Le jour du mariage de sa fille, un père fait un malaise et se réveille en tenant des propos incohérents. Elsa Granat adapte la pièce de Shakespeare et questionne notre rapport à la vieillesse à travers ce roi Lear des temps modernes. Un chef-d'œuvre.
On entre par le jardin dans cette fresque, de larges fauteuils de rotin blanc, une robe de mariée, du champagne, des airs classiques. Un vieux père marie sa fille, la benjamine des trois sœurs. Pendant la fête, il fait un malaise cérébral, tout le monde hurle ; il reprend ses esprits mais se met, tout à coup, à parler de « royaume » et de « malédiction ». Le repas de noce est bientôt servi, les filles s’impatientent, leur père est incohérent, il exige qu’elles lui disent combien elles l’aiment. Il faudra bien rejoindre les invités, les aînées décident de s’y plier mais Cordélia, la jeune mariée, refuse. C’est à ce moment-là qu’il devient proprement fou.
Les filles, déchirées entre loyauté et culpabilité, se détachent de ce père vulnérable qui tombe trop tôt entre leurs bras trop jeunes. Elles font ce qui se fait et le mettent en EHPAD. Placer le vieux le plus fou de la littérature dans ce type d’établissement, c’est aller taillader les sols plastifiés pour s’attaquer au fond obscur des choses, des âmes, des soignants et des soignés. La cellule familiale se décompose en souvenirs et en blessures.
« Elsa Granat revisite Shakespeare avec une intelligence suraiguë et réalise un absolu chef-d’œuvre sur la vieillesse et le rapport que nous entretenons à la décrépitude, la déchéance et la mort. A voir absolument ! » La Terrasse
« Les émotions débordent, partout la folie guette, à moins que ce ne soit la vie, tout simplement. La force brute, l’inavouable, l’intransigeante qui persévère au-delà des idées, des croyances et des limites, la furieuse envie de vivre. » Sceneweb
« Elsa Granat s’empare de la figure du Roi Lear pour évoquer le grand âge et la dépendance. Un spectacle profond sur le crépuscule de la vie. » La Croix
« Grouillant d'énergies, de rêves et de cauchemars, le spectacle nous ramène insolemment à la vie, via quelques acteurs rares, dont Bernadette LeSaché. Grâce à eux, la mort si vivante se fait magnifique spectacle : notre ultime et radicale meilleure scène. » Fabienne Pascaud, Télérama
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