C'est un homme sans histoire mais aussi sans pays, sans passeport, sans mémoire, sans bagage, sans meuble et sans archive. « Il y a des gens comme ça ». Exclu, rejeté, seul, il va reconstituer l'enfer du décor. Le pays maudit. La fuite, le passeur. L'arrivée en France... L'accueil ! Brutalité de l'exclusion. Rudesse de la question. « Lumière. Phares. Sifflet. Sirène. Bottes ? Chiens. POLICE ».
Langage articulé, désarticulé, éclaté, brisé, en vrac. Bribes de conversations. Amours maladroites. Souvenirs à vif. Vaines tentatives. Feintes, ruses, esquives. Froideur du langage administratif. Apprentissage de la langue. Conjugaisons. Colères...
Alexandra Badea restitue ces instants volés à la détresse, au désarroi, à l'intimité glacée des peurs. Elle nous propose des paroles nues, crues, brutes, abruptes... Abruptes comme la peur au ventre. Abruptes comme des mains sur un capot de voiture, comme des bras levés sous la menace, comme un contrôle dans les couloirs d'un aéroport, comme un tutoiement déplacé, comme une fouille, comme une traque, comme... un contrôle d'identité.
Chorégraphie : Serge Aimé Coulibaly
159 avenue Gambetta 75020 Paris