«Au fond, l’actualité la plus essentielle de ce texte, c’est de désigner la barbarie occidentale comme une part constructive de sa civilisation même. C’est cela qui a scandalisé en son temps, c’est cela qui devrait nous réveiller et scandaliser aujourd’hui, non plus contre le texte mais contre l’insupportable bonne conscience des nations «développées». Aujourd’hui, toujours il faut plusieurs millions de morts nègres pour soulever un centième de l’émotion provoquée par la mort d’une princesse anglaise ou un accident ferroviaire en Europe.
Aujourd’hui, chaque jour, 40 000 enfants meurent ou sot frappés de séquelles incurables par la sous-alimentation. Les lois économiques qui les tuent sont aussi précises et aussi connues que celles de la balistiques si on les fusillait. Ce devrait être le premier et le seul grand titre des journaux, tous les jours. C’est sur cette réalité que s’établit la relative prospérité des nations «démocratiques»., c’est au milieu de ces cadavres que nous consommons, chantons, dansons et surfons sur le web».
Jacques Delcuvellerie
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