En langue italienne. Surtitrage en français et en anglais.
« Que le soleil de son regard disperse la tempête de mon coeur. » Il Trovatore, Acte II, scène 2
Dans la foulée de Rigoletto, Verdi n’aspirait qu’à faire du nouveau. Mais il avait beau trépigner d’impatience, voire même de colère, le projet d’adapter El Trovador, pièce du dramaturge espagnol Antonio García Gutiérrez, ne suscitait de la part de Salvatore Cammarano, son librettiste, qu’un enthousiasme modéré. Conséquence d’une intrigue rocambolesque entre toutes, ou de la maladie qui allait finir par l’emporter, laissant le livret inachevé ?
Face aux injonctions du bouillonnant musicien, le poète, auquel Donizetti n’est pas sans devoir une part du succès de Lucia di Lammermoor, ne céda pas. Et c’est bien là le paradoxe de Trovatore, qui passe aux yeux de ses détracteurs pour le comble du mélodrame, mais dont les contraintes formelles imposées par la plume de Cammarano attisèrent la flamme du compositeur.
Plus que des personnages – seule Azucena la Gitane, qui détient le secret qui les anéantira tous, fait peut-être exception –, les airs dessinent des figures consumées par des passions confinant à l’abstraction. Du second rôle que Verdi lui destinait initialement, Leonora accède ainsi au statut d’héroïne sacrificielle, dont la cavatine du quatrième acte, « D’amor sull’ali rosee », est moins un adieu qu’une assomption.
Anna Netrebko porte cette cantilène extatique à incandescence, entourée d’Ekaterina Semenchuk, Marcelo Alvarez et Ludovic Tézier, dans une nouvelle mise en scène d’Alex Ollé.
Musique : Giuseppe Verdi (1813-1901)
Livret : Salvatore Cammarano d'après Antonio García Gutiérrez
Orchestre et Choeurs de l’Opéra national de Paris
Distribution en alternance.
Il conte de Luna : Ludovic Tézier (28 janvier au 29 février) en alternance avec Vitaliy Bilyy (3 au 15 mars)
Leonora : Anna Netrebko (28 janvier au 15 février) en alternance avec Hui He (20 février au 15 mars)
Azucena : Ekaterina Semenchuk (28, 31 janvier, 3, 8, 11, 15, 20, 24, 29 février)en alternance avec Ekaterina Gubanova (27 février, 3, 6, 10, 15 mars)
Manrico : Marcelo Alvarez 28, 31 janvier, 3, 8, 11, 15, 20, 24, 29 février) en alternance avec Fabio Sartori (27 février, 3, 6, 10, 15 mars)
Ferrando : Roberto Tagliavini (28 janvier au 24 février) en alternance avec Liang Li (27 février au 15 mars)
« Depuis son plébiscite à Salzbourg en août 2014, elle est « LA » Leonora sans rivale du Trouvère. Une voix chaude, vaste, homogène, avec des aigus solaires, un velours sombre dans les graves, des demi-teintes et des notes filées à se damner. (…) Mais le chant devient vite totalement bluffant. » Marie-Aude Roux, Le Monde, 3 février 2015
J’ai lu votre projet.
Vous qui êtes un homme d’un caractère supérieur, un homme de talent, vous ne vous offenserez pas si je prends la liberté de vous dire que ce sujet ne peut être traité sur nos scènes avec toutes les nouveautés et les singularités du drame espagnol et qu’il vaut mieux y renoncer.
Il me semble, à moins que je ne me trompe, que certaines situations n’ont plus la force et l’originalité qu’elles avaient auparavant. Azucena, surtout, n’a pas conservé son caractère étrange et original. Il me semble que les deux grandes passions de cette femme - l’amour filial et l’amour maternel - ne sont pas présentes dans toute leur force. Je n’aimerais pas que le Trovatore soit blessé dans le duel. Ce pauvre Trovatore a si peu de chose pour lui… Si nous lui ôtons la valeur, que lui restera-t-il ? Comment pourrait-il intéresser Leonora, qui est d’un si haut rang ?
J’aimerais qu’Azucena ne fasse pas le récit aux bohémiens ; que dans la troisième partie du morceau d’ensemble, elle dise : « Ton fils fut brûlé vivant, etc… mais moi, je n’y étais pas ! », etc… Et puis je ne voudrais pas qu’elle soit folle à la fin. J’aimerais que vous ne touchiez pas au grand air ! Leonora ne participe pas au chant des morts et à la chanson du Trovatore et il me semble d’autre part qu’un grand air serait très bien venu à cette place. Si vous avez peur de donner un rôle trop important à Eleonora, abandonnez la cavatine. Afin de vous faire mieux comprendre ma pensée, je vais écrire plus en détail comment je vois les choses. […]
J’ai un autre sujet, simple, attendrissant, et on peut dire qu’il est presque fait. Si vous le voulez, je vous l’envoie et nous ne pensons plus au Trovatore.
Lettre à Salvatore Cammarano (9 avril 1851)
Traduction Sibylle Zavriew
... même si personnellement je trouve la mise en scène et les décors plutôt sinistres... Mais il faut faire moderne...
La déception de certain face au remplacement de Anna Netrebko rend leur critiques injustes face au pur talent de Hui He qui habite son personnage d'une voix hors norme à la beauté et l'expression qui transcendent le rôle.
Un grand moment, un Verdi très accessible, et des chanteurs exceptionnels!
Pour 3 Notes
... même si personnellement je trouve la mise en scène et les décors plutôt sinistres... Mais il faut faire moderne...
La déception de certain face au remplacement de Anna Netrebko rend leur critiques injustes face au pur talent de Hui He qui habite son personnage d'une voix hors norme à la beauté et l'expression qui transcendent le rôle.
Un grand moment, un Verdi très accessible, et des chanteurs exceptionnels!
Place de la Bastille 75012 Paris
Réservation possible également au 01 40 13 84 65 pour les places non disponibles en ligne et/ou pour les choisir.
Accès en salle uniquement sur présentation du billet électronique que vous recevrez par email.