Hôtel Palestine est une pièce qui donne à voir d’une façon intelligente les enjeux d’une guerre et son impact médiatique. Un échange d’idéaux dans lequel chacun essaie de prendre le pouvoir.
Bagdad le 8 avril 2003, pendant la guerre d’Irak, l’armée américaine bombarde volontairement un hôtel abritant des journalistes. Il s’agit de l’Hôtel Palestine situé en face de la statue de Saddam Hussein, renversée le lendemain. L’attaque provoquera la mort de deux journalistes. Falk Richter dénonce ici les mensonges d’État, avec la transcription d’une conférence de presse. Deux représentants du gouvernement américain répondent aux questions audacieuses des journalistes qui essaient de démêler les vrais enjeux de cette guerre et les mensonges du gouvernement américain, justifiant l’intervention en Irak.
Observés sans arrêt, les protagonistes évoluent dans un espace réel qui reflète leur quotidien. Au sol une surface blanche délimite un terrain de jeu révélant un lieu neutre, propice et ouvert à toute expérience. Ils y travaillent, font la fête, se détendent, boivent un coup. On assiste en direct à leur vie au jour le jour, comme s’ils s’entraînaient à vivre leur propre existence, à l'image des acteurs qui se dévoilent sur une scène de théâtre. Manipulant des objets que chacun a sous la main, le décor donne à l’ensemble un air de camp de base, d'espace précaire en construction, qui donne l'impression de pouvoir disparaître et de se renouveler à tout moment.
Traduction Anne Monfort
30, rue du Chevaleret 75013 Paris