Publié trois ans après la chute du régime des « colonels » en Grèce, ce texte est le plus puissant de Dimitriadis. Sorte de poème tragique où « pays », « peuple » et « nation » ressurgissent, exténués d’une longue saison en enfer.
Qui n'a pas vu des gens mourir sur les routes martelées par une main invisible ne peut comprendre ce que représente, ce qu'est la mort d'un pays, pas plus que celui qui n'a pas senti son propre corps inexistant, inemployé, injustifié, insignifiant, indésirable, inassouvi, sa fameuse force motrice interrompue, rompue, coupée du feu intestin de l'émotion.
S'il y a un héros dans ce livre apparemment sans personnage, c'est sans doute le langage, les mots, dont on exalte ici le pouvoir, capables qu'ils sont de "brûler la langue à jamais". Et plus précisément la langue grecque, dont on voit défiler, comme dans un fleuve en crue, des débris arrachés à toute son histoire, à tous ses registres - sans que l'on sache s'il s'agit là, comme l'annonce le texte, d'un ultime feu d'artifice avant sa disparition, ou au contraire, d'une démonstration de richesse et de vie.
Traduction Michel Volkovitch.
"Une femme traverse une langue, comme on traverserait un pays en guerre ou un fleuve en crue. Cette femme est actrice, l'une des plus grandes : Anne Alvaro. A la MC93 de Bobigny, jusqu'au 7 avril, elle fait entendre un texte d'une force brûlante : Je meurs comme un pays, long cri tragique lancé par le poète grec Dimitris Dimitriadis, il y a trente ans, au sortir de la longue nuit de la dictature, et porté par un souffle hors du commun." Fabienne Darge, Le Monde, 28 mars 2009
" Dimitri Dimitiadis, devenu aujourd'hui poète et auteur dramatique, débuta en 1978 juste après la chute du régime criminel des colonels avec ces phrases qui semblent monter de sa nuit. A travers un fleuve de mots hyperboliques, il dépeint ce fond de bestialité que des siècles de savoir vivre avaient refoulés. Portant cette parole plus qu'elle ne l'interprète, Anne Alvaro, évoque d'une voix qui force l'écoute, le tragique immémorial de la condition humaine." Joshka Schidlow, Allegro Théâtre, le 29 mars 2009
"La MC93 à Bobigny propose jusqu’au 7 avril 2009 une nouvelle mise en scène du puissant texte de l’écrivain grec Dimitris Dimitriadis, « Je meurs comme un pays », où, dans une atmosphère de fin du monde, les notions de culture et de nation sont passées au crible d’une haine implacable " Vincent Morch, Les trois coups
"Anne Alvaro, une comédienne combattante. Magnifique cet hiver à l'Odéon dans Howard Barker, elle revient, seule en scène ou presque, pour défendre à la MC93 de sa voix unique et de son lyrisme tendu un texte de l'écrivain grec contemporain Dimitris Dimitriadis Je meurs comme un pays." Armelle Héliot, Le grand théâtre du monde
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