Les Chiens de Navarre interrogent l’essence de l’acte artistique. Ils improvisent, se jugent, s’amusent, créent des oppositions provisoires, des crises éphémères, des jeux imbéciles entre eux, avec ou contre le public. À un pauvre comédien, Louis Jouvet aurait dit : « Quand tu ne sais plus quoi faire, regarde le lustre et articule ». Merveille de provocation, d’éboulement des conventions, Regarde le lustre et articule secoue les certitudes et les convenances. Ils annoncent une « lecture performée d’une pièce de théâtre contemporain non-écrite ». Expérience unique d’improvisations pour chaque représentation.
Depuis 2005, Jean-Christophe Meurisse dirige cet élan d’insolence. Ils sont passés partout et y ont laissé des traces, des marques et des émerveillements. Les créations collectives, depuis des trames simples, réinventent le dadaïsme, libèrent les pulsions, enterrent le théâtre moribond. L’intranquillité est le maître mot. À chaque projet, et chaque soir, le présent explose, dynamité par les Chiens qui s’en emparent, à bras-le-corps, à pleines dents. Ils sont imprévisibles et l’hilarité incontrôlable. Pour le spectateur, c’est un risque à prendre et une baffe dans la gueule, un tsunami d’états de grâce dans l’inélégance et la force de l’inattendu. Jeu de massacre, curée déjantée, punch et tarte tatin pour putsch théâtral, un pur uppercut de rock’n’roll, de rire salvateur.
« Au-delà du rire - énorme - et de la provocation bravache, les Chiens de Navarre impressionnent par leur faculté à exploser les codes de la société et du théâtre, sans jamais donner de leçon. » Philipp Chevilley, Les Echos, le 14 février 2014
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