Macha Makeïeff, avec tout son sens du comique, a choisi l’œuvre de Molière pour questionner le désir, la cruauté de la domination, le jeu mortel qu’est l’assujettissement, la jouissance jusqu’au Mal et le « mystère masculin », pour soumettre toutes ces nuances de noirceur aux éclats d’un rire désintégrateur.
Représentations surtitrées en anglais les 27 avril et 4, 11, 18 mai. Représentation surtitrée en français le 3 mai. Représentations avec audiodescription les jeudi 16 et dimanche 19 mai.
Héros subversif ou vil prédateur ? Dom Juan est une figure de théâtre qui parcourt les époques sous différents visages. Mettre en scène la pièce aujourd’hui, c’est forcément prendre la mesure de ce qui s’est inversé, ces dernières années, quant aux personnages de séducteurs, longtemps objets de fascination voire de célébration dans notre culture...
Macha Makeïeff fait jouer ces épaisseurs historiques. Elle déplace la pièce d’un XVIIe siècle où la question du pouvoir religieux est centrale, au siècle suivant, celui de Laclos et de Sade. Cela pour poser frontalement la question du libertinage érotique, à une triple échelle. Celle du XVIIIe siècle : son Don Juan sera obsédé par la transgression et la jouissance, mais aussi traqué par une société dont il veut saper les bases. Celle du (pas si lointain) XXe siècle, pour qui un tel héros, dans toute sa cruauté, peut cristalliser une fascination pour la « part maudite ». Celle enfin du XXIe siècle : le spectacle fera passer les femmes à l’offensive, pour dénoncer les mensonges, postures et manipulations du prédateur.
Mais surtout, si Macha Makeïeff, avec tout son sens du comique, a choisi l’œuvre de Molière pour questionner le désir, la cruauté de la domination, le jeu mortel qu’est l’assujettissement, la jouissance jusqu’au Mal et le « mystère masculin », c’est pour soumettre toutes ces nuances de noirceur aux éclats d’un rire désintégrateur.
« Macha Makeïeff crée un admirable Dom Juan. Portée par d’éblouissants comédiens, la mise en scène qui traverse avec maestria et souplesse tous les registres impressionne par sa beauté et sa capacité à faire sens ici et maintenant. » La Terrasse
« La metteuse en scène propose une lecture complexe et subtile du chef-d’œuvre de Molière pour le faire résonner avec notre époque. » Le Monde
Fin, intelligent, drolissime
Très bons acteurs et mise en scène fine et vive. Personnage d’Elvire un peu décevant.
Commençons par les limites du spectacle : parfois des choix de mise en scène pas très limpides, comme ces portes qui claquent en début de pièce sur fond de guitares électriques, dont le sens n’est pas évident ; ou ce corbeau empaillé rescapé de « Tartuffe Théorème » qui n’apparaît pas seulement quand Dom Juan joue les Tartuffe, ce que je comprends, mais aussi derrière Pierrot et Charlotte, ce qui n’est pas d’un sens évident. J’ajoute que Macha Makeieff aime sans doute beaucoup ses comédiens et qu’elle leur a laissé toute liberté pour en faire parfois un peu trop dans la comédie, comme par exemple dans les personnages de Pierrot et Charlotte. Il faut dire que Makeieff a voulu être fidèle (trop?) à Molière jusque dans le mélange des genres. Je comprends en effet Dom Juan comme une ode au libre arbitre et à la libre pensée habillée en une comédie et en un triomphe apparent de la morale divine. Makeieff restitue la pièce de Molière jusque dans son ambiguïté. Le personnage de Dom Juan, qui en amour préfère la conquête à ce qui la suit, n’a que faire des contraintes sociales imposées par la religion. Sganarelle est choqué par ce comportement. La vraie réussite de la mise en scène est que Dom Juan et Sganarelle constituent deux personnages aussi attachants l’un que l’autre et que l’on ressent leur affection réciproque, au-delà de leurs désaccords. Macha Makeieff parvient aussi à donner une belle dimension au personnage d’Elvire sans dévaluer pour autant celui de Dom Juan.
De la mise en scène à l’interprétation en passant par les acteurs, tout est parfait! Même si le XVIII siècle est visé, il y a quelque chose d’intemporel dans cette mise en scène. Don Juan, plus consommateur que jouisseur qui pique une crise façon juin 2023 quand son PERE lui rappelle qu’il faut être digne de sa lignée ! De quoi navrer nos modernes bien consuméristes ! Car Don Juan est probablement plus consumériste que pervers. Il mène par ces instincts par le bout du nez … comme notre époque qui serait débarrassée de sa névrose … ou de son hypocrisie… Ajoutez à cela des scènes très drôles servis par des comédiens géniaux Il faut courir à l’odéon !
Pour 8 Notes
Fin, intelligent, drolissime
Très bons acteurs et mise en scène fine et vive. Personnage d’Elvire un peu décevant.
Commençons par les limites du spectacle : parfois des choix de mise en scène pas très limpides, comme ces portes qui claquent en début de pièce sur fond de guitares électriques, dont le sens n’est pas évident ; ou ce corbeau empaillé rescapé de « Tartuffe Théorème » qui n’apparaît pas seulement quand Dom Juan joue les Tartuffe, ce que je comprends, mais aussi derrière Pierrot et Charlotte, ce qui n’est pas d’un sens évident. J’ajoute que Macha Makeieff aime sans doute beaucoup ses comédiens et qu’elle leur a laissé toute liberté pour en faire parfois un peu trop dans la comédie, comme par exemple dans les personnages de Pierrot et Charlotte. Il faut dire que Makeieff a voulu être fidèle (trop?) à Molière jusque dans le mélange des genres. Je comprends en effet Dom Juan comme une ode au libre arbitre et à la libre pensée habillée en une comédie et en un triomphe apparent de la morale divine. Makeieff restitue la pièce de Molière jusque dans son ambiguïté. Le personnage de Dom Juan, qui en amour préfère la conquête à ce qui la suit, n’a que faire des contraintes sociales imposées par la religion. Sganarelle est choqué par ce comportement. La vraie réussite de la mise en scène est que Dom Juan et Sganarelle constituent deux personnages aussi attachants l’un que l’autre et que l’on ressent leur affection réciproque, au-delà de leurs désaccords. Macha Makeieff parvient aussi à donner une belle dimension au personnage d’Elvire sans dévaluer pour autant celui de Dom Juan.
De la mise en scène à l’interprétation en passant par les acteurs, tout est parfait! Même si le XVIII siècle est visé, il y a quelque chose d’intemporel dans cette mise en scène. Don Juan, plus consommateur que jouisseur qui pique une crise façon juin 2023 quand son PERE lui rappelle qu’il faut être digne de sa lignée ! De quoi navrer nos modernes bien consuméristes ! Car Don Juan est probablement plus consumériste que pervers. Il mène par ces instincts par le bout du nez … comme notre époque qui serait débarrassée de sa névrose … ou de son hypocrisie… Ajoutez à cela des scènes très drôles servis par des comédiens géniaux Il faut courir à l’odéon !
Nous avons beaucoup aimé la beauté de la pièce, la finesse, l’intelligence et la subtilité de la façon dont elle est présentée au public.
Formidable moment de théâtre. Comédiens de haut vol !
De superbes numéros de comédiens, une adaptation très subtile ainsi qu'une mise en scène digne d'un petit opéra.
Des acteurs formidables, une mise en scène tout en nuances avec de l’émotion, du rire et des beaux décors.
Place de l'Odéon 75006 Paris