Cela se passe dans la maison familiale, un dimanche, Louis le frère revient après une longue absence annoncer l’irrémédiable...
Trois femmes et un jeune homme revenu de ces guerres et de ces batailles, enfin rentré à la maison, posé là, épuisé par la route et la vie, endormi paisiblement ou mourant, rien d’autre, revenu à son point de départ pour y mourir.
« Le travail sur le théâtre de Jean-Luc Lagarce est un moment particulier pour un acteur. La forme d’écriture oblige l’acteur à se plier et le jeu se met en place comme par magie.
Juste la fin du monde est une tragédie ordinaire, elle demande des acteurs incroyablement simples et raffinés, il y a un tricotage permanent de la pensée, qui avance à l’infini mais aboutit finalement à un détail, une question profonde que le personnage se pose sur sa propre existence. On est saisi par ce détail, il nous prend à la gorge. Le travail sur cette pièce, pour moi, se situe là.
J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne est d’une tout autre nature, le tricotage est là aussi, mais il faut le pousser, le développer, aller au bout de son effort, car il s’agit d’un cri qui n’aurait pas été poussé. Le jeune frère aurait par son départ cristallisé la vie de ses soeurs et la situation en apparence est plus intenable. L’univers est plus organique, plus épique, par instant, le jeu est légèrement différent.
Les élèves acteurs de l’école de la teintureries que j’ai rencontré pour ce travail, ont découvert une partie d’eux-même dans cette exploration modeste mais profonde. Etre sensible à la structure d’un texte et particuler son jeu en fonction, de manière instinctive, musicale et réfléchie aussi.
J’ai essayé de transmettre mes intuitions, mon rapport aux mots, au silence. »
Cécile Garcia Fogel
16, rue Georgette Agutte 75018 Paris