Les personnages centraux de Je disparais, Moi et Mon amie, sont deux femmes qui doivent quitter précipitamment leur pays. De cet arrière-plan politique, on saura peu de choses. Car le sujet de prédilection de Lygre, c’est la fragilité du Moi qu’on se construit – précaire, miné par des souvenirs enfouis, hanté par d’autres vies possibles. Émigrer, ici, ce n’est pas seulement quitter la vie confortable, la maison, mais être jeté hors de ses repères, hors de soi. Alors, pour parer à ce qui les menace, tout au long de leur fuite, Moi et Mon amie s’inventent d’étranges jeux de rôles.
L’écriture ludique et prenante d’Arne Lygre intrique jusqu’au vertige les situations urgentes qu’elles traversent et leurs scénarios fantasmatiques. À quoi leur sert de se projeter dans d’autres vies ? S’agit-il pour elles de se réapproprier leur réalité ? De conjurer la disparition ? Dans la détresse, à quoi sert l’imaginaire ? C’est aussi parce qu’elle pose ces questions – de vie et de théâtre – que Stéphane Braunschweig a choisi cette pièce bouleversante. Et fascinante.
Le texte est à paraître le 4 novembre à L’Arche Éditeur, traduction du norvégien par Éloi Recoing.
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