Présentation
La presse
Diptyque théâtral de Jean-Luc
Lagarce
Lieu : Théâtre du Parc
Après de longues années dabsence, Louis vient annoncer à sa famille " sa mort prochaine et irrémédiable ", rendre des comptes et en régler dautres avant de disparaître. Trop de malentendus, de frustrations, de jalousie, de rancur se sont glissés dans une absence ponctuée de cartes postales elliptiques. Laveu ne franchira pas " la barrière de ses dents " et il repartira le soir même.
Auteur, acteur, metteur en scène, Jean-Luc Lagarce est mort du Sida en 1995. Il avait 38 ans. Dune biographie quil savait abrégée, il a tiré plusieurs pièces violentes et non apitoyées, à linstar des tragédies antiques, telle Jétais dans ma maison et jattendais que la pluie vienne. Juste la fin du monde, antérieure à celle-ci, en est le magnifique et bouleversant prélude, structuré comme une partition musicale, que la mise en scène de Joël Jouanneau souligne avec une belle justesse.
Cest à Berlin en 90, alors quil se sait atteint du sida, que Jean-Luc Lagarce écrit Juste la fin du monde.
Le Pays lointain, son ultime pièce, quil terminera juste avant sa mort en 95, reprend elle aussi, dune façon très proche, la thématique de la famille et du retour. Peu joué de son vivant, Jean-Luc Lagarce saffirme aujourdhui par la précision de son écriture, la sensibilité et la justesse de sa narration.
" Un instant magique de vérité et de violence douce. " (Le Temps)
" Joël Jouanneau restitue toute la profondeur du verbe lumineux de Jean-Luc Lagarce. " (Le Courrier)
" Le travail de Joël Jouanneau est dune rare délicatesse inspirée. Quelque chose quon pourrait dire de lordre dune pudeur vaillante. On sent quil a escorté les interprètes au plus près, jusque dans la moindre césure et le plus bref soupir. Cest orchestré comme une sonate, ou plutôt une fugue. Les comédiens méritent notre gratitude. Ils nous atteignent à bout portant, hors de toute facilité, comme frôlant des cordes sensibles, connues deux seuls. " Jean-Pierre Léonardini - LHumanité
En février 1997, le Théâtre Vidy-Lausanne et le Théâtre de Poche de Genève
offraient à Joël Jouanneau la possibilité de créer "J'étais dans ma maison et
j'attendais que la pluie vienne", tragédie intime où cinq femmes, chuchotaient
l'histoire du jeune homme, jeune fils ou jeune frère, parti voici si longtemps et revenu
sans dire un mot, simplement mourir là où il était né. Cette pavane à cinq voix où
alternaient plaintes, colères et murmures, était un rituel de deuil qui s'achevait par
une interrogation : était-il seulement revenu, ce jeune homme que l'on n'entendait, ni ne
voyait, ou imaginaient-elles, ces femmes, son retour ?
A cette question, Juste la fin du monde permet de répondre,
puisque dans cette pièce inédite, écrite peu avant, il est là. Le jeune homme, il a
même un prénom, Louis, et un frère aussi, et s'il revient après une si longue absence,
c'est pour leur dire sa fin prochaine, et aussi pour régler ou rendre des comptes avant
de disparaître, mais ce qu'il entendra fera qu'il repartira, le jour même, et sans rien
dire.
Deux volets d'une même fenêtre sur un douloureux roman familial qui s'ouvre sur
l'imaginaire et se referme sur l'apprentissage du deuil; un même chant un soir d'été,
pour éloigner la fièvre et retrouver, après les éclats de la nuit, la sérénité du
petit matin.
7, avenue Emile Loubet 42000 Saint-Etienne