Hysteria

  • Mise en scène : Luiz Fernando Marques
  • Avec : Gisela Millàs, Janaina Leite, Juliana Sanches, Sara Antunes, Evelyn Klein
Rio de Janeiro, fin du XIXème siècle... Dans la salle commune d’un asile psychiatrique, 4 internées, une surveillante et d’autres femmes complices (les spectatrices), nous entraînent dans les pages secrètes de leur existence. Elles se racontent sans compassion, dans leurs moments les plus sensibles… s’approchant parfois de l’instant où tout a basculé. Avec comme seul exutoire, l’exubérance joyeuse et insouciante de la jeunesse, elles se tiennent avec humour et dérision, face aux hommes (les spectateurs), qui doivent rester muets, à l’écart, presque clandestins.

L'hystérie féminine
Génèse du projet
Grupo XIX de Teatro

Rio de Janeiro, fin du XIXème siècle... Dans la salle commune d’un asile psychiatrique, 4 internées, une surveillante et d’autres femmes complices (les spectatrices), nous entraînent dans les pages secrètes de leur existence. Parées de leur robe blanche de petites filles, elles se racontent sans compassion, dans leurs moments les plus sensibles… s’approchant parfois de l’instant où tout a basculé. Avec comme seul exutoire, l’exubérance joyeuse et insouciante de la jeunesse, elles se tiennent avec humour et dérision, face aux hommes (les spectateurs), qui doivent rester muets, à l’écart, presque clandestins ; les spectatrices peuvent, elles, intervenir.

Resurgissent alors des frustrations millénaires, des aspirations aussi anciennes qu’irréalisées.... L’humour dispute à la douce folie, dans ce spectacle qui traite de ce qu’on appelait, au début du siècle dernier, « l’hystérie féminine », et qui navigue aux confins de l’âme. Pour élaborer ces parcours sensibles, Luiz Fernando Marques a préalablement réuni un précieux matériel : études anthropologiques, analyses psychiatriques, notes de journaux…

Se rendre compte de l’actualité de ce que disent ces femmes est, peut-être, le plus grand étonnement du public. La complicité est la pierre angulaire de cette mise en scène non conventionnelle qui abolit les ressources de « sonoplastie » et de lumières.

Le public masculin est séparé du public féminin. Seules les femmes sont invitées à inter-agir avec les actrices, ce qui produit une dramaturgie hybride, unique à chaque présentation. Chacun peut ainsi devenir un témoin privilégié (et fortement ému) du spectacle.

« J’ai été surpris et troublé par cette jeune compagnie que j’ai découvert à Sao Paulo, lors d’un voyage organisé par l’ONDA et le Consulat de France ; il m’a, tout de suite, paru indispensable de la faire connaître en France. La justesse du jeu des cinq comédiennes, leur énergie, la direction d’acteur remarquablement maîtrisée, la force d’un dispositif libéré de tout artifice technique, m’ont littéralement enthousiasmé. C’est du jeu théâtral à l’état pur ; plutôt rassurant pour le théâtre n’est-ce pas ? »

Gilbert Langlois,
Directeur du Festival de Pierrefonds
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«L’hystérie ne peut plus être limitée aux frontières rassurantes d’une maladie. Elle doit être comprise comme un moyen d’expression de l’inconscient... la préoccupation des médecins à trouver les causes de l’hystérie avait peut être une raison inconsciente : éviter la révélation de cette vérité inquiétante : nous sommes tous des hystériques». Lucien Israel (L’hystérique, le sexe et le médecin).

En août 2000, à l'école d'art dramatique de l’Université de São Paulo, nous suivions l'enseignement d'Antônio Araújo (metteur en scène du Teatro da Vertigem). Un thème de recherche théâtrale avait été choisi : « les relations de travail à la fin du XIX siècle au Brésil » qui, progressivement, s'est orienté vers la condition de la femme.

Cette nouvelle recherche, nous a amené à nous intéresser au travail de Magali Engel (Psychiatrie et féminité) ; de cette étude, se sont ébauchées les premières lignes d'Hysteria. Un projet passionnant qui, à partir du thème de « l'hystérie féminine », retraçait la condition féminine à l'aube du passage d’un Brésil rural à un Brésil urbain ; au moment où le pays venait de sortir d’un régime monarchique (1889) et de donner la liberté aux esclaves (1888)… L'envie de développer davantage encore cette recherche nous a décidé à fonder le Grupo XIX de Teatro, un collectif «hors cursus » de l’École de théâtre.

Notre premier choix était de travailler essentiellement sur des femmes considérées comme folles et emprisonnées à l’hôpital psychiatrique Pedro II à Rio de Janeiro, à la fin du 19ème siècle. Pour base de travail, nous avions un très vaste matériel de documentation : études sociologiques, compte-rendus psychiatriques, fiches de polices, vieux articles de presse ainsi que de nombreux témoignages de grands-mères, tantes, mères…

Cependant, il était évident que la question de l’hystérie féminine n’était pas limitée à cette époque là. Elle avait, aussi, de fortes résonances dans notre actualité («L’histoire des femmes, c'est aussi celle de la famille, des enfants, du travail, de la presse, de la littérature. C’est l’histoire de son corps, de sa sexualité, de la violence subie, de sa folie, de ses amours et de ses sentiments... » - Mary Del Priore, L'histoire des femmes au Brésil). C'est pourquoi, dans le spectacle, parole est donnée aux femmes de notre époque, par le biais du public féminin. Celui-ci est invité à réagir avec les actrices. Cette interaction, enrichie de plusieurs textes élaborés au préalable, produit une dramaturgie hybride, unique à chaque représentation.

Les recherches du fameux Docteur Charcot, (un psychiatre français qui exposait les hystériques dans les théâtres de Paris pour un public d’intellectuels, d’artistes, de médecins et de curieux) ont constitué une autre source fondamentale pour le groupe.
De cette expérience « limite », est née une scénographie où le public masculin n’est que « spectateur » des femmes, sans droit à la parole, hors de l'action… Les hommes ont, de fait, un autre point de vue de l’histoire.

Pour cadre de représentation, il nous fallait des lieux non conventionnels, sans artifice visuel ou sonore. C'est pourquoi, le spectacle est toujours donné dans des espaces alternatifs qui renvoient à des époques anciennes par leur architecture, leur lumière, leur mémoire...
Ainsi, depuis 2001, nous promenons la pièce au contact de bâtiments divers, de publics différents… Jouant avec les limites de l’espace réel et de l’espace scénique, mêlant texte écrit et improvisation, confrontant : comédiennes/public, 19ème siècle/époque récente, médecin/ malade, rêve/folie. Nous essayons de dévoiler un peu de notre « Hysteria ».

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Issu de l’école de théâtre de l'Université de São Paulo(Brésil), le Grupo XIX de Teatro est essentiellement composé de femmes. Sa recherche se base sur les principes d’un théâtre collectif, où les frontières entre acteurs, metteur en scène et dramaturge sont très flexibles. En trois ans d’existence, il obtient plusieurs prix et se fait reconnaître comme l’une des troupes les plus innovantes de la scène brésilienne.

Le Festival de Pierrefonds est très heureux d’accueillir, pour la première fois en France, ce collectif particulièrement talentueux.

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Informations pratiques

Malakoff scène nationale – Théâtre 71

3, place du 11 Novembre 92240 Malakoff

Accès handicapé (sous conditions) Bar Grand Paris Hauts-de-Seine Librairie/boutique Restaurant
  • Métro : Malakoff - Plateau de Vanves à 272 m
  • Bus : Hôtel de Ville à 129 m, Victor Hugo à 141 m, Plateau de Vanves à 231 m, Pierre Larousse - Carrefour du 8 Mai 1945 à 301 m, Adolphe Pinard à 394 m
  • Voiture : Périphérique, sortie Porte de Vanves ou Porte Brancion puis direction Malakoff Centre-ville.

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Plan d’accès

Malakoff scène nationale – Théâtre 71
3, place du 11 Novembre 92240 Malakoff
Spectacle terminé depuis le samedi 28 mai 2005

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