Présentation
Un dispositif scénique étonnant
La bulle
La nudité... une écriture scénique
Munis d’une petite loupiote lumineuse, les spectateurs entrent, un par un, dans une ... bulle ! Caverne translucide ronde, paisible et secrète.
Ici et maintenant une femme et un homme vont se rencontrer et s’aimer. À travers leur histoire, toutes les rencontres… Et l’intime : la peau nue de l’être aimé, sa présence qui enveloppe l’espace intime, comme une bulle, que l’on crée à deux et que l’on aime à raconter, à partager quand on est comblé.
Après Voyage en terre intérieure (un spectacle sur le thème du départ et de l’exil), Léa Dant nous invite à partager cette nouvelle aventure ; un voyage insolite, émouvant...
Comme pour Voyage en terre intérieure, le nombre de spectateurs de Chez moi dans ton cœur est limité (40 personnes seulement par représentation).
En arrivant, le public est séparé en deux groupes qui accèdent à l’espace scénique par les bras de la bulle (comme 2 tunnels). Celle-ci, en matière plastique aérée, se déploie, se suspend, se gonfle. Divisée par une membrane centrale, elle ne permet, lors de la première partie du spectacle, que de suivre l’univers de la femme ou de l’homme ; ce n’est qu’avec la rencontre entre les deux personnages, que la membrane se rompt et que les spectateurs sont réunis.
L’installation du public dans la bulle évoque la veillée, une sensation ancestrale, rupestre, liée à la grotte, mais aussi à l’écoute d’un conte, d’une histoire et du partage de l’émotion qui s’en dégage. Les spectateurs deviennent témoins de la rencontre amoureuse, des témoins impliqués par leur positionnement même. Ils sont dans l’espace intime du couple ; à même leur espace central de jeu, seuls quelques mètres les séparent des deux corps dénudés de l’homme et de la femme. Ils sont dans leur lumière, les encerclant, comme pour un rite. Ils sont avec eux, les accompagnant par leur présence, leur attention...
C’est un univers organique, refermé sur lui-même, évoquant l’intérieur du corps...
Un espace archaïque, creux, comme une caverne translucide, dans laquelle il faut pénétrer pour accéder à un espace secret. La bulle évoque l’élément eau, dans sa pureté et son continuel mouvement vivant et vibrant.
Elle pourrait presque respirer.
C’est aussi un espace rond, en cercle, fait de deux moitiés qui forment une unité, un tout, la rencontre de l’homme et de la femme.
Léa Dant.
Au début enduits d’argile, les corps sont un masque, une carapace et, plus symboliquement, issus du végétal et du minéral : l’Homme primitif. Puis, cette carapace devient offrande donnée, posée, lavée ; pour qu’ait lieu la rencontre dans son essence : l’intime. Alors la nudité naît, et tout est. Une nudité non posée, non rectiligne, non parfaite, non fardée, non provocatrice, non gratuite... Mais la nudité humaine, l’homme à nu, imparfait, singulier, le corps de l’être aimé.
La nudité qu’on respire. La nudité parce qu’on a plus de masques. Celle qu’on dépose à l’âme de l’autre (...).
Et puis, la nudité des primitifs, des tribus, la nudité-nature, parce qu’on est, avant tout, cette peau là... nous.
La nudité complète, dépouillée de tout, sauf de sa belle simplicité, humaine, limpide, qui respire.
D’après un texte de Léa Dant.
Château National de Pierrefonds 60350 Pierrefonds