Il erre dans les rues en pyjama. Il s’appelle Antoine, mais il a oublié son nom. Il a quatre-vingt-treize ans, mais il a oublié son âge. Il sait qu’il ronfle. Il sait qu’il a été historien. Il se souvient des dates de l’Histoire si elle n’est pas la sienne. Il prétend qu’il a laissé son double, son autre lui-même, chez lui. Didier et Céline l’entourent. Ils lui demandent de gravir la marche d’un petit escalier. Test médical, ou épreuve de force. Mais Antoine perd un peu l’équilibre dans ce monde propre, sans germe, avec surveillance accrue et cachets pour tout.
Didier est médecin, mais il pourrait être son fils. Il se transforme en chêne centenaire et perd à son tour la mémoire. Céline est psychiatre ou infirmière, elle pourrait être sa petite-fille. Elle aime jouer et prendre les traits de Natalie Portman.
Gérard Watkins tenait au Rond-Point l’an passé le rôle du syndicaliste dans Élisabeth ou l’Équité, d’Éric Reinhardt. Il a signé pour la scène Lost (replay), La Capitale secrète, La Tour, Identité. Il dirige depuis vingt ans sa compagnie Perdita Ensemble. Il est lauréat du Grand Prix de Littérature Dramatique 2010.
Auteur, metteur en scène, Gérard Watkins crée un monde aux limites de la raison et du tangible. Un espace mental envoûtant. Sa pièce invite à une expérience, à un lâcher prise. Toutes certitudes floutées. La cocasserie des égarements fait de cette œuvre une comédie noire, une drôle de charge contre une société policée, cartésienne et transparente.
« Gérard Watkins crée un monde scénique aux limites du rationnel. Son théâtre invite à un lâcher prise de toutes nos certitudes. Avec l'histoire d'un homme qui a perdu ses repères, il propose une comédie cocasse et noire, charge contre notre société bien cartésienne. » Sylviane Bernard-Gresh, Télérama Sortir, 6 septembre 2014
« Gérard Watkins « délabyrinthe » une thèse séduisante, une interrogation mordante sur notre société et son regard sur l’Histoire. Il évite le pensum avec bonheur et allège le propos par une mise en scène légère. Les comédiens sont excellents. Géraldine Martineau particulièrement, qui offre un personnage détonnant. » Denis Sanglard, Un Fauteuil pour l’Orchestre, 19 septembre 2014
2 bis, avenue Franklin Roosevelt 75008 Paris