Gloria Gloria

Paris 19e
du 12 au 13 septembre 2023
1h40

Gloria Gloria

Personne ne se méfie de Gloria. Ses journées se ressemblent, faites d’horaires et d’obligations. La pièce raconte ce jour où, sans raison apparente, en sortant de chez elle, il fait nuit. Les choses se passent dans le même ordre que tous les jours, mais ce jour-là, la mécanique de l’ordinaire s’enraye.

  • Le récit d’une émancipation chaotique et furieuse.

Personne ne se méfie de Gloria. Elle mène sa vie en collant aux heures. Ses journées se ressemblent, faites d’horaires et d’obligations inamovibles. Ça commence par la routine habituelle : réveiller José, son mec, à coups d’insultes, se préparer, enfiler ses talons, rouler sa cigarette, jeter la poubelle, brancher ses écouteurs, partir au travail à pied, en regardant l’heure sur son portable.

Gloria tousse, vérifie sa tenue, suit le rythme de la musique et avance. De toute façon, elle est pressée. Donc elle s’en fout. Elle marche, en direction de chez Paule, la vieille femme dont elle s’occupe de nettoyer la merde. Elle n’a pas le temps, si ce n’est pour les coups de fils réguliers qu’elle adresse à Rita, sa meilleure amie à la vie à la mort.

La pièce raconte ce jour où, sans raison apparente, en sortant de chez elle, il fait nuit. Les choses se passent dans le même ordre que tous les jours, dans le même sens que tous les jours et dans le même silence que tous les jours. Mais ce jour-là, la mécanique de l’ordinaire s’enraye. L’irréparable se produit. Accidentel ou non, cet événement fait basculer Gloria dans une mouvement de destruction incendiaire. S’ensuit une furieuse mise en mouvement, dans laquelle ses pas martèlent le bitume, et où personne ne pourra se mettre en travers de sa route, ni faire obstacle à sa trajectoire nouvelle.

Gloria plonge, s’affranchit, sans filet et sans regarder en arrière. Un saut dans le vide qui l’amènera à ce grand final hollywoodien.

Et pour retracer l’histoire, il y a Rita qui va revenir pas à pas dans la routine, démêlant, détricotant, faisant ressurgir les êtres, les lieux et les actions pour tenter de comprendre cette journée impossible à résumer. Alors il faut reprendre du début, du tout début. Ça commence par un réveil qui sonne à 5h30. José ne l’entend pas. Gloria ouvre les yeux, tend le bras droit, attrape tabac, feuilles, filtres sur la table de nuit. Elle s’en roule une. Elle se la grille. Soupir de soulagement.

Gloria Gloria raconte vingt-quatre heures d’une émancipation qui émerge, chaotique et furieuse. Une sortie de route par l’excès, le désir et le feu.

  • La presse

« La metteuse en scène Sarah Delaby-Rochette s’empare de Gloria Gloria, émancipation d’une aide à domicile signée Marcos Caramés Blanco. Une femme haute en couleurs qui investit les interstices du patriarcat et du capitalisme pour s’accomplir. Une distribution bluffante par sa justesse, à commencer par l’héroïne éponyme qui ne flirte avec la caricature que pour mieux la détourner. » L'Œil d'Olivier

  • Extrait du texte

« RITA. – 6h40.
Tu retournes, encore, dans la salle de bains, te brosses les dents, sors le maquillage, te regardes dans le miroir, ris.
Tu ris encore, un peu plus fort, t’asperges le visage d’eau, te sèches en tâtonnant doucement, appliques le fond de teint sur ton visage, te regardes dans le miroir, te masses les joues, te masses le front, les tempes, respires profondément.
Soupir d’apaisement.
Fond de teint sur le cou et le décolleté.
Soupir de soulagement.
Tu mets de l’anticernes, puis du blush, bien rose, tu souris, attrapes un crayon noir, te dessines des sourcils à traits marqués, te redessines le visage, fard à paupières bleu nuit, eyeliner, tu agis très rapidement mais avec minutie, mascara, bien partout, deuxième couche, bien partout, highlighter, pour la lumière, baume à lèvres, pour hydrater, rouge à lèvres, bien rouge, gloss, pour briller.
Tu t’observes.
Tu expires.
C’est la fin du maquillage.
Tu pousses un grand soupir de soulagement.
Tu t’en roules une.
Tu te la grilles devant le miroir.
Soupir de soulagement, encore.
Tu prends du parfum, t’asperges le cou, asperges la pièce, les poignets, lances un regard vers la porte, la culotte.
Long soupir. »

  • Note d'intention de l'auteur

« Gloria est née d’un grand mélange de tout un tas de choses que j’aime et qui m’ont construit, télescopant des souvenirs de mon enfance et des références issues de la culture savante comme populaire. Je voulais croiser Akerman et Almodóvar, Genet et Britney, la Divine de John Waters et la Bella du Dirty Weekend d’Helen Zahavi, la Vierge Marie et les drag queens, le menu Maxi Best-Of de McDo et la pensée queer et révolutionnaire… […]

Gloria déborde, déferle, outrepasse, casse des poignets, électrocute, fout le feu, au point que la page elle-même finit par lui laisser la place, par déborder, avec la taille grandissante des lettres, des tentatives formelles qui suivent le corps de celle qui met à terre son ancienne existence de soumission. Ces tentatives, qu’elles soient purement les miennes ou celles de mon personnage ayant pris sa liberté, lancent à la mise en scène le défi de s’en emparer. Le A4 de la page se fait toile blanche, comme la scène, pour exprimer ce qui importe : GLORIA, qui réécrit son nom, et par là même, le réinvente. » Marcos Caramés-Blanco

  • Intentions de mise en scène

« Gloria n’est pas héroïque, la pièce déroule un récit où la morale, le bien et le mal, n’ont pas leur place. Elle progresse par tableaux successifs, denses, où l’écriture a été raclée jusqu’à ne contenir que des dialogues acérés. Gloria côtoie le monstrueux, parce que l’époque dans laquelle elle avance, droite, sur sa ligne, ne supporte pas les courbes, les formes et l’excès. Qui est monstrueux alors ? Ce qui empêche, interdit, juge, opprime, ou celle qui mobilise sa violence pour s’en échapper ? Gloria, durant cette journée, va s’enivrer d’excès, nous révélant à nous-mêmes notre immobilité et notre peur du chaos.

Il y a une joie immense à regarder cette femme avancer, la joie brûlante que peut provoquer la sororité. C’est une sœur que l’on voit se battre et se débattre avec une telle vigueur, qu’il y a l’énergie explosive d’un concert de rock, de punk dans ce récit. La pièce se termine avec Patti Smith s’époumonant dans les enceintes d’une voiture : AND HER NAME IS, AND HER NAME IS? AND HER NAME IS: G.L.O.R.I.A » Sarah Delaby-Rochette

Sélection d’avis du public

Anatomie d'un crime Par Dominique A. - 19 décembre 2023 à 21h57

Parti pris intéressant de décortiquer la routine qui précède un passage à l'acte dramatique. Mise en scène très inventive.

gloria Par Nicole C. - 19 décembre 2023 à 10h11

Spectacle ennuyeux avec un début sur l'emploi du temps interminable, des p.......s de m......e pour faire jeune. C'est long.

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Anatomie d'un crime Par Dominique A. (31 avis) - 19 décembre 2023 à 21h57

Parti pris intéressant de décortiquer la routine qui précède un passage à l'acte dramatique. Mise en scène très inventive.

gloria Par Nicole C. (54 avis) - 19 décembre 2023 à 10h11

Spectacle ennuyeux avec un début sur l'emploi du temps interminable, des p.......s de m......e pour faire jeune. C'est long.

Informations pratiques

Paris-Villette

211, avenue Jean Jaurès 75019 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Villette
  • Métro : Porte de Pantin à 161 m
  • Tram : Porte de Pantin - Parc de la Villette à 339 m
  • Bus : Porte de Pantin à 160 m, Ourcq à 374 m
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Plan d’accès

Paris-Villette
211, avenue Jean Jaurès 75019 Paris
Spectacle terminé depuis le mercredi 13 septembre 2023

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