Deux jeunes hommes sont jugés pour avoir lancé des cocktails Molotov en plein milieu d’un concert. Soudain, surgissent dans le tribunal des dizaines de vieilles femmes armées de bombes, balais, para-pluies... Farouchement résolues à sauver leurs petits-enfants, elles tuent des gardes et commencent le procès des hommes de loi. Mais aussi celui de ces jeunes qu’elles étaient pourtant venues libérer... Une pièce de bruit et de fureur mise en scène par un monstre sacré du théâtre japonais, Yukio Ninagawa.
Dans les années 70, Yukio Ninagawa fut l’un des chefs de file du Mouvement des petits théâtres, en révolte contre la suprématie du théâtre shingeki. En 1974, l’originalité de sa mise en scène de Roméo et Juliette provoque un véritable choc. Il enchaîne alors les succès avec un répertoire éclectique : pièces de Shakespeare, tragédies grecques, classiques du théâtre japonais. Ses mises en scène spectaculaires et innovantes sont très appréciées en Angleterre où ses pièces sont jouées au London National Theatre et au Royal Shakespeare Theatre.
En 2006, il décide de monter Corbeaux !, une pièce écrite en 1971 par Kunio Shimizu qui fait écho à la violence des luttes contestataires de l’époque. Il en confie l’interprétation à sa propre compagnie, le Saitama Gold Theater, composée de comédiens de plus de 55 ans. Nouveau pari réussi : la pièce est jouée à guichet fermé. Trop rare en France, Ninagawa avait littéralement enchanté le public de la MCJP en 2002 avec son Songe d’une nuit d’été. Il nous revient avec un nouveau spectacle exceptionnel réunissant 57 comédiens, dont 37 âgés de 62 à 87 ans !
« La beauté réflexive du texte de Kunio Shimizu ne pourrait être mieux mise en valeur par la richesse de la mise en scène de Yukio Ninagawa. La participation de 20 jeunes comédiens du Saitama Next theater, qui surgissent inopinément à la fin du spectacle, est la formidable conclusion de ce tour de force actoriel : la réunion des générations, quelque soit les meurtrissures du passé, dans le même geste artistique. », Pauline Labadie, Le Figaro, le 31 mai 2013
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