrivain tragique et l'écrivain moderne ont ensemble la puissance de renvoyer leur public ou lecteur vers des pourquoi sans réponse. Barthes appelle ce pouvoir "le miracle de la tragédie" pour l'Antiquité, ou "l'art de poser les questions de la modernité".
Que devient un texte qui ne serait fait que de questions ? Un texte fou ? Un texte monstre, inquiétant, irrésistible ?
Un texte qui dit à la fois tout Barthes et tout de Barthes : son condensé, son essence et sa réduction : la mélodie fascinante de l'ironie.
Barthes, le questionneur se décline en trois petites formes sur toute la saison réunissant à la fois une partie des questions de Roland Barthes mais aussi des textes élaborés au cours d'ateliers d'écriture avec des scolaires et des adultes de la Seine-Saint-Denis durant toute l'année. Ces petites formes seront autant de parcours dans l'oeuvre de Barthes que dans les questions qu'auront suscité son approche, question sur le monde qui nous entoure, question sur l'autre, question sur nous-mêmes, la question comme dialogue avec soi-même. Ils participeront ainsi à ce geste barthésien, comme une invitation sans cesse à la lecture, à la lecture de notre lecture du monde.
Ces lectures sont les derniers volets d'une trilogie qui mettent en écho les "mythologies" de Roland Barthes et nos mythes contemporains.
Les 1920 questions recensées dans l'oeuvre de Barthes recomposent l'évolution du monde des quarante années qu'il passe en revue. Ces questions servent de base littéraire et artistique à ces lectures, et leur répondent les questions formulées par des habitants de la Seine-Saint-Denis lors d'ateliers d'écriture et contributions recueillies dans le blog spécialement conçu pour Barthes, le questionneur : B, le questionneur.
Sur le plateau, comédiens professionnels et participants aux ateliers, en image ou en live, tenteront de faire entendre ces questionnements qui fondent notre mythologie quelle que soit notre époque.
Texte de la création, mars 2007
J'aime le théâtre, mais parfois non.
Années 50. Ce sont Les Mythologies. C'est aussi, et surtout, le « moment » théâtre de Barthes, avec pléthore de textes, où l'art de la scène y occupe une place prépondérante durant toute cette période. Ce n'est pas seulement en tant que critique qu'il écrit, mais comme militant d'un théâtre d'art « accessible à tous » , avec, entre autres, la création de la revue Théâtre populaire, une des références essentielles de la vie théâtrale française à cette époque. Ce n'est donc pas simplement un choix esthétique mais aussi politique.
Cependant, dans les années qui suivent, Barthes cessera quasiment d'écrire sur le théâtre qu'il ne fréquentera plus guère, voire plus du tout. Lui-même ne s'explique pas cette désaffection. Pourtant, le théâtre ne cesse de travailler ses textes jusqu'à la fin : « au carrefour de toute l'oeuvre, peut-être le Théâtre ».
Il nous semblait important, pour finir ce cycle, de revenir sur ce « moment théâtre » de Barthes, non dans un souci de témoignage d'une époque, ni par narcissisme (le théâtre parlant du théâtre) mais plutôt pour questionner cette disparition qui ne cessera de hanter malgré tout son oeuvre : « On connaît le rapport originel du théâtre et du culte des Morts : les premiers acteurs se détachaient de la communauté en jouant le rôle des Morts : se grimer, c'était se désigner comme un corps à la fois vivant et mort ».
Pour ce faire, nous utiliserons un dispositif impliquant à la fois acteurs et spectateurs, afin d'interroger à la fois la scène et son questionneur.
Texte de la création, juin 2007
Avec des habitants de la Seine-Saint-Denis. D'après Roland Barthes, sur une idée de Francis Marmande et Persida Asllani.
9, bd Lénine 93000 Bobigny
Voiture : A3 (Porte de Bagnolet) ou A1 (Roissy) ou RN3 (Porte de Pantin) sortie Bobigny / centre-ville ou A86 sorties N° 14 Bobigny /Drancy.
Parking à proximité (un parking gratuit dans le centre commercial Bobigny 2 est accessible les soirs de représentation)