Joute oratoire raffinée
Rencontre avec Jean-Claude Brisville
Les salons et les cafés à l'époque des Lumières
La presse
Louis XIV est mort depuis longtemps. Le soleil est éteint. Maintenant le pouvoir (ou contre pouvoir comme on veut) n'est plus à Versailles mais à Paris dans les salons ; ce sont quelques femmes parmi les plus fines qui tiennent ces salons où se rassemblent les meilleurs esprits de l'Europe et les plus éclairés.
Mme Deffand et sa nièce Julie de Lespinasse comptent au nombre des plus célèbres de ces femmes. Un moment très liées, elles vont s'opposer et se disputer leurs amis : d'Alembert, Turgot, Diderot, le président Hénault.... Elles se livrent une joute oratoire implacable où leur intelligence et leur humour s'expriment à merveille par la grâce et la plume de l'auteur.
Avant-Scène Théâtre :
Quelle place accordez-vous à votre imaginaire dans le théâtre historique ?
J.-C.B. : Tout d’abord, et pour être tout à fait juste, j’emploierai le mot de « parahistorique » pour qualifier mon théâtre, car mes textes sont loin de ressembler à ce qu’on appelle traditionnellement le théâtre historique. Mes pièces, elles placent en situation de confrontation deux grands caractères qui ont réellement existé, comme, ici, Julie de Lespinasse et Marie du Deffand. Cela étant, je suis toujours fidèle à la vérité : après tout, l’Histoire a du génie. Je n’invente pas les faits, mais la connaissance des personnages par leurs biographies ou leurs correspondances me permet d’imaginer leurs dialogues.
AST : Comment avez-vous réussi à retrouver la langue du XVIIIe siècle ?
J.-C.B. : Je ne pourrai pas aisément vous l’expliquer, mais la langue du XVIIIe, qui est en somme toute proche de la nôtre, vient spontanément sous ma plume. Ce qui m’est plus difficile, c’est paradoxalement de faire parler mes contemporains.
AST : Dans L’Antichambre, est-ce ce formidable arrière-plan de la naissance des Lumières ou les personnages qui vous ont d’abord séduit ?
J.-C.B. : Tout vient de mon intérêt pour Marie du Deffand. Ce qui me trouble, c’est que certaines de ses phrases au pessimisme absolu sont si modernes qu’elles auraient pu être formulées sous la plume de Cioran. En même temps, cette femme qui vivait au milieu des philosophes et qui ne partageait pourtant pas leurs idées, aimait l’intelligence par dessous tout. Julie de Lespinasse, elle, était une jeune fille qui était toute acquise aux idées nouvelles. Leur conflit a essentiellement porté sur ce point-là. Mais ce qui rend la confrontation entre ces deux femmes plus intéressante encore, c’est qu’autour d’elles s’affinent les idées des Lumières, et qu’en ce XVIIIe siècle l’Histoire de France ne s’est plus faite à la cour à Versailles mais dans les salons parisiens, qui étaient présidés par des femmes.
Propos recueillis par Olivier Celik
Le siècle des Lumières invente, ou renouvelle profondément, des lieux propices au travail de l'opinion publique. Ce sont d'abord les cafés, où on lit et on débat, comme le Procope, à Paris, où se réunissent Voltaire, Diderot, Marmontel, Fontenelle, et qui sont le rendez-vous nocturne des jeunes poètes ou des critiques qui discutent passionnément des derniers succès de théâtre ou de librairie.
Ce sont surtout les salons mondains, ouverts par tous ceux qui ont quelque ambition, ne serait-ce que celle de paraître. Mais il faut y être introduit. Les grandes dames reçoivent artistes, savants et philosophes. Chaque hôtesse a son jour, sa spécialité et ses invités de marque. Le modèle est l'hôtel de la marquise de Lambert, au début du siècle.
Plus tard, Mme de Tencin, rue Saint-Honoré, accueille Marivaux et de nombreux autres écrivains. Mme Geoffrin, Mme du Deffand, Julie de Lespinasse, puis Mme Necker reçoivent les encyclopédistes. Les gens de talent s'y retrouvent régulièrement pour confronter leurs idées ou tester sur un public privilégié leurs derniers vers. Mondaines et cultivées, les créatrices de ces salons animent les soirées, encouragent les timides et coupent court aux disputes. Ce sont de fortes personnalités, très libres par rapport à leurs consœurs, et souvent elles-mêmes écrivains et épistolières.
" Brillant, délicieux cruel. " Le Figaro
" Un succès éclatant. Une langue brillante. Le trio dévoile avec brio les coulisses du siècle des lumières. " Figaroscope
" Danièle Lebrun. Dieu, quelle grâce, quelle prestance, quel esprit, quelle actrice ! Et dirigeant ce trio de main de maître, le remarquable Christophe Lidon. " Le Figaro Magazine
" Toutes les beautés et épines du jardin à la française. Passionnant. " Les Echos
" Dans ce spectacle, l’esprit brille de tous ces éclats. Remarquable. " Pariscope
Quelle belle surprise de voir cette pièce reprise ! J'y suis retournée. C'est encore mieux que l'année dernière !
Magnifique spectacle que j'ai vu hier soir grâce au bouche à oreille qui fonctionne bien. Lebrun scotche les gens sur leurs sièges, portée par une mise en scène de grand classe, des partenaires superbes, la lumière, le décor, la musique ... Grand spectacle qui magnifie l'esprit français, c'est beau ...
Je partage totalement les louanges d'Agnès Jaulin adressées aux comédiens, mais pourquoi pas un mot pour le metteur en scène Christophe Lidon, sur sa capacité à mettre les comédiens en valeur, lui qui a conçu le spectacle et qui lui a donné son rythme, sa fluidité et son élégance ?
Ca fait maintenant la troisième fois que je suis allée voir cette pièce, elle est vraiment géniale et avec le temps elle s'améliore et je compte bien y retourner une quatrième fois pour les dernières représentations. ALLEZ-Y, c'est formidable, du vrai théâtre, il faut que l' Antichambre soit récompensée aux MOLIÈRES pour le meilleur spectacle, meilleurs costumes et meilleur mise en scène.
Pour 12 Notes
Quelle belle surprise de voir cette pièce reprise ! J'y suis retournée. C'est encore mieux que l'année dernière !
Magnifique spectacle que j'ai vu hier soir grâce au bouche à oreille qui fonctionne bien. Lebrun scotche les gens sur leurs sièges, portée par une mise en scène de grand classe, des partenaires superbes, la lumière, le décor, la musique ... Grand spectacle qui magnifie l'esprit français, c'est beau ...
Je partage totalement les louanges d'Agnès Jaulin adressées aux comédiens, mais pourquoi pas un mot pour le metteur en scène Christophe Lidon, sur sa capacité à mettre les comédiens en valeur, lui qui a conçu le spectacle et qui lui a donné son rythme, sa fluidité et son élégance ?
Ca fait maintenant la troisième fois que je suis allée voir cette pièce, elle est vraiment géniale et avec le temps elle s'améliore et je compte bien y retourner une quatrième fois pour les dernières représentations. ALLEZ-Y, c'est formidable, du vrai théâtre, il faut que l' Antichambre soit récompensée aux MOLIÈRES pour le meilleur spectacle, meilleurs costumes et meilleur mise en scène.
En effet, qu'il est agréable d'écouter cette richesse de langage et de voir trois talentueux acteurs et actrices. Remarquable mise en scène, également par la lumière et la mobilité des miroirs. Quelle intelligence également dans le textes où les répliques percutent et s'imbriquent entre elles. C'est du vrai théâtre.
Je suis allée au théâtre Hébertot. Les décors sont géniaux, ils évoluent avec l'histoire. J'avais déjà vu "L'éducation de Rita" de Christophe Lidon qui m'avait beaucoup enchantée. J'ai passé à chaque fois une super soirée. Ce fût un beau voyage au 18ème siècle. Merci !
Excellente pièce tant par la qualité du texte subtil et incisif à souhait que par la mise en scène sublimée par ces trois acteurs. Mention spéciale à Danièle Lebrun qui incarne avec charme, exactitude, finesse la maîtresse de maison. Roger Dumas tout en rondeur et bonhommie laisse les traits d'esprit l'atteindre mais rebondit avec justesse. Quant à Sarah Biasini, elle forge son rôle au fur et à mesure et prend de l'ampleur. Pour les yeux, les costumes sont un régal. Quel plaisir ensuite de relire le texte.... Bravo !!!
Je viens de lire une excellente critique dans le Figaro d'hier. Et je la partage ! un plaisir pour l'œil et pour la tête ! C'est le plus brillant spectacle que j'ai vu ces temps-ci.
Attention, très beau spectacle, on rit, on s'émeut on admire, le texte est superbe, la mise en scène aussi, Danièle Lebrun trouve un très grand rôle dans un sublime décor en trompe l'œil, avec une mention spéciale pour la subtilité des éclairages.
Magnifique texte , servi dans un très beau décor modulable, et joué par trois excellents comédiens éclairés par Dr LEBRUN que l'on devrait appeler " LA" LEBRUN tant cette actrice transpire le talent. Allez voir ces acteurs et écoutez ce texte d'un grande intelligence ! Une merveilleuse soirée !
Excellent spectacle, courez-y de toute urgence, l'écriture de Brisville est limpide, on ne s'ennuie pas une seconde, les costumes, éclairages, musiques sont somptueux les comédiens ne pensaient pas être autant acclamés par le public. Et en plus cette pièce se joue dans un très beau théâtre, LE THÉÂTRE HEBERTOT.
Ca c'est du théâtre ! C'est brillant, intelligent, et surtout, pas ennuyeux une seconde. On en sort avec l'envie de lire le texte pour retrouver les mots vachards de la marquise et les images du spectacle restent longtemps dans la tête. Je recommande ce spectacle, si bien orchestré !
C'est avec beaucoup de plaisir que nous avons assisté à la représentation de l'Antichambre samedi soir. Texte succulent, jeux d'acteurs irréprochables. Mise en scène de Christophe Lidon, sobre au service du texte et des comédiens...Belle idée, ce décor qui se rétrécit au fur et à mesure de l'évolution de l'état d'esprit et la perte de vue de Mme Du Deffand. Les deux actrices sont magistrales : coup de chapeau à Mme Lebrun, que je ne connaissais pas sur une scène de théâtre et à la nouvelle venue, Sarah Biasini qui fait vite oublier son ascendance (même si le souvenir reste gravé par la ressemblance !) Et bravo aussi au seul homme, Mr Roger Dumas qui apporte une humanité toute en finesse… Beau moment de théâtre, comme on rêve d'en voir plus souvent !
Spectacle magnifique qui restitue l'esprit mordant, ironique, profond des ces femmes du XVIII ème siècle qui, depuis leurs fameux salons, faisaient et défaisaient pouvoirs et influences ! Danièle Lebrun est extraordinaire en Marie du Deffand, femme désenchantée de la vie qui petit à petit se coupe de tout ce qui la fait vivre. Elle affronte Sarah Biasini, sa jeune et ambitieuse nièce bâtarde, qui est LA révélation : de l'énergie, du charme, une belle palette de jeu. Roger Dumas est parfait d'humanité. La mise en scène de Christophe Lidon est fluide, vive, brillante ! Le décor, les costumes, la musique et les lumières subtiles contribuent à rendre ce spectacle, très esthétique et digne du siècles des Lumières. Super-soirée !!
55, rue de Clichy 75009 Paris