Elle a incarné André Agassi sur scène. À la Colline, elle a rendu la parole à Barbara Loden, la femme d’Elia Kazan. Avec Sébastien Pouderoux, elle a réinventé à la Comédie-Française une mémorable séance d’enregistrement de Bob Dylan. Marie Rémond a décidément un sens très sûr des singularités américaines. Cette fois-ci, elle s’intéresse à Jane Bowles.
De son vivant, celle-ci n’a publié que trois livres. Ils suffisent à lui valoir l’admiration de ses pairs : son époux, Paul Bowles, mais aussi Tennessee Williams ou Truman Capote. Son humour énigmatique a la grâce des ponts jetés sur les abîmes. Ses intrigues reposent sur des non-dits, des secrets, des désirs mal compris ou à demi inavouables. Ses personnages de femmes, “incapables de s’acclimater au monde qu’on leur propose”, livrées au flux tourbillonnant de leurs émotions, se heurtent à des choix minuscules qui semblent décider du restant de leur existence tout en étant invisibles du dehors.
Pourquoi Harriet manipule-t-elle les sentiments de Beryl, “serveuse blonde et courtaude au regard têtu” ? Pourquoi sa jeune sœur, Sadie, vient-elle lui rendre une visite inopinée ? À Camp Cataract, mi-camp de vacances mi-sanatorium, la folie n’est jamais très loin... Touchés par ces figures insaisissables, par leur “chaos intérieur” qui “fait écho au grondement des cascades qui les attirent et les fascinent”, Marie Rémond et Thomas Quillardet dresseront le portrait sensible de femmes imprévisibles.
« Elle ne pouvait pas se servir du marteau et des clous déjà existants. Il fallait absolument qu’elle fabrique son propre marteau et tous les clous. » Paul Bowles, à propos de Jane Bowles
Traduction Claude-Nathalie Thomas.
« A la manière d'impressionnistes, les co-metteurs en scène instillent, par petites touches, cette mystérieuse folie qui jaillit peu à peu des entrailles du camp et des esprits des personnages, et fait douter de la matérialité des événements. Tous deux ont bien compris que la plume de Jane Bowles repose sur une écriture en trompe-l'oeil où les non-dits ont bien plus d'importance que la maigre intrigue de façade. (...) Loin de tout psychologisme pataud, les comédiens, accompagnés par une voix off, servent de guides dans ces chemins tortueux sublimés par la scénographie de Mathieu Lorry Dupuy. De cette balade (...), on ressort aussi déboussolé que séduit par la singularité théâtrale. » Vincent Bouquet, Les Echos, 16 octobre 2018
j'ai adoré ce spectacle , dans un lieu très approprié , Berthier dans la cour avant d'entrer on entend les oiseaux le vent les âmes féminines sont bien cernées et l'homme joueur , bouffeur est très bien vu A voir absolument
Pour 1 Notes
j'ai adoré ce spectacle , dans un lieu très approprié , Berthier dans la cour avant d'entrer on entend les oiseaux le vent les âmes féminines sont bien cernées et l'homme joueur , bouffeur est très bien vu A voir absolument
8, boulevard Berthier 75017 Paris
Entrée du public : angle de la rue André Suarès et du Bd Berthier.