À l’aise dans ses bottes santiags, malice dans les yeux, il sourit. Regards vers les spectateurs, il accueille, saisit la proie. Le public est devenu une assemblée de « camarades ». Il parle vite, il fait son discours à la nation. L’acteur sort un revolver et déboulonne les absurdités du monde. Dans une parole libre, vive, il expose et développe ses théories, déboule dans les principes du marché globalisé, dans les aveuglements de l’ultralibéralisme. Il prend l’exemple de deux hommes, l’un possède un parapluie, l’autre non, depuis toujours. Comment vivent-ils ensemble ? Comment une société entière se bâtit et tient sur ces déséquilibres ? L’acteur dresse ensuite le portrait d’un voleur de grain qui finira par détenir le monopole du pain. On pense à Berlusconi. Ici, la nation est métaphorique, chaos de corruption et d’ordures.
Après Fabbrica ou La Pecora nera, l’auteur italien Ascanio Celestini lance une attaque anticapitaliste qu’il confie à David Murgia. Le guitariste Carmelo Prestigiacomo, sur une scène jonchée de caisses, accompagne l’acteur virtuose. Conférence, expérience sidérante, bombe ou performance, on assiste à une leçon de géo-sociopolitique depuis le point de vue des puissants, des dominateurs cyniques. À ces nantis aspirant au poste de dictateur, l’acteur propose d’organiser le retour du cannibalisme des minorités entre elles pour régler la question de la surpopulation et de l’immigration. Projet d’un visionnaire ?
« On rit énormément à ce spectacle d’une férocité salutaire porté par David Murgia, époustouflant de bout en bout. » Le Soir
« Ce type plein d'énergie et de charme, étoile montante d'un pays en morceaux, y assène un Discours à la nation comme on donne une gifle. Et nous tendons l'autre joue parce que nous l'avons bien mérité, que le spectacle est drôle, que nous voulons y croire avec lui. Murgia se glisse avec une telle aisance dans le texte décapant écrit par l'Italien Ascanio Celestini que l'on finit par se demander : dans cette harangue ironique et violente d'un dominant accablant les dominés, quelle part de lui-même y met-il ? » Edouard Launet, Libération, 4 janvier 2015
Remettre en cause le monde tel qu'il est, réveiller le voeux rêve révolutionnaire, qui serait contre? Un brin de nostalgie dans ces propos sur un monde où il pleut tt le temps.
Pour 1 Notes
Remettre en cause le monde tel qu'il est, réveiller le voeux rêve révolutionnaire, qui serait contre? Un brin de nostalgie dans ces propos sur un monde où il pleut tt le temps.
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