Un théâtre de l’indignation et de l’espoir
Écrire pour le théâtre
" Voici un thème pour une tragédie postmoderne : celui d’un homme qui cherche un moyen de résistance qui ne soit pas la guerre et celui de se défendre contre la guerre par un exode de cette civilisation d’exploitation et de peur. Je crois vraiment qu’à partir de ces thèmes on peut construire un grand théâtre : un théâtre de l’indignation et de l’espoir. "
C’est avec ces mots que le philosophe Toni Negri terminait une lettre envoyée à l’issue des représentations de
Avanti ! au Théâtre National de la Colline (1).
Un théâtre de l’indignation et de l’espoir, au pied de la lettre un projet a vu le jour. En confiant ces quelques lignes à un homme de théâtre, le visage de Mauser
(2) (qui aurait vingt-cinq ans) refait surface. Au creux de ces mains est le refus, la terre où il s’agrippe recouvre les traits du Jeune Camarade
(3) (qui aurait plus de soixante dix ans).
Toni Negri se met alors au travail. Sa plume explore les chemins de la liberté, franchit les frontières du style. Non pas terreur et pitié, exploitation et peur mais indignation et espoir.
La pièce de théâtre Essaim retrace en douze séquences le parcours contemporain de l’homme dans la cité :
« Indignation »
« Haine »
« Tentation »
« Inprofundogurgite »
« Entzauberung »
« Kairos »
« Résistance »
« Idéologie »
« Parti »
« Essaim »
« Métamorphose »
« Exode ».
Un homme pétrifié par le cauchemar de l’indignation trouve peu à peu, au cœur des cités où bourdonnent refus, inventions et désirs, la valeur commune de l’espoir.
Barbara Nicolier
(1) Avanti ! textes de Antonio Gramsci, Pier Paolo Pasolini, et Toni Negri, mise en scène Barbara Nicolier, spectacle présenté en décembre 2002 au théâtre National de la Colline.
(2) Mauser de Heiner Müller créé en France le 30 janvier 1979, retrace le refus de la disparition.
(3) Protagoniste de La Décision de Bertolt Brecht (1929-1930), dont est relaté le dévouement à une idée qui a pour conséquence non pas un meurtre disciplinaire mais le consentement à sa disparition, ou auto-effacement au profit de l’idée. Il est fusillé et jeté dans une fosse à chaux.
Écrire pour le théâtre, cela signifie courir sans cesse de la scène à la réalité… et de la réalité à la scène… Comment faire quand il n’y a plus de ponts ni de transcendances, de mythes ni d’idéologies pour permettre le passage de l’une à l’autre ? Comment faire des fouilles dans l’espoir de retrouver quelque chose, si l’on ne sait pas s’il y a effectivement quelque chose ? Comment inventer un discours qui s’adresse à des interlocuteurs, tout en sachant que seuls ces interlocuteurs-là sont capables de l’inventer ? Écrire pour le théâtre est un travail surhumain.
Aujourd’hui, il est probablement vrai qu’avec la fin des idéologies, des bonnes mœurs et des langages universels, il ne peut y avoir de représentation théâtrale qu’en regardant à l’intérieur de soi, en creusant avec ce regard une profondeur dans laquelle tous puissent se reconnaître. Je ne peux écrire pour la multitude que si je suis moi-même une multitude, et le théâtre est la forme éminente de cette double reconnaissance.
Mais il y a tout le reste : tout ce que produit le mouvement infini du réel, tout ce que les média et les journaux fixent dans le langage quotidien : une aliénation qui constitue la représentation commune et qui semble annuler toute possibilité d’expression. Comment faire pour consolider les images de ce monde, c’est-à-dire tout à la fois pour accueillir et refuser la marque que l’information globalisée nous impose ? Comment faire pour feindre l’action quand chaque soir, chaque matin, à tout instant, les stéréotypes nous assènent avec une certitude absolue l’image immobile du monde ?
Écrire pour le théâtre, cela signifie se jeter la tête la première dans cette forêt d’interrogations et de risques. Il n’a vraiment pas été facile de commencer.
Toni Negri, février 2004
Prétentieux et vide sous des dehors intellectuo-engagés. Insupportable plus de 20 minutes. Grotesque. Archi-nul. Citons entre autres : "la mimesis est une catharsis" ou "la chair est matière". Bref, une suite de lapalissades qui ratissent large (chômage, pauvreté, terrorisme, etc.). Tout ça assuré par une actrice peu crédible dans son rôle de "kamikaze" volontaire (disons que ce qu'elle a fait de plus kamikaze, c'est sans doute de jouer dans cette pièce). Mise en scène sans intérêt. Excès de voix off. Tout ce que j'aime pas au théâtre. N'y allez que si vous avez envie d'un bon fou rire devant la tronche des bobos qui ne pipent mot... Bah oui, c'est alter-mondialiste, quoi !
Prétentieux et vide sous des dehors intellectuo-engagés. Insupportable plus de 20 minutes. Grotesque. Archi-nul. Citons entre autres : "la mimesis est une catharsis" ou "la chair est matière". Bref, une suite de lapalissades qui ratissent large (chômage, pauvreté, terrorisme, etc.). Tout ça assuré par une actrice peu crédible dans son rôle de "kamikaze" volontaire (disons que ce qu'elle a fait de plus kamikaze, c'est sans doute de jouer dans cette pièce). Mise en scène sans intérêt. Excès de voix off. Tout ce que j'aime pas au théâtre. N'y allez que si vous avez envie d'un bon fou rire devant la tronche des bobos qui ne pipent mot... Bah oui, c'est alter-mondialiste, quoi !
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