L’histoire d’une génération qui ne veut rien lâcher au risque de nécroser celle qui vient, Molière l’a génialement racontée dans L’Avare. Pièce hilarante sur un grand vice, un désir ogresque qui confine à la folie, à la tyrannie.
Au lieu de jeter, ramenez-nous un objet dont vous n'avez plus l'usage pour qu'il trouve sa place sur scène !
L’histoire d’une génération qui ne veut rien lâcher au risque de nécroser celle qui vient, Molière l’a génialement racontée dans L’Avare. Pièce hilarante sur un grand vice, un désir ogresque qui confine à la folie, à la tyrannie. Clément Poirée se risque à revisiter cette comédie « en mode radin » pour interroger ses résonances au temps de la décroissance, aujourd’hui où les valeurs sont renversées. Sur scène, une troupe en slip devant des étagères vides. Tout le monde est là, les interprètes mais aussi l’équipe artistique qui habituellement œuvre dans le secret des répétitions. Ils n’attendent que le public et ce qu’il voudra bien leur donner. Objets en tout genre, vêtements, fruits et légumes, bijoux, instruments, trombones, boutons, cafetières… tout est bon !
C’est grâce à votre générosité (ou malgré votre pingrerie, c’est aussi drôle) que la représentation s’inventera sous nos yeux, comme sur une place de village. Un happening chaque soir différent. Une manière d’éclairer notre rapport intime à l’avarice et de mettre à nu ce qui fait la richesse d’un spectacle : une équipe à l’unisson et un public-artiste qui apporte la pièce manquante. Un Avare à l’épreuve de ce qui fonde l’art de la représentation : le partage. Une expérience d’économie circulaire aussi puisque tous vos dons seront redistribués pour le réemploi solidaire. Alors, prodigue ou avare ?
« Les parents sont terrifiants chez Molière, indifférents aux générations montantes. Comme aujourd'hui? Jouée avec presque rien et des costumes en train de se fabriquer en direct, L'Avare renaît, porté par de vifs jeunes comédiens, une Anne-Élodie Sorlin endiablée (Frosine) et un John Arnold qui se confond avec Harpagon. » Fabienne Pascaud, Télérama
« Soulignons cependant qu’au-delà de cette mise en commun qui célèbre joyeusement et sans se prendre au sérieux la valeur du partage et de l’économie, le vrai gagnant de l’histoire, c’est le théâtre. La représentation s’attache à rendre visible sa construction artisanale, collective, accueillant sur le plateau non seulement les comédiens mais aussi divers collaborateurs artistiques (son, costumes, accessoires, maquillage…), affairés devant des étagères métalliques qui ne cachent rien : avec sa capacité ingénieuse à jouir du jeu qu’il fabrique, véritable antithèse de toute radinerie, le théâtre fait entendre la langue de Molière dans son tranchant et sa vitalité. » Agnès Santi, La Terrasse
« Rien de gratuit dans ce parti pris porté pour l'essentiel par de jeunes actrices et acteurs survoltés : Pascal Cesari, Mathilde Auneveux, Nelson-Rafaell Madel, Virgil Leclaire, Marie Razafindrakoto, Laurent Menoret... Dès le prologue, tous mettent la salle dans leur poche, forts d'une diction à la fois moderne et sans faille. Avec leur gouaille, leurs facéties, leurs habits de fortune, ils inventent une forme de commedia dell'arte mêlée d'arte povera qui exalte toute la drôlerie et l'insolence de la pièce. » Philippe Chevilley, Les Échos
« L’accueil en salle est désopilant : Anne-Élodie Sorlin, Frosine de compétition, commente les dons pendant que la troupe les trie et les range sur les portants métalliques qui dessinent la scénographie. Les comédiens sont en petite tenue: la générosité des spectateurs et l’inventivité des maquilleurs, costumiers, régisseurs et techniciens les habillent progressivement. Nul besoin à Clément Poirée de discourir sur les vertus politiques, humanistes et festives du théâtre. Il montre en faisant, et le pari de cette expérience d’économie circulaire est gagné haut la main: tout ce qui est offert à la scène est ensuite cédé à La Petite Rockette pour réemploi. » Catherine Robert, L'Officiel des Spectacles
« C’est joué juste et vif, sensible. Drôle bien sûr, aussi. Et l’on n’oublie pas de rire dans cette version un peu désordonnée, apparemment, déjantée, mais qui est d’une stricte fidélité à l’écriture de Molière et n’écrase en rien les scènes et les dialogues aussi efficaces qu’irrésistibles. Clément Poirée ne perd jamais le fil de la comédie ; il a réuni de très bons acteurs, jeunes le plus souvent. Ils sont à la fois très à l’aise dans le comique, et très fins dans la sensibilité. Tout le monde est sur le plateau. Comédiens, techniciens-comédiens, tout est dans le partage, l’entente, la fusion […] Courez, courez, courez à la Tempête ! » Le Journal d'Armelle Héliot
« Un spectacle brillant et généreux ! » L'œil d'Olivier
Ce qui pourrait faire notre bonheur, mais les surprises sont les bienvenues :
Aiguilles à coudre
Aiguilles à tricoter
Allumettes
Amplis
Ampoules
Annuaires
Aquarelle
Argent
Argile
Autoradios
Balais
Ballons
Bananes
Bandanas
Bandeaux
Barrettes
Bassines
Batte de baseball
Béquille(s)
Betterave
Bigoudis
Bijoux
Boîtes
Boîtes à musique
Bouchons de bouteille
Boucles
Bougies
Bouteilles en plastique
Bouteilles en verre
Boutons
Bretelles
Brosses
Câbles électriques
Cacao
Cahiers
Cannes
Capsules de bière
Carton
Carton plume
Casseroles
CD
Ceintures
Chaises roulantes
Chandeliers
Chapeaux
Chaussures
Chemises
Chou vert
Chouchous et élastiques
Cintres
Collants
Corde à linge
Coton
Coupon de tissu
Courgette
Coussins
Couverture de survie
Cravates
Crayons
Décoration de Noël
Desserte sur roulettes
Draps
Écharpes
Éponges
Feuilles mortes
Ficelles
Filets
Fils
Flûtes à bec
Franges
Frites de piscine
Gants de boxe
Gilets
Gouache
Graines de pavot
Guirlandes électriques
Huile de coco
Huile de tournesol
Instruments de bricolage
Jeux de société
Jouets
Journaux
Jupes
Lampadaires
Lampes de jardin
Lampes de poche
Lampes frontales
Lampes sur pied
Lessive
Lichen et mousse
Livres
Lunettes
Magnétophones
Mallettes
Manteaux
Masques de plongée
Masques de ski
Masques de théâtre
Matériel médical
Mégaphone
Micro karaoké
Mouchoirs
Mousse à matelas
Nappes
Or
Paniers et corbeilles
Pantalons
Papier absorbant
Papier cadeau
Papier d’aluminium
Papier kraft
Papier toilette
Parapluie
Pare-soleil
Passoires
Pastels
Pâtes
Peluches
Perles
Pèse-personne
Petit électroménager
Pin’s
Pinces à linge
Pistolets en plastique
Plantes en pot
Plateaux
Plumes
Pomme
Pompons
Post-it
Posters
Quincaillerie
Registres
Rideaux de chambre
Rideaux de douche
Rideaux de placard
Riz
Robes
Rubans et galons
Sacoches
Sacs
Sacs-poubelles
Salade
Sangles
Scotch
Scoubidous
Serviettes de table
Stylos
Synthétiseurs
Tableaux
Taies d’oreiller
Talc
Tapis de yoga
Vaisselle
Vestes
Notre Avare est né du désir impérieux d’un acteur pour un rôle. John Arnold veut être Harpagon et la rencontre est évidente. Quelle joie de retrouver Molière, son esprit abyssal et enfantin, archaïque et aigu, de retrouver son rire médecin penché sur nos désirs malades et dévorants.
L’Avare gobe-monde ne veut rien lâcher, il veut tout posséder, tout amasser. Nous rions de ses travers poussés jusqu’à la folie par Molière. Harpagon désire tout, son appétit est infini, il aimerait tout avaler, ne rien perdre, jusqu’à ses propres enfants déjà grands. Il veut leur jeunesse, leurs amours. Et bien sûr, Harpagon réduit toutes et tous autour de lui à la pauvreté, impose à chacun la loi morale de la sobriété.
Où en sommes-nous aujourd’hui de l’avarice ? Ce qui fut un terrible défaut, une maladie de l’âme, a pris des colorations plus positives à l’ère de l’économie circulaire et de la décroissance. Au fond, on ne peut que souscrire aux propos d’Harpagon quand il reproche à son fils de s’habiller de façon somptuaire (il porte l’équivalent de 4 000 € de vêtements sur le dos tout de même !) À l’époque de la chasse au gaspillage comment ne pas comprendre notre « avare » quand il demande à ses domestiques de servir les gens selon leur faim plutôt que de les inciter à consommer démesurément.
Et puis, Harpagon est l’image même de cette génération qui ne travaille plus à l’émergence de sa jeunesse, qui veut vivre toujours, rejette la mort et ne parvient plus à passer le relais. Le refus du cycle naturel de la génération est une question qui elle aussi hante notre temps. Et nous ? Sommes-nous prêts à donner ? À nous séparer ? Sommes-nous prêts à accepter notre finitude ?
Au théâtre, la meilleure manière de se poser une question est de la mettre en jeu, joyeusement. Dont acte : un Avare aussi radin qu’Harpagon lui-même, ça donnerait quoi ? Une troupe se présente en sous-vêtements, « à poil » en quelque sorte, devant des étagères vides. Une troupe de cigales qui ne jouent qu’avec ce que le public veut bien lui apporter. Chacun fait comme il lui plaît, librement, et il est intéressant de venir les mains aussi pleines que vides. Les étagères se remplissent de ces dons d’objets et de vêtements. Les accessoires et costumes sont la deuxième vie de ce qui a été donné par chacun. Le spectacle s’invente ensemble tous les soirs. La représentation finie, tout ce fatras d’affaires entame une troisième vie. Tout ce qui a été confié à la troupe est reconditionné et redistribué à des associations qui sauront les repartager.
Quel espace de jeu ! Il y a autant de promesses de lazzis et de mises en abîme dans le « pas-assez » ou le rien que dans le « trop-plein ». Il est aussi stimulant et drôle de jouer avec l’abondance de l’incongru qu’avec les vaches maigres. Un personnage entre sans pantalon, avec une raquette en lieu et place d’une poêle. Imaginez qu’on nous confie des gants de boxe ou une girafe en plastique… Le public joue avec nous, et parfois même se joue de nous, en toute liberté.
Nous voulons retourner au nerf, à l’os de la pièce et de notre pratique, au coeur des questions que pose Molière. Nous rêvons d’un spectacle qui se construit sous nos yeux : nous trions, choisissons, associons, disposons en temps réel les éléments qui nous sont apportés. De la pauvreté nous faisons une richesse. Car la vraie richesse d’un spectacle, c’est sa troupe, son savoir-faire, son oeil, son art. La vraie richesse c’est le partage.
Clément Poirée
Superbe mise en scène : surprenante et poétique. Des acteurs envoûtés par leurs personnages, une énergie débordante de générosité ! UN GRAND BRAVO ! J’en garde un très bon souvenir et la recommande vivement. Merci à la troupe !
Certes, il y a L’Avare, et ce n’est pas rien. L’Avare me semble être la pièce où Molière atteint le sommet dans son art de créer une formidable complicité avec le public pour rire des personnages victimes de gags et quiproquos qu’on a vus cent fois mais dont on rira toujours autant. Certes, il y a L’Avare mais il y a aussi, et ce n’est pas rien, tout le talent de Clément Poirée, dont le dispositif scénique renforce encore le plaisir du spectateur. La trouvaille des accessoires et du décor issus du vide-grenier du public fonctionne à merveille (on savoure de voir les acteurs détourner les objets qu’on a apportés) dans un beau mélange d’improvisation créative et d’organisation impeccable. Les comédiens jubilent et font jubiler, John Arnold donne des accents inconnus à Harpagon avec un naturel qui fait croire que ce vieux radin madré a toujours parlé ainsi. Bref, une réussite totale.
Super, très original. Les acteurs sont incroyables. Ils jouent tous tellement bien c'est impressionnant !
La pièce est très vivante en plus d’être collaborative. L’expérience fut super : les mises en scène et les décors sont créés et évoluent grâce à nos dons. La troupe est d’une inventivité et d’une énergie folle. Quel plaisir de les voir évoluer et nous impliquer dans leur démarche. L’acteur qui interprète Harpagon est captivant, magnétique. J’ai trouvé tous les acteurs et actrices très bons et justes. Merci !!
Pour 5 Notes
Superbe mise en scène : surprenante et poétique. Des acteurs envoûtés par leurs personnages, une énergie débordante de générosité ! UN GRAND BRAVO ! J’en garde un très bon souvenir et la recommande vivement. Merci à la troupe !
Certes, il y a L’Avare, et ce n’est pas rien. L’Avare me semble être la pièce où Molière atteint le sommet dans son art de créer une formidable complicité avec le public pour rire des personnages victimes de gags et quiproquos qu’on a vus cent fois mais dont on rira toujours autant. Certes, il y a L’Avare mais il y a aussi, et ce n’est pas rien, tout le talent de Clément Poirée, dont le dispositif scénique renforce encore le plaisir du spectateur. La trouvaille des accessoires et du décor issus du vide-grenier du public fonctionne à merveille (on savoure de voir les acteurs détourner les objets qu’on a apportés) dans un beau mélange d’improvisation créative et d’organisation impeccable. Les comédiens jubilent et font jubiler, John Arnold donne des accents inconnus à Harpagon avec un naturel qui fait croire que ce vieux radin madré a toujours parlé ainsi. Bref, une réussite totale.
Super, très original. Les acteurs sont incroyables. Ils jouent tous tellement bien c'est impressionnant !
La pièce est très vivante en plus d’être collaborative. L’expérience fut super : les mises en scène et les décors sont créés et évoluent grâce à nos dons. La troupe est d’une inventivité et d’une énergie folle. Quel plaisir de les voir évoluer et nous impliquer dans leur démarche. L’acteur qui interprète Harpagon est captivant, magnétique. J’ai trouvé tous les acteurs et actrices très bons et justes. Merci !!
Qu'il est agréable de (re)découvrir Molière par des mises en scène modernes et innovantes ! Les mots du dramaturge résonnent quand même sacrément à notre époque qui tend à glisser vers l'individualisme… À voir comme tout le monde a participé à faire de ce spectacle un moment unique, un beau moment de complicité entre les comédiens et nous, l'espoir est donc permis !
Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.
En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
Parking Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.