Le souffle poétique de l’écriture de Charles Péguy, son « parler à voix basse », l’adhésion sans imposture entre l’homme et ses textes, est ce qui porte les metteurs en scène et comédiens de Clio à cette méditation sur l’Histoire et l’Art. Une oeuvre dont Samir Siad dit que sa nouveauté nous précède.
Nombre de contrevérités ont dévoyé l’oeuvre de Péguy. L’écrivain tombé au front en 1914 fait aussitôt l’objet d’une OPA de Maurice Barrès, devient l’otage d’un nationalisme clos, est récupéré par les propagandistes cléricaux de Vichy qui forgent le mythe d’un Péguy dévot et réactionnaire. Or, les écrits de Péguy pour qui « les oeuvres sont des actes » sont porteurs d’une vision diamétralement opposée. Ce dreyfusard socialiste, catholique viscéralement opposé à l’antisémitisme a combattu toute sa vie pour la vérité. Dans Les Cahiers de la quinzaine, entreprise d’intelligence et de résistance, où il accueillit Bergson, Rolland, Suarès..., il défendit la liberté créatrice contre les dogmes.
C’est à cette prose en fusion que les metteurs en scène se sont attachés avec Clio, variation à la Thomas Bernhard, où les motifs fugués à la forme étonnamment moderne ouvrent à une littérature totalement sincère au contact de laquelle, là où on s’attendait à voir un auteur, on trouve un homme.
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