Spectacle en tchèque, surtitré en français.
Aussi amoureuse de la vie qu’incapable de briser le carcan social qui la retient prisonnière, Katia Kabanova est un oiseau enfermé dans une cage qui rêve de déployer ses ailes pour goûter enfin aux plaisirs de la liberté. Après un mariage arrangé avec un homme dépourvu de caractère, la séduisante Katia doit subir le désamour d’une belle-mère qui dirige sa maison avec une poigne de fer. Succombant aux avances d’un prétendant alors que son mari est absent, elle opte pour le suicide plutôt que subir l’opprobre d’être la femme adultère devant fuir le foyer pour refaire sa vie.
Personne n’a oublié La Petite Renarde rusée de Janáček mis en scène par André Engel. C’est à l’occasion d’un atelier avec de jeunes artistes lyriques de la Fondation Royaumont qu’il revient à Janáček avec Katia Kabanova, l’un de ses opéras les plus populaires.
Plus qu’un spectacle, l’objet de cette mise en scène, version piano, sous la direction musicale d’Irène Kudela est de rendre compte pour de jeunes voix de l’aventure de la première prise d’un rôle dans sa complétude. La fraîcheur de la découverte des autres et de soi à l’aube d’une vie pleine de promesses.
Pianiste en alternance.
Direction musicale : Irène Kudela
Je voulais inscrire l’oeuvre dans un lieu où l’on accepte le présupposé de ne pas faire de l’opéra stricto sensu. Un espace ouvert à un travail à la frontière entre l’opéra et le théâtre. Ici d’ailleurs, je n’invente rien… Mais j’ai pensé que je pouvais très modestement inscrire cette démarche dans les pas de Peter Brook. Penser une oeuvre pour l’opéra, c’est accepter la contrainte qu’elle soit vue de loin… L’imaginer dans le cadre des Bouffes du Nord permet de l’envisager dans un rapport de grande intimité avec le public. Tout comme la réduction de la partition au seul piano permet aux interprètes de s’engager dans le chant sans avoir à rivaliser avec l’orchestre, la part de la théâtralité contenue dans l’oeuvre peut aussi s’exprimer pleinement dans un espace offrant un tel rapport de proximité avec les spectateurs.
André Engel
Ce spectacle est le fruit d'un travail effectué en collaboration avec André Engel et Ruth Orthmann lors d'un stage à l'Abbaye de Royaumont en 2010. J'ai souhaité rendre les jeunes artistes chanteurs et pianistes indépendants et responsables de leur interprétation musicale. Ainsi, je ne dirige pas ce spectacle. Les deux pianistes en alternance joueront l'oeuvre écrite pour orchestre avec les couleurs de celui-ci et l'assise rythmique typique de Leoš Janácek.
Cette richesse de leur jeu, obtenue par une recherche assidue est un soutien et un guide permanent pour les chanteurs. Ceux-ci, libérés de la contrainte de garder toujours un oeil sur le chef d'orchestre, nourrissent grâce à l'écoute permanente de leurs différents partenaires un dialogue constamment renouvelé. Cette prise de responsabilité de part et d'autre donne une interprétation toujours dynamique. On peut parler d'Opéra de Chambre par l'esprit intimiste de cette réalisation. Le texte, chanté en tchèque, a fait également l'objet d'un travail approfondi sous ma direction afin que les spectateurs puissent comprendre, sinon les mots, les situations dramatiques par la clarté des intentions vocales.
Irène Kudela
37 bis, bd de la Chapelle 75010 Paris