" Quand on regarde le monde, on se pose des questions. […] Et on cherche des réponses. On cherche, mais plus il y a de questions, moins il y a de réponses… Alors, on se met à rire : ça rassure, de rire. On rit de plus en plus fort, comme les enfants qui ont peur du noir, on rit dans le vide de la forêt des questions pour ne pas avoir l’air ridicule face au singe de nos origines, pour avoir l’air vivant faceà ce singe en peluche, on rit du vide, on rit de rien. "
4 Litres 12
" Fruit des amours incestueuses de Kantor et des Marx Brothers, la compagnie nancéenne 4L.12 construit sans concession des rituels féroces et jubilatoires sur lesquels planent les ombres d’Artaud et de Dada. Théâtre charnel, iconoclaste, où le rire agit comme un électrochoc sur le public, les opus de 4L.12 se présentent comme autant de variations obsédantes sur les vertiges du langage, du corps, du vestiaire social, du pouvoir, de la violence… 4L.12 a obtenu le Grand Prix de l’Humour Noir en 1993. "
Gilles Losseroy, Dictionnaire encyclopédique du Théâtre (2007)
" Cette pièce réunit deux personnages, espèces de clowns métaphysiques, jetés sur la scène comme dans la vie et qui se perdent avec jubilation dans un labyrinthe de questions, face à un grand singe darwinien. Ces deux-là tentent, par le rire, de survivre à l’angoisse du vide. " La Voix du Nord
" Le texte est jubilatoire. On plonge cul par dessus tête dans le questionnement philosophique et, après cette joyeuse farce, on retombe sur ses pattes, heureux d’avoir assisté à la démonstration par l’absurde du « je pense donc je suis ». " Didier Hemardinquer, L’Est Républicain
" Dans les années 70, on était en Pologne pour un festival de théâtre mais nous n’avions pas de nom. Donc on a passé toute une nuit à faire la fête et à chercher un nom mais tous les noms nous déplaisaient car je ne voulais pas qu’on puisse nous coller une étiquette de marrant ou autres. Alors j’ai demandé pourquoi il nous fallait un nom et on m’a répondu « pour se donner de la contenance ! ». C’est donc en rapport avec la contenance qu’est né 4 Litres 12. " Entretien avec 4 Litres 12, Le Républicain Lorrain
" - On vous catalogue souvent comme « burlesque »… Quelle est la part de burlesque et d’absurde chez 4L.12 ?
- Ça dépend des spectacles. Certains étaient plus burlesques, d’autres plus absurdes. Ça va d’Artaud aux Monthy Pythons, des Marx Brothers à Beckett, Dubillard, Ionesco… ce qui ressort de ces noms, c’est l’absurde, la dérision, une façon de dire des choses sérieusement sans se prendre au sérieux. Ils ont pour point commun de ne pas avoir peur de se perdre dans l’imaginaire, dans un délire verbal, avec le rire. Pour moi, l’absurde est une attitude face à la vie. " Propos de Michel Massé recueillis par Adrien Chobaut, Publique
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