Il y a dix ans, j’ai écrit une cinquantaine de lettres de motivation. J’étais à la recherche d’une place dans la société. Grosse niaque raconte la trajectoire désespérée d’une jeune femme très motivée.
Décembre 2008 : Je vous envoie mon CV car je souhaite travailler au poste de diffusion de flyers.
Février 2009 : L’expérience enrichissante de travailler dans un parc et de tenir un manège m’intéresse vivement.
À 20 ans, Maïa écrit une cinquantaine de lettres de motivation. Elle recherche une place dans la société. Parfois acceptée à l’issue de ses entretiens pour des postes, des stages ou des formations, elle finit toujours par prendre la fuite. Grosse niaque raconte la trajectoire désespérée d’une jeune femme très motivée.
En partant d’un matériau autobiographique que nous avons fictionnalisé (lettres de motivation, lettre de sa grand-mère, rédaction d’école), Maïa Berling retrace ce moment de la vie, lorsque l’on a vingt ans, où le monde s’offre à nous, où nous avons envie de l’embrasser tout entier, mais où nous ne savons ni comment faire ni quoi faire.
Scéniquement, Grosse Niaque se présente d’abord comme une forme de lecture qui interroge la question de la motivation : par quoi suis-je motivé ? puis-je être motivé pour tout ? que faire des codes de la fameuse lettre de motivation ? Quittant peu à peu le mode de la lecture, Maïa Berling s’affranchit devant nous des contraintes imposées par le monde du travail et de la compétence. Elle prend son envol, affirme sa liberté, exprime sa folie propre, retrouve son âme d’enfant. Nous sommes touchés, nous rions et ça nous fait du bien.
Jean-Luc Vincent, co-auteur et co-metteur en scène
2 bis, Passage La Ruelle 75018 Paris