À partir de 14 ans.
Derrière les transistors fraîchement apparus, deux voix légendaires chroniquent le 7e art dans un duel de joutes verbales et font de l’émission d’Inter, Le Masque et la plume, un moment d’intelligence, d’insoumission, de liberté et de franche rigolade. Les esprits échauffés de Jean-Louis Bory et Georges Charensol s’opposent avec avidité, tantôt déployant un enthousiasme hallucinant pour quantités de films mineurs, tantôt défendant avec pugnacité les classiques. Au-delà de leurs prises de bec, ces deux caractères bien trempés apportent un regard neuf sur cet art alors encore jeune, lui donnant la noblesse de l’esprit critique d’un Voltaire.
François Morel théâtralise les échanges houleux de ces deux show-men des ondes et met à jour leur belle complicité. Avec ses comparses des Deschiens, Olivier Broche et Olivier Saladin, il aiguise sa plume acide pour faire s’étriper le tandem vedette. Adversaires de taille, ces acteurs - cinéphiles avertis - font revivre aux Laurel et Hardy de la critique, leurs plus belles heures radiophoniques et montrent combien les controverses artistiques rendent les amitiés fructueuses.
Adaptation François Morel et Olivier Broche d’après les échanges entre Jean-Louis Bory et Georges Charensol lors de l’émission Le Masque et La Plume sur France-Inter.
J’ai justement proposé à deux acteurs amis d’incarner ces deux personnages. Olivier Broche et Olivier Saladin, en interprétant les improvisations des deux critiques, défendront la cinéphilie, critiqueront la critique et montreront combien les controverses artistiques rendent les amitiés fructueuses.
J’ai eu l’idée de ce spectacle en pensant à Olivier Broche. Sa passion pour le cinéma, sa véhémence parfois, m’ont rappelé celles de Jean-Louis Bory du temps où il participait au Masque et la Plume. J’ai approfondi l’idée, je me suis dit que nous pouvions avoir là une belle idée de spectacle qui permettrait de parler du cinéma, de la critique, de l’amitié. Parler également de cette passion de débattre, de s’opposer qui rend les amitiés plus fructueuses, la vie plus vivante.
Jean-Louis Bory et Georges Charensol, c’est pour faire vite, la querelle des modernes et des anciens. Jean-Louis est écrivain. Il a eu le prix Goncourt juste après guerre. Il épouse les combats des années 70 (la libération sexuelle, la défense de l’homosexualité, le féminisme). Georges est plus âgé, il a écrit plusieurs livres sur ses amis peintres, il regarde le monde et le cinéma avec de la distance. Il « nuance ». Il est moins passionné sans doute mais ne confond jamais les enjeux de sa propre vie avec ceux des films qu’il doit critiquer.
Un jour, au café, avant l’enregistrement d’une émission du Masque et la Plume, Bory et Charensol ont décidé de théâtraliser leurs différences de vue sur le cinéma. Pour revitaliser l’émission, ils ont décidé de mettre en scène leurs dissensions, leurs différences, leurs oppositions. Le succès de leur duo vient sans doute de là. Ils se sont amusés à être parfois méchants l’un vis à vis de l’autre mais leurs relations étaient sous tendues par un vrai respect mutuel, peut-être une affection. J’ai eu envie de décontextualiser les échanges entre les deux critiques. Oublier le cadre de l’émission de radio, oublier le présentateur, les autres protagonistes et se concentrer juste sur deux personnages, sorte de Bouvard et Pécuchet dont les seuls sujets de conversation seraient les films qu’ils ont vus. Nous sommes dans une salle de cinéma, un peu défraichie. On se dit qu’on est à la fin d’une période, celle de la cinéphilie. L’ouvreuse sur son i-phone regarde négligemment Lawrence D’Arabie ...
François Morel
Vu à Ermont ce 9/12. Excellente mise en scène, comédiens formidables, une très belle adaptation. Que demander de plus, un vrai bijou. A voir absolument.
Vu à Ermont ce 9/12. Excellente mise en scène, comédiens formidables, une très belle adaptation. Que demander de plus, un vrai bijou. A voir absolument.
3, place du 11 Novembre 92240 Malakoff
Voiture : Périphérique, sortie Porte de Vanves ou Porte Brancion puis direction Malakoff Centre-ville.