Filumena Marturano

du 2 mars au 1 avril 2006
2 heures environ

Filumena Marturano

L'occasion de redécouvrir Eduardo De Filippo, auteur napolitain, très populaire en Italie, mondialement connu, tant au théâtre qu'au cinéma, dont l'oeuvre est une véritable "comédie humaine" mêlant drame, humour et ironie. Traduction Fabrice Melquiot, mise en scène Gloria Paris. Un événement !

Filumena Marturano ou le triomphe de l’amour
La traduction
D’une dramaturgie vers une scénographie pour le jeu
La presse

  • Filumena Marturano ou le triomphe de l’amour

La vie n’a pas fait de cadeau à Filumena : famille nombreuse, bas-fonds de Naples, prostitution, concubine trompée, fils abandonnés…

Nous la trouvons, au début de cette pièce, ressuscitée par le mariage qu’elle a enfin imposé, en jouant la mourante, à Domenico. Celui-ci n’aurait jamais songé à régulariser cette paisible union trentenaire. Ce jour-là, elle annonce à son amant qui rechigne à devenir son mari qu’elle a trois fils qui ne la connaissent pas, et qu’il est le père de l’un d’eux. Mais elle ne veut rien savoir : elle ne donnera pas le nom de ce fils. Il doit les prendre tous les trois ou elle disparaît avec eux, après avoir provoqué sa fibre paternelle.

Un plaidoyer de mère, dont les lois ne sont que celles du sang et de l’amour, pour un personnage universel, populaire, grandiose qui parviendra à faire triompher ses valeurs. Adaptée au cinéma par Vittorio de Sica dans Mariage à l’italienne, Filumena Marturano est l’une des pièces majeures d’Eduardo De Filippo.

Filumena Marturano est sans doute la pièce la plus autobiographique d’Eduardo De Filippo, avec laquelle il offre une revanche à sa mère et donc aux femmes. En effet, né de l’union libre d’Eduardo Scarpetta et de Luisa De Filippo, il reste ainsi "caché" derrière les fils légitimes de son père, et joue toujours auprès d’eux des seconds rôles, au propre et au figuré. Eduardo a écrit le rôle de Filumena pour sa soeur Titina.

Traduite du napolitain en plus de vingt langues, c’est aussi la pièce d’Eduardo la plus jouée dans le monde, même si la France ne découvrit vraiment De Filippo que vingt ans après son triomphe mondial. Fabrice Melquiot, qui connaît le napolitain par sa mère, se joint aujourd’hui à Gloria Paris pour nous faire apprécier toute la saveur de son écriture.

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  • D’une dramaturgie vers une scénographie pour le jeu

Filumena Marturano est une comédie qui démarre à l’acte III d’une tragédie. L’unité de lieu et d’action lui donne une intensité particulière qui nous plonge d’emblée dans le « nœud », dans l’affrontement de deux logiques en un conflit dialectique entre l’homme et la femme. Pour aboutir à un happy-end libérateur, De Filippo doit abandonner l’unité de temps et laisser dix mois à Domenico Soriano pour qu’il accepte enfin l’idée de devenir père. Un « entracte » pour une prise de conscience !

Dans la mise en scène de cette œuvre, je veux rester le plus proche possible des enjeux du texte pour « désosser » le mécanisme de ce couple, dans le cadre d’un intérieur bourgeois napolitain en 1946 regardé à la loupe. Cet intérieur est gagné par l’envahissement d’un sol qui ronge les parois, et les murs eux-mêmes deviennent Naples, métaphore du monde, témoin et juge immobile de toute l’action.

Il y aura très peu de meubles et d’accessoires ; nous chercherons à faire abstraction des nombreuses didascalies qui jalonnent le texte et travaillerons principalement sur la notion d’espace. Les costumes restitueront l’atmosphère des années 50 sans jamais coller à la réalité, à la recherche d’une certaine théâtralité, notamment dans l’utilisation des maquillages.

Pour incarner les différents protagonistes, j’ai choisi des acteurs à forte personnalité qui portent avec eux un peu de l’histoire du théâtre français. Ils vont enrichir les personnages de leur propre expérience et jouer la situation au-delà de ce qui est écrit, révéler les enjeux et nous faire oublier qu’ils ne parlent pas napolitain par la force de ce qu’ils ont à se dire.

Si je ferme les yeux, je vois ce spectacle à la manière d’une arène, où une flamboyante figure féminine procède à la mise à mort de la lâcheté masculine devant les responsabilités de la famille et de ce qu’elle représente comme perte de liberté. Sous nos yeux un homme devient père, trois enfants adultes découvrent qu’ils ont des parents et tout ça parce qu’un jour la Vierge, interrogée par Filumena, a dit : « Les enfants sont les enfants. » !

Gloria Paris, Paris, juin 2005

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  • La traduction

J’ai d’abord découvert Eduardo De Filippo à travers les captations vidéo de plusieurs de ses pièces, qu’un ami napolitain m’a offertes, parce qu’il savait que j’écrivais du théâtre, sans savoir très bien ce que c’était devenu - le théâtre - mais pour lui, il y avait un nom qui sonnait comme une éternité et une évidence, celui d’Eduardo ; le théâtre, c’était ça et en m’offrant les films de ses pièces, il m’offrait tout le théâtre d’un coup, tel qu’il le voyait, éternel, évident.

J’ai vécu à Naples, plusieurs mois, étalés sur plusieurs années ; j’ai vécu à Pompéi, en Calabre. J’ai écrit plusieurs textes où résonne cette Italie de ma mère, cette Italie de mes grands-parents, un pays d’oncles et de tantes, de cousines et d’amis d’enfance gardés au corps ; ce sud lointain et proche où j’ai connu l’été, de façon exclusive ; longtemps, l’été ne fut qu’italien. Percolateur Blues passe par Venise, La Semeuse fait escale à Turin, Perlino Comment et Autour de ma pierre, il ne fera pas nuit sont venus de Naples, de lieux qui m’ont happé, d’une mémoire vive, brûlante ; trois pièces.

Longtemps, j’ai écrit à Naples, Pompéi ou en Calabre. Eduardo flottait partout. Si je parlais de théâtre, on me parlait d’Eduardo. Sur Spaccanapoli, son visage était de ces fleurs qui ne fanent pas  ; au pire, la couleur passe. Mais je n’ai jamais pensé m’attaquer au monstre. Pas avant que Gloria Paris ne me convainque que c’était possible, que j’avais le corps possible pour entrer dans ça et en revenir pas esquinté, pas esquinteur. Je parle de mon corps parce qu’en traduisant, c’est par là, sa tubulure, que tout passe et s’il n’a pas les mêmes idées que moi, alors brille la chance de rendre à Eduardo la grandeur qu’il mérite - vigueur et mélancolie, rage triste et rire dévasté, quelque chose qui aurait le parfum d’une ville et pas l’odeur d’un livre. Je viens de là, de là aussi ; et dans traduire doit vibrer le venir de là.

C’est un berceau compliqué pour l’œil nu. Une berceuse muette. C’est un monde qu’il faut percer à jour, un monde dont il faut reconnaître la nuit, un monde à qui il faut tendre une langue neuve pour qu’il soit monde encore. Éternel. Evident.

Fabrice Melquiot

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  • La presse

"C'est l'histoire d'une fille repentie qui depuis vingt-cinq ans vit en concubinage avec l'un des plus riches bourgeois de Naples et qui a dû feindre d'être à la dernière extrémité pour se faire enfin épouser... Dans la traduction pleine de saveur de Fabrice Melquiot et la mise en scène énergique de Gloria Paris, qui ménagent la couleur locale et le caractère populaire de la comédie napolitaine, sans verser dans le folklore. Christine Gagnieux et Alain Libolt, tous deux souverains, réussissent à insinuer la sublimité de la tragédie dans les scènes de ménage les plus simples (...) Deux heures de jubilation sans discontinuité." Jacques Nerson, Le Nouvel Observateur

"Christine Gagnieux est très convaincante, napolitaine à souhait, sensuelle et profonde, fière et passionnée. Alain Libolt, qui est en passe de devenir l'acteur à la mode, qu'on avait tant aimé dans La Version de Browning, fait ici une composition remarquable d'intelligence et de drôlerie." Philippe Tesson, Le Figaro Magazine

"La nouvelle traduction de Fabrice Melquiot rend toute la véracité au texte, son exotisme même, sa férocité. (…) Christine Gagnieux, Filumena hargneuse, truculente, roublarde, très mamma napolitaine." Jean-Louis Pinte, Le Figaroscope

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Sélection d’avis du public

RE: Filumena Marturano Le 21 mars 2006 à 12h45

Moi j'ai ressenti l'inverse ! C'est une très belle pièce, bien écrite. Le décor est sobre et inventif. Le casting est excellent ; on se croirait à Naples, dans une comédie à l'italienne qui fait alterner le rire et le drame (familial) tout en finesse. Un très bon moment divertissant et grave à la fois.

Filumena Marturano Le 10 mars 2006 à 14h52

Venues du Pays Basque sur Paris nous voici deux enthousiastes folles de théatre à l'Athénée, alléchée par les textes de Filippo et le théatre Italien. Nous attendions de la fougue de la malice de l'énergie et venant à la capitale quelque chose qui nous décoiffe et nous emporte . Résultat, ennui, platitude, bons acteurs mais absents à leur public le métier faisait le reste. Pour nous passéiste en tout. Nos ateliers amateurs de Biarritz sont plus créatifs et vivants.Il reste l'émotion de venir dans une jolie salle qui donne envi de monter sur scène et d'y balancer du Novarina ou Rodriguo Garcia! Annie et Mimi

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RE: Filumena Marturano Le 21 mars 2006 à 12h45

Moi j'ai ressenti l'inverse ! C'est une très belle pièce, bien écrite. Le décor est sobre et inventif. Le casting est excellent ; on se croirait à Naples, dans une comédie à l'italienne qui fait alterner le rire et le drame (familial) tout en finesse. Un très bon moment divertissant et grave à la fois.

Filumena Marturano Le 10 mars 2006 à 14h52

Venues du Pays Basque sur Paris nous voici deux enthousiastes folles de théatre à l'Athénée, alléchée par les textes de Filippo et le théatre Italien. Nous attendions de la fougue de la malice de l'énergie et venant à la capitale quelque chose qui nous décoiffe et nous emporte . Résultat, ennui, platitude, bons acteurs mais absents à leur public le métier faisait le reste. Pour nous passéiste en tout. Nos ateliers amateurs de Biarritz sont plus créatifs et vivants.Il reste l'émotion de venir dans une jolie salle qui donne envi de monter sur scène et d'y balancer du Novarina ou Rodriguo Garcia! Annie et Mimi

Informations pratiques

Athénée Théâtre Louis-Jouvet

Square de l'Opéra-Louis Jouvet, 7 rue Boudreau 75009 Paris

À l'italienne Accès handicapé (sous conditions) Bar Madeleine Opéra Vestiaire
  • Métro : Opéra à 162 m, Havre-Caumartin à 189 m, Madeleine à 298 m, Saint-Lazare à 398 m
  • RER : Auber à 40 m, Haussmann Saint-Lazare à 314 m
  • Bus : Auber à 24 m, Opéra à 105 m, Havre - Haussmann à 167 m, Capucines - Caumartin à 217 m, Gare Saint-Lazare - Havre à 301 m, Pasquier - Anjou à 360 m, Madeleine à 394 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Athénée Théâtre Louis-Jouvet
Square de l'Opéra-Louis Jouvet, 7 rue Boudreau 75009 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 1er avril 2006

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